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Les Mystère de Paris par Eugène Sue

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<strong>Les</strong> mystères <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (Tome I) - <strong>Eugène</strong> <strong>Sue</strong><br />

—Quitter la place! Ça serait donc pour me donner votre bras et aller faire un<br />

tour dans la galerie?<br />

—Avec vous? Certainement non. Voyons, je vous prie, ne touchez pas à ce<br />

bouquet; <strong>de</strong> grâce, laissez aussi cet éventail, vous allez le briser, selon votre<br />

habitu<strong>de</strong>...<br />

—Si ce n'est que ça, j'en ai cassé plus d'un, allez! Surtout un magnifique<br />

chinois que M me <strong>de</strong> Vaudémont avait donné à ma femme.<br />

En disant ces rassurantes <strong>par</strong>oles, M. <strong>de</strong> Lucenay tracassait dans un réseau <strong>de</strong><br />

plantes grimpantes qu'il tirait à lui <strong>par</strong> petites secousses. Il finit <strong>par</strong> les<br />

détacher <strong>de</strong> l'arbre qui les soutenait; elles tombèrent, et le duc s'en trouva pour<br />

ainsi dire couronné.<br />

Alors ce furent <strong>de</strong>s éclats <strong>de</strong> rire si glapissants, si fous, si étourdissants, que<br />

M me d'Harville eût fui cet incommo<strong>de</strong> et fâcheux personnage, si elle n'eût pas<br />

aperçu M. Charles Robert (le commandant, comme disait M me Pipelet) qui<br />

s'avançait à l'autre extrémité <strong>de</strong> l'allée. La jeune femme craignait <strong>de</strong> <strong>par</strong>aître<br />

ainsi aller à sa rencontre, et resta auprès <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lucenay.<br />

—Dites donc, madame Mac-Gregor, je <strong>de</strong>vais joliment avoir l'air d'un dieu<br />

Pan, d'une naïa<strong>de</strong>, d'un Sylvain, d'un sauvage sous ce feuillage? dit M. <strong>de</strong><br />

Lucenay en s'adressant à Sarah, auprès <strong>de</strong> laquelle il alla brusquement s'étaler.<br />

À propos <strong>de</strong> sauvage, il faut que je vous raconte une histoire outrageusement<br />

inconvenante... Figurez-vous qu'à Otaïti...<br />

—Monsieur le duc! lui dit Sarah d'un ton glacial.<br />

—Eh bien! non, je ne vous dirai pas mon histoire; je la gar<strong>de</strong> pour M me <strong>de</strong><br />

Fonbonne que voilà.<br />

C'était une grosse petite femme <strong>de</strong> cinquante ans, très-prétentieuse et trèsridicule,<br />

dont le menton touchait la gorge, et qui montrait toujours le blanc <strong>de</strong><br />

ses gros yeux en <strong>par</strong>lant <strong>de</strong> son âme, <strong>de</strong>s langueurs <strong>de</strong> son âme, <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong><br />

son âme, <strong>de</strong>s aspirations <strong>de</strong> son âme. Elle portait ce soir-là un affreux turban<br />

d'étoffe <strong>de</strong> couleur <strong>de</strong> cuivre, avec un semis <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins verts.<br />

—Je le gar<strong>de</strong> pour M me <strong>de</strong> Fonbonne, s'écria le duc.<br />

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