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Les Mystère de Paris par Eugène Sue

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<strong>Les</strong> mystères <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (Tome I) - <strong>Eugène</strong> <strong>Sue</strong><br />

qu'elle aimait comme sa sœur. Duresnel, ayant dévoré son patrimoine et les<br />

biens <strong>de</strong> sa femme, se trouva réduit aux expédients; il <strong>de</strong>manda au crime <strong>de</strong><br />

nouvelles ressources, <strong>de</strong>vint faussaire, voleur, assassin, fut condamné au bagne<br />

à perpétuité, enleva son fils à sa femme pour le confier à un misérable <strong>de</strong> sa<br />

trempe. Vous savez le reste.<br />

—Mais comment monseigneur a-t-il retrouvé M me Duresnel?<br />

—Lorsque Duresnel fut jeté au bagne, sa femme, réduite à la plus profon<strong>de</strong><br />

misère, prit le nom <strong>de</strong> Georges.<br />

—Dans cette cruelle position, elle ne s'est donc pas adressée à la marquise<br />

d'Harville, sa <strong>par</strong>ente, sa meilleure amie?<br />

—La marquise était morte avant la condamnation <strong>de</strong> Duresnel, et <strong>de</strong>puis, <strong>par</strong><br />

une honte invincible, jamais M me Georges n'a osé se présenter à sa famille, qui<br />

aurait certainement eu pour elle <strong>de</strong>s égards que méritaient tant d'infortunes.<br />

Pourtant... une seule fois, poussée à bout <strong>par</strong> la misère et <strong>par</strong> la maladie... elle<br />

se résolut à implorer les secours <strong>de</strong> M. d'Harville, le fils <strong>de</strong> sa meilleure amie...<br />

Ce fut ainsi que monseigneur la rencontra.<br />

—Comment donc?<br />

—Un jour il allait voir M. d'Harville; à quelques pas <strong>de</strong>vant lui marchait une<br />

pauvre femme, vêtue misérablement, pâle, souffrante, abattue. Arrivée à la<br />

porte <strong>de</strong> l'hôtel d'Harville, au moment d'y frapper, après une longue hésitation,<br />

elle fit un brusque mouvement et revint sur ses pas, comme si le courage lui<br />

eût manqué. Très-étonné, monseigneur suivit cette femme, vivement intéressé<br />

<strong>par</strong> son air <strong>de</strong> douceur et <strong>de</strong> chagrin. Elle entra dans un logis <strong>de</strong> triste<br />

ap<strong>par</strong>ence. Monseigneur prit quelques renseignements sur elle: ils furent <strong>de</strong>s<br />

plus honorables. Elle travaillait pour vivre, mais l'ouvrage et la santé lui<br />

manquaient: elle était réduite au plus affreux dénuement. Le len<strong>de</strong>main j'allai<br />

chez elle avec monseigneur. Nous arrivâmes à temps pour l'empêcher <strong>de</strong><br />

mourir <strong>de</strong> faim. «Après une longue maladie, où tous les soins lui furent<br />

prodigués, M me Georges, dans sa reconnaissance, raconta sa vie à<br />

monseigneur, dont elle ne connaît encore ni le nom ni le rang, lui raconta, disje,<br />

sa vie, la condamnation <strong>de</strong> Duresnel et l'enlèvement <strong>de</strong> son fils.<br />

—Ce fut ainsi que Son Altesse apprit que M me Georges ap<strong>par</strong>tenait à la<br />

famille d'Harville?<br />

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