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Les Mystère de Paris par Eugène Sue

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<strong>Les</strong> mystères <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (Tome I) - <strong>Eugène</strong> <strong>Sue</strong><br />

bontés il est à son tour très-utile au prince qui l'avait autrefois si noblement<br />

accueilli.<br />

—N'est-ce pas en 1815, pendant le séjour du vieux marquis d'Harville auprès<br />

du grand-duc alors régnant, que l'amitié <strong>de</strong> monseigneur et du jeune d'Harville<br />

a commencé?<br />

—Oui, ils ont conservé les plus doux souvenirs <strong>de</strong> cet heureux temps <strong>de</strong> leur<br />

jeunesse. Ce n'est pas tout: monseigneur a une si profon<strong>de</strong> reconnaissance pour<br />

la mémoire <strong>de</strong> l'homme dont l'amitié a été si utile à son père, que tous ceux qui<br />

ap<strong>par</strong>tiennent à la famille d'Harville ont droit à la bienveillance <strong>de</strong> Son<br />

Altesse. Ainsi c'est non moins à ses malheurs et à ses vertus qu'à cette <strong>par</strong>enté<br />

que la pauvre M me Georges a dû les incessantes bontés <strong>de</strong> Son Altesse.<br />

—M me Georges! La femme <strong>de</strong> Duresnel! Le forçat surnommé le Maître<br />

d'école? s'écria le baron.<br />

—Oui, la mère <strong>de</strong> ce François Germain que nous cherchons et que nous<br />

trouverons, je l'espère...<br />

—Elle est <strong>par</strong>ente <strong>de</strong> M. d'Harville?<br />

—Elle était cousine <strong>de</strong> sa mère et son intime amie. Le vieux marquis avait<br />

pour M me Georges l'amitié la plus dévouée.<br />

—Mais comment la famille d'Harville lui a-t-elle laissé épouser ce monstre <strong>de</strong><br />

Duresnel, mon cher Murph?<br />

—Le père <strong>de</strong> cette infortunée, M. <strong>de</strong> Lagny, intendant du Languedoc avant la<br />

Révolution, possédait <strong>de</strong> grands biens; il échappa à la proscription. Aux<br />

premiers jours <strong>de</strong> calme qui suivirent cette terrible époque, il s'occupa <strong>de</strong><br />

marier sa fille. Duresnel se présenta; il ap<strong>par</strong>tenait à une excellente famille<br />

<strong>par</strong>lementaire; il était riche; il cachait ses inclinations perverses sous <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>hors hypocrites; il épousa M lle <strong>de</strong> Lagny. Quelque temps dissimulés, les<br />

vices <strong>de</strong> cet homme se développèrent bientôt: dissipateur, joueur effréné,<br />

adonné à la plus basse crapule, il rendit sa femme très-malheureuse. Elle ne se<br />

plaignit pas, cacha ses chagrins et, après la mort <strong>de</strong> son père, se retira dans une<br />

terre qu'elle fit valoir pour se distraire. Bientôt son mari eut englouti leur<br />

fortune commune dans le jeu et dans la débauche; la propriété fut vendue.<br />

Alors elle emmena son fils et alla rejoindre sa <strong>par</strong>ente la marquise d'Harville,<br />

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