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Les Mystère de Paris par Eugène Sue

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<strong>Les</strong> mystères <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (Tome I) - <strong>Eugène</strong> <strong>Sue</strong><br />

n'est-ce pas, que je ne trouve rien à vous dire?<br />

—Votre émotion me dit tout, Marie...<br />

—Oh! elle sent combien le bonheur qui lui arrive est provi<strong>de</strong>ntiel, dit M me<br />

Georges attendrie. Son premier mouvement, en entrant dans ma chambre, a été<br />

<strong>de</strong> se jeter à genoux <strong>de</strong>vant mon crucifix.<br />

—C'est que maintenant grâce à vous, monsieur Rodolphe... j'ose prier..., dit<br />

Marie en regardant son ami.<br />

Murph se retourna brusquement: son flegme d'Anglais, sa dignité <strong>de</strong> squire, ne<br />

lui permettaient pas <strong>de</strong> laisser voir à quel point le touchaient les simples<br />

<strong>par</strong>oles <strong>de</strong> Marie.<br />

Rodolphe dit à la jeune fille:<br />

—Mon enfant, j'aurais à causer avec M me Georges... Mon ami Murph vous<br />

conduira dans la ferme... et vous fera faire connaissance avec vos futurs<br />

protégés... Nous vous rejoindrons tout à l'heure... Eh bien! Murph... Murph, tu<br />

ne m'entends pas?...<br />

Le bon gentilhomme tournait alors le dos et feignait <strong>de</strong> se moucher avec un<br />

bruit, un retentissement formidables; il remit son mouchoir dans sa poche,<br />

enfonça son chapeau sur ses yeux et, se retournant à <strong>de</strong>mi, il offrit son bras à<br />

Marie.<br />

Murph avait si habilement manœuvré que ni Rodolphe ni M me Georges ne<br />

purent apercevoir son visage. Prenant le bras <strong>de</strong> la jeune fille, il se dirigea<br />

rapi<strong>de</strong>ment vers les bâtiments <strong>de</strong> la ferme, en marchant si vite que, pour le<br />

suivre, la Goualeuse fut obligée <strong>de</strong> courir, comme elle courait dans son<br />

enfance après la Chouette.<br />

—Eh bien! madame Georges, que pensez-vous <strong>de</strong> Marie? dit Rodolphe.<br />

—Monsieur Rodolphe, je vous l'ai dit: à peine entrée dans ma chambre...<br />

voyant mon christ, elle a couru s'agenouiller... Il m'est impossible <strong>de</strong> vous<br />

exprimer tout ce qu'il y a <strong>de</strong> spontané, <strong>de</strong> naturellement religieux dans ce<br />

mouvement. J'ai compris à l'instant que son âme n'était pas dégradée. Et puis,<br />

monsieur Rodolphe, l'expression <strong>de</strong> sa reconnaissance pour vous n'a rien<br />

d'exagéré, d'emphatique; elle n'en est que plus sincère. Encore un mot qui vous<br />

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