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Les Mystère de Paris par Eugène Sue

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voyez, je suis exact...<br />

<strong>Les</strong> mystères <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (Tome I) - <strong>Eugène</strong> <strong>Sue</strong><br />

Puis, se retournant vers le cocher et lui mettant <strong>de</strong> l'argent dans la main:<br />

—Tu peux t'en retourner à <strong>Paris</strong>.<br />

Le cocher, petit homme trapu, avait son chapeau enfoncé sur les yeux et la<br />

figure presque entièrement cachée <strong>par</strong> le collet fourré <strong>de</strong> son carrick: il<br />

empocha l'argent, ne répondit rien, remonta sur son siège, fouetta son cheval et<br />

dis<strong>par</strong>ut rapi<strong>de</strong>ment dans l'allée verte.<br />

—Après une si longue course, ce cocher muet est bien pressé <strong>de</strong> s'en aller...,<br />

pensa d'abord Rodolphe. Bah! il n'est que <strong>de</strong>ux heures; il veut être assez tôt <strong>de</strong><br />

retour à <strong>Paris</strong> pour pouvoir utiliser le restant <strong>de</strong> sa journée.<br />

Et Rodolphe n'attacha aucune importance à sa première observation.<br />

Fleur-<strong>de</strong>-Marie s'approcha <strong>de</strong> lui, l'air inquiet, troublé, presque alarmé, et lui<br />

dit tout bas, <strong>de</strong> manière à ne pas être entendue <strong>de</strong> M me Georges:<br />

—Mon Dieu! monsieur Rodolphe, <strong>par</strong>don... Vous renvoyez la voiture... Mais<br />

l'ogresse, hélas!... Il faut que je retourne chez elle ce soir... sinon... elle me<br />

regar<strong>de</strong>ra comme une voleuse... Mes habits lui ap<strong>par</strong>tiennent... et je lui dois...<br />

—Rassurez-vous, mon enfant, c'est à moi à vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>par</strong>don.<br />

—Pardon! et <strong>de</strong> quoi?<br />

—De ne pas vous avoir dit plus tôt que vous ne <strong>de</strong>viez plus rien à l'ogresse, et<br />

que vous pouviez quitter ces ignobles vêtements pour d'autres que ma bonne<br />

M me Georges va vous donner. Elle en a à peu près <strong>de</strong> votre taille, elle voudra<br />

bien vous prêter <strong>de</strong> quoi vous habiller. Vous le voyez, elle commence déjà son<br />

rôle <strong>de</strong> tante.<br />

Fleur-<strong>de</strong>-Marie croyait rêver; elle regardait tour à tour la fermière et Rodolphe,<br />

ne pouvant croire à ce qu'elle entendait.<br />

—Comment, dit-elle la voix palpitante d'émotion, je ne retournerai plus à<br />

<strong>Paris</strong>? je pourrai rester ici? Madame me le permettra?... ce serait possible, ce<br />

château en Espagne <strong>de</strong> tantôt?<br />

—C'était cette ferme... le voilà réalisé.<br />

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