25.06.2013 Views

Les Mystère de Paris par Eugène Sue

Les Mystère de Paris par Eugène Sue

Les Mystère de Paris par Eugène Sue

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Les</strong> mystères <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (Tome I) - <strong>Eugène</strong> <strong>Sue</strong><br />

XII La ferme.<br />

La ferme où Rodolphe conduisait Fleur-<strong>de</strong>-Marie était située en <strong>de</strong>hors et à<br />

l'extrémité du village <strong>de</strong> Bouqueval, petite <strong>par</strong>oisse solitaire, ignorée, enfoncée<br />

dans les terres, et éloignée d'Écouen d'environ <strong>de</strong>ux lieues.<br />

Le fiacre, suivant les indications <strong>de</strong> Rodolphe, <strong>de</strong>scendit un chemin rapi<strong>de</strong> et<br />

entra dans une longue avenue bordée <strong>de</strong> cerisiers et <strong>de</strong> pommiers.<br />

La voiture roulait sans bruit sur un tapis <strong>de</strong> ce gazon fin et ras dont la plu<strong>par</strong>t<br />

<strong>de</strong>s routes vicinales sont ordinairement couvertes.<br />

Fleur-<strong>de</strong>-Marie, silencieuse, triste, restait, malgré ses efforts, sous une<br />

impression douloureuse, que Rodolphe se reprochait presque d'avoir causée.<br />

Au bout <strong>de</strong> quelques minutes, la voiture passa <strong>de</strong>vant la gran<strong>de</strong> porte <strong>de</strong> la<br />

cour <strong>de</strong> la ferme, continua son chemin le long d'une épaisse charmille et<br />

s'arrêta en face d'un petit porche <strong>de</strong> bois rustique à <strong>de</strong>mi caché sous un<br />

vigoureux cep <strong>de</strong> vigne aux feuilles empourprées <strong>par</strong> l'automne.<br />

—Nous voici arrivés, Fleur-<strong>de</strong>-Marie, dit Rodolphe, êtes-vous contente?<br />

—Oui, monsieur Rodolphe... pourtant il me semble à présent que je vais avoir<br />

honte <strong>de</strong>vant la fermière; je n'oserai jamais la regar<strong>de</strong>r...<br />

—Pourquoi cela, mon enfant?<br />

—Vous avez raison, monsieur Rodolphe, elle ne me connaît pas. Et la<br />

Goualeuse étouffa un soupir.<br />

On avait sans doute guetté l'arrivée du fiacre <strong>de</strong> Rodolphe.<br />

Le cocher ouvrait la portière, lorsqu'une femme <strong>de</strong> cinquante ans environ,<br />

vêtue comme le sont les riches fermières <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, ayant une<br />

physionomie à la fois triste et douce, <strong>par</strong>ut sous le porche et s'avança au<strong>de</strong>vant<br />

<strong>de</strong> Rodolphe avec un respectueux empressement.<br />

La Goualeuse <strong>de</strong>vint pourpre et <strong>de</strong>scendit <strong>de</strong> voiture après un moment<br />

d'hésitation...<br />

—Bonjour, ma bonne madame Georges..., dit Rodolphe à la fermière; vous le<br />

106

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!