Shanky Shewba.K - Trempolino

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24.06.2013 Views

8 gokan MAGIC PAR CÉCILE ARNOUX PHOTO : CLÉMENT THIERY Qu'est-ce-que le metal pour vous ? Seb : Une musique qui me donne le sourire le matin, une musique dynamique, qui a des codes et trop d'a priori. Damien : Il y en a encore des codes, mais le metal a beaucoup évolué ces dix dernières années. Il y a beaucoup de fusion, et les musiciens ne sont plus forcément habillés en noir avec des cheveux longs. C'est une musique avant tout dynamique, une musique collective et de live. C'est aussi, tout comme le jazz, une musique technique. Vous êtes sensible au hardcore, à l'émocore, à d'autres musiques ? D : Bien sûr. Nous composons un peu au feeling, uniquement dans le local de répé, tous les cinq ensemble. Nous apportons des choses très différentes. Seb est amateur de trip hop, Florent le batteur aime beaucoup Barry White. Tout cela nous inspire. Mais globalement, nous aimons vraiment les trucs puissants et énergiques. METAL 2005 : naissance de Gokan. Ces cinq enfants et fans absolus de Pantera vivront un rêve de gosse en partagant la scène du Hellfest avec un certain Phil Anselmo (ex-chanteur des mêmes Pantera) un certain 19 juin 2009. Un autre rêve, la sortie de “Mode de pensée”, premier pavé dans la marre pour un groupe lucide, sans prétention, appliqué et qui joue sérieusement pour le fun. Quelles sont les choses dont vous parlez ? S : C'est Laurent qui écrit tous les textes. Il parle de la vie de tous les jours, de serial killers. Il a vraiment carte blanche. D : Ses textes sont parfois un peu durs, assez urbains, et réalistes. Il écrit bien, il est super ouvert. Le disque bénéficie d'une bonne production. C'est une priorité pour vous ? D : Pour moi, le metal impose une bonne production, mais nous avons laissé vivre les morceaux. Maintenant, toutes les prods en metal, et dans tous les styles, sont recalées dans tous les sens, et ça devient de l'esbroufe. Il n'y a pas de clics, pas de coupures. Nous avons enregistré les morceaux quatre fois avec guitare-batterie car nous n’avions pas de bande témoin. Ensuite, nous n'avons gardé que la batterie et ré-enregistré dessus les autres instruments. Il y a quelques défauts, nous les avons laissés volontairement.

Il y a quelques invités : les rappeurs d’Akalmy, et les “remixeurs” de Beat Torrent. Qu'ont-ils apporté aux compositions ? D : Qu'Akalmy soit sur le disque est un pur hasard. Pendant l'enregistrement, Flo nous a fait écouter une petite instru qu'il avait composée pour JM d'Akalmy. Tout le groupe l'a trouvée super bien, on l'a réarrangée pour la jouer et finalement l'enregistrer. JM était super d'accord et il a invité Trez à nous rejoindre. Le mélange rap/metal vous plaît bien ? D : Nous adorons tous Cypress Hill, la B.O. de Judgment Night avec Slayer, Biohazard. Ce sont des références pour nous. Aux Etats-Unis, les rappeurs et les metaleux travaillent ensemble, portent les mêmes vêtements, ont les mêmes tatouages, 50Cent et Biohazard est bien le plus bel exemple. S : Pour nous, le morceau avec Akalmy fut un challenge. Il a été enregistré sans l'idée de le mettre sur le disque. Il y aura sans doute d'autres collaborations, et ce morceau sera sur le disque d'Akalmy. D : Pour Beat Torrent, vu que je fais leur son, ce fut assez simple. J'ai pu écouter ce qu'ils écoutent en tournée, notamment Sebastian, un DJ qui remixe des groupes de metal comme Walls of Jericho. Je me suis dit que je pouvais leur proposer de nous remixer tout simplement, et ils ont carrément été emballés. S : Et puis, ces deux bonus tracks sont aussi bien dans le sens où nous ne sommes pas que des métaleux, nous sommes capables de faire autre chose avec d'autres. C'est un plaisir d'avoir ces deux titres sur notre disque. La pochette est à la fois très artistique dans sa forme, plus trash dans son contenu. C'est quoi le message s'il y en a un ? S : J'ai accroché dès le début sur le visuel, à la différence des autres du groupe qui y trouvaient un côté Mass Hystéria, un côté trop trash. Les gens auxquels j'avais montré l'image la trouvèrent choquante mais intéressante ; elle donnait envie d'écouter. Elle est accrocheuse. D : Les autres propositions étaient moins brillantes. Cette pochette est percutante, et il n'y a pas à proprement parler de message de violence. Elle fait référence à de la violence sans doute, mais c'est avant tout l'artwork qui nous a conquis. Une tournée est prévue ? D : Il y a une date de sortie du disque à la BaraKaSon. C'est compliqué, nos emplois du temps ne nous permettent pas d'être disponibles tout le temps. Nous préparons un mois de tournée en support d'un groupe américain, suédois ou allemand courant 2010. C'est une alternative à la difficulté de jouer dans les salles type Fédurok. Cette tournée en support peut nous permettre de jouer ensuite dans les grosses salles. Il n’y a tellement plus de lieux pour jouer cette musique qu'on en arrive à ne plus côtoyer de musiciens metal à Nantes, à ne plus les voir jouer. On les voit ou on communique via Myspace, en virtuel. C'est dingue. La date au Hellfest vous a aidé ? D : Après le Hellfest, on a eu des reports sur les gros webzines. Notre nom était là. Le concert a été plutôt bien perçu, disons que les chroniques ont pointé le fait qu'on ne s'est pas débiné sur scène. C'est un super festival, quoi qu'en disent certains... En terme de promo, ça devrait porter ses fruits ; nous sommes déjà sur des samplers, il y a des chroniques à venir. On verra bien. Gokan est un projet à long terme, il y aura un deuxième disque, s'il y a une tournée l'an prochain, ce sera super. Pour nous, le plus important c'est de faire de la bonne musique, de se faire plaisir. De nos jours, c'est tellement compliqué d'en vivre... Gokan Mode de pensée M&O / Mosaïc Music 2009 Soyez bien accrochés ! Ce disque de Gokan déboîte ! “Un immense pouvoir”, titre qui ouvre l'album, donne le ton. Des textes lourds de sens, une musique tendue, les compères de Gokan expriment non pas une violence mais bien une urgence. Une rythmique tonitruante, une basse brillante, deux guitares qui se complètent bien, un chant hurlé et varié, des techniques de jeu avancées, les fondamentaux du metal sont là. Mais là où Gokan se distingue, c'est bien dans une approche finalement assez rock. Des passages presque progressifs font redescendre la tension. L'écriture est soignée, pas de langue de bois, les messages sont directs et engagés, les valeurs valeureuses. Et pour boucler la boucle, l'avant-dernier titre “Délétère” voit les rappeurs d'Akalmy déclamer leurs “Modes de pensée”, tout comme le duo Beat Torrent qui propose un beau point d’exclamation à l’album. Respect ! Cécile Arnoux Infos www.gokan.fr www.myspace.com/gokanmusic www.m-o-music.com 9

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Seb : Une musique qui me donne le sourire le<br />

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Damien : Il y en a encore des codes, mais le metal<br />

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beaucoup de fusion, et les musiciens ne sont plus<br />

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C'est une musique avant tout dynamique, une<br />

musique collective et de live. C'est aussi, tout<br />

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Vous êtes sensible au hardcore, à l'émocore,<br />

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D : Bien sûr. Nous composons un peu au feeling,<br />

uniquement dans le local de répé, tous les cinq<br />

ensemble. Nous apportons des choses très<br />

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batteur aime beaucoup Barry White. Tout cela<br />

nous inspire. Mais globalement, nous aimons<br />

vraiment les trucs puissants et énergiques.<br />

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2005 : naissance de Gokan. Ces cinq enfants et fans absolus de Pantera vivront un rêve de gosse en<br />

partagant la scène du Hellfest avec un certain Phil Anselmo (ex-chanteur des mêmes Pantera) un<br />

certain 19 juin 2009. Un autre rêve, la sortie de “Mode de pensée”, premier pavé dans la marre pour<br />

un groupe lucide, sans prétention, appliqué et qui joue sérieusement pour le fun.<br />

Quelles sont les choses dont vous parlez ?<br />

S : C'est Laurent qui écrit tous les textes. Il parle<br />

de la vie de tous les jours, de serial killers. Il a<br />

vraiment carte blanche.<br />

D : Ses textes sont parfois un peu durs, assez<br />

urbains, et réalistes. Il écrit bien, il est super ouvert.<br />

Le disque bénéficie d'une bonne production.<br />

C'est une priorité pour vous ?<br />

D : Pour moi, le metal impose une bonne<br />

production, mais nous avons laissé vivre les<br />

morceaux. Maintenant, toutes les prods en metal,<br />

et dans tous les styles, sont recalées dans tous les<br />

sens, et ça devient de l'esbroufe. Il n'y a pas de<br />

clics, pas de coupures. Nous avons enregistré les<br />

morceaux quatre fois avec guitare-batterie car<br />

nous n’avions pas de bande témoin. Ensuite, nous<br />

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