Shanky Shewba.K - Trempolino
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20<br />
VOLUME !, VOL. 6<br />
GÉOGRAPHIE, MUSIQUE ET POST-COLONIALISME<br />
Éd. Mélanie Seteun, 2007.<br />
Le texte aborde la musique à partir de deux entrées originales : géographie et post-colonialisme.<br />
Comment, à la fin de la colonisation, les musiques accompagnent-elles l’émergence d’états<br />
souverains ? Quel est le rôle de la musique dans des périphéries urbaines où des communautés<br />
diasporiques se sont installées, tout en restant branchées avec les territoires des<br />
anciennes colonies dont elles sont issues ? Comment l’imaginaire et l’exotisme musical<br />
constituent-ils les vecteurs de nouvelles pratiques musicales pour des individus postmodernes<br />
reliés en réseaux ? Onze articles s’emparent de ces questions en analysant avec finesse les<br />
contextes de production des musiques, les catégories sociales qui les sustentent et les processus<br />
d’identification qu’elles génèrent. “La culture peut être considérée comme une arène<br />
où se négocient des choix, où se forgent des consensus et apparaissent des dissensions”,<br />
souligne É. Da Lage. Les auteurs dégagent, à partir du prisme musical, une véritable<br />
géographie des circulations, des systèmes migratoires complexes et des jeux de pouvoir.<br />
“Authenticité”, “hybridation”, “musique noire”, sont des notions aux enjeux forts, que les<br />
chercheurs pèsent, discutent, décortiquent. Soulignons d’ailleurs l’intérêt de la publication<br />
de la lettre ouverte sur les musiques noires de P. Tagg. Un beau travail collectif, qui<br />
approfondit l’approche géographique des musiques.<br />
Claire Guiu<br />
GAINSBOURG EN DIX LEÇONS<br />
Bertrand Dicale, Éd. Fayard / Chorus, 2009.<br />
Des livres sur Gainsbourg, il en est sorti des pelletées entières… Pourtant, celui de Bertrand<br />
Dicale ne se contente pas d’alimenter les sempiternelles clichés sur le beau Serge. Le livre se<br />
défend d’ailleurs d’être une biographie. Il s’agit en fait d’un prolongement par écrit des<br />
conférences tenues à la Cité de la Musique pendant l’exposition “Gainsbourg 2008”. Dicale<br />
y développe plusieurs axes de compréhension de la carrière de l’Homme à Tête de Chou.<br />
Pour cela, il passe outre la mythologie du personnage et entreprend au contraire de tout<br />
remettre dans son contexte d’époque (chiffres de vente, nombres de passages radio, TV, etc.)<br />
pour mieux montrer à quel point Gainsbourg a bien failli passer littéralement à côté de sa<br />
carrière. Ce dernier aura en effet connu le succès sous son nom propre avec son premier<br />
album reggae, c’est-à-dire à 50 ans passés. Par ailleurs, l’auteur démontre que le rapport de<br />
Gainsbourg et son public continue d’évoluer près de vingt ans après sa mort. Du vilain petit<br />
canard incompris à ses débuts, Serge Gainsbourg est en train de devenir une icône<br />
internationale citée en influence et reprise par des dizaines de groupes étrangers qui ne l’ont<br />
jamais connu de son vivant. Classieux, qu’il aurait dit…<br />
Kalcha<br />
LA RADIO ET SES PUBLICS<br />
SOCIOLOGIE D'UNE FRAGMENTATION<br />
Hervé Glevanec et Michel Pinet, Éd. Musique et Société - Seteun - IRMA, 2009.<br />
Le titre annonce la couleur, Hervé Glevarec et Michel Pinet, chercheurs en sociologie, nous<br />
livrent avec cet ouvrage un examen approfondi des publics de la radio. Les auteurs ont<br />
bénéficié ici de la mise à disposition de l'enquête Panel de Médiamétrie sur 21 jours en<br />
2000-2001, qui leur a fourni les données statistiques à la base de l'enquête. La radio, objet<br />
peu étudié par la sociologie, est abordée ici selon la perspective de l'auditoire. Dans quelle<br />
mesure y a-t-il des auditoires spécifiques ? Les auditeurs sont-ils “monogames” ou “polygames”<br />
avec leur radio ? Quelles sont les caractéristiques des publics réguliers et de ceux<br />
évanescents ? Comment écoute-t-on la radio ? Voilà les questions clés que se posent les<br />
auteurs et qui leur permettent de déconstruire l'idée de radios “grand public”, pour faire le<br />
constat d'une fragmentation des publics radiophoniques et aboutir à des portraits “types”<br />
d'auditeurs. Ces résultats propres à la radio sont, selon les auteurs, également intéressants<br />
pour comprendre les publics des industries culturelles.<br />
Isabelle Kauffmann