Shanky Shewba.K - Trempolino

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de Chronicart, Magic, Rock&Folk, Les Inrocks
mais aussi Libé et Le Monde, sans oublier la
presse quotidienne régionale (Ouest-France par
exemple), sont donc ainsi parmi les destinataires
habituels d'infos, CD promo ou encore photos de
presse envoyés par Vicious Circle. Le but : donner
envie d'écouter dans un contexte défavorable de
sorties d'albums toujours plus nombreuses face à
un marché en déclin. “Avant, on sortait un disque :
un peu de presse, un peu de radio et ça suffisait.
Maintenant il faut travailler, passer des accords
d'échanges de visibilité et dépenser dix fois plus
pour des résultats finalement bien minces”.
Chez Effervescence 23 , collectif et label nantais aux
tonalités pop-folk-rock, le recours à un attaché de
presse est possible. “Pour le dernier album de My
Name Is Nobody : ‘Mentor’ (2009), on a mis des
moyens sur la pré-prod et la post-prod [album
enregistré au studio ‘Cocoon’
de Rennes - ndlr]… Pour le
faire connaître, il s'agissait
d'investir à la hauteur”, assure
Julien Courquin, directeur
artistique. “On a donc eu
recours à un attaché de
presse”, et sa mission était
claire : “Partant du constat qu'il
y a une hiérarchie dans les
médias, il devait travailler
d'emblée en direction des plus gros : d'abord les
télés, puis les radios genre Radio France ou Fip,
ensuite la presse écrite : Libération, Télérama,
Chronic'art, Ouest-France…” Un choix qui peut
s'avérer onéreux : plusieurs milliers d'euros, dont
une partie non négligeable dépensée à l'achat de
bandeaux de pub contre des articles. Un investissement
destiné à sensibiliser les professionnels,
programmateurs de salles et de festivals plutôt
que le public. Mais le label nantais peut parfois
changer son fusil d'épaule. “On fait souvent les
choses nous-mêmes, même avec un objectif de
forte promo. Par exemple, pour le dernier album
de La Terre Tremble !!! 24 , je me suis occupé de
la promo et là je suis allé beaucoup sur les
webzines, les blogs…”.
Signe de nos temps technologiques, la téléphonie
mobile devient un moyen de promouvoir les artistes.
“Nokia Store vient de nous faire une proposition
concernant ‘Characters’ le dernier album de
“Maintenant, les choix
éditoriaux sont largement
liés à l'argent, pour qu'on
parle de toi, si tu veux un
papier un peu important, il
faut payer… Et pourquoi je
paierais ?”
The Patriotic Sunday. Une semaine de visibilité
sur l'écran du portable, ça ne coûte rien, l'artiste
n'est pas rémunéré mais ça peut rapporter”.
Contre-pied
Adhérer à “la philosophie du mouvement des
clandestins”, c'est ce que prône la charte de
Arbouse Recordings 25 , label de Le Coq, Astrid,
Charles C. Oldman (tous trois nantais), Acetate
Zero, Thousand and Bramier… Laquelle s'adresse
à tout artiste rejoignant le label de Cyril Caucat
situé à Montrozier, près de Rodez. Un contre-pied
un brin provocateur qui ne promet pas la lune à
ses protégés : “Ne pas espérer d'Arbouse
Recordings une simple diffusion, une simple
visibilité médiatique car vous n'en aurez pas de
toute manière, si c'est le but recherché, Arbouse
Recordings ne vous conviendra pas”, prévient
encore le 3 e alinéa de cette charte. Dont acte.
Mais si la plupart des artistes
du label aveyronnais ont un job
en dehors de leur pratique
musicale (c'est le cas de Cyril
également), quid des autres ?
Les accueillir n'est-ce pas à
terme les décevoir, les tromper ?
“D'abord, la charte 26 annonce la
couleur, ici point d'enrichissement,
point de contrat, on part
quand on veut… Mais au-delà,
pour Le Coq ou C. Oldman par exemple, dont
c'est l'unique activité, je suis attentif à leurs
souhaits de promo et de relance. On essaie de
travailler ensemble sur ce terrain et par la recherche
de subventions, le cas échéant. La mise en place
de partenariats (institutionnels ou autres) lors
d'évènements culturels comme celui qu'organise
le label autour d'Erik Satie 27 est également une
façon de répondre à cette attente… Tout ça dans
la limite de ma disponibilité et de mes moyens”.
Côté presse et médias, là aussi les choses sont
claires pour Cyril Caucat : “Maintenant, les choix
éditoriaux sont largement liés à l'argent, pour
qu'on parle de toi, si tu veux un papier un peu
important, il faut payer… Et pourquoi je paierais ?
Je l'ai fait une fois, les retombées ont été nulles et
j'ai eu du mal à m'en remettre !”.
Du coup, une fois pour toutes, Arbouse Recordings
a tourné le dos à ce système. “Je ne fais plus du
23 Le label de Papier Tigre, My Name Is Nobody, Faustine Seilman, The Patriotic Sunday, etc.
24 La Terre Tremble !!! “Travail” - label Effervescence – septembre 2009.
25 www.arbouserecordings.com
26 Charte consultable sur www.arbouserecordings.com/charter.php
27 Erik Satie et “les nouveaux jeunes”, Rodez 2009-2010. http://autresdirections.net/IMG/pdf/satieetles nouveauxjeunes.pdf