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Projet RA 2013 - Police de Nivelles - Genappe

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La circulaire Salduz: un an d’application<br />

Suite à la loi du 13 août 2011 et la circulaire <strong>de</strong>s Procureurs généraux 08/2011 du 23 septembre 2011, la procédure «Salduz»<br />

était mise en application le 1er janvier 2012. Concrètement, cette circulaire ouvrait <strong>de</strong> nouveaux droits aux personnes <strong>de</strong>vant être<br />

entendues par les services <strong>de</strong> police. Le plus souvent, il s’agissait du droit à être entendu en présence d’un avocat mais cela pouvait<br />

également se résumer à une concertation préalable avec celui-ci ou plus simplement à une convocation policière avant audition afin<br />

<strong>de</strong> permettre à la personne suspecte ou témoin d’avoir la possibilité d’une prise <strong>de</strong> contact préalable avec son avocat.<br />

La gran<strong>de</strong> crainte <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police au moment <strong>de</strong> cette mise en application était que beaucoup <strong>de</strong> temps allait être consacré<br />

aux auditions, que l’impunité <strong>de</strong>s auteurs allait s’accroître et que les infrastructures allaient <strong>de</strong>voir être aménagées. Dans ce <strong>de</strong>rnier<br />

cas, notre zone <strong>de</strong> police a en effet dû aménager un local particulier pour permettre aux personnes arrêtées <strong>de</strong> se concerter préalablement<br />

à l’audition avec leur avocat, dans un lieu préservant la confi<strong>de</strong>ntialité et garantissant la sécurité.<br />

En ce qui concerne l’accroissement <strong>de</strong> l’administration, le bilan est, pour l’instant, plus mitigé. D’un côté, il est indéniable que l’attente<br />

<strong>de</strong> l’avocat durant les <strong>de</strong>ux heures légales, en cas <strong>de</strong> non-renonciation, empêche <strong>de</strong> temps à autre les équipes <strong>de</strong> retourner sur le<br />

terrain. Il est également certain que le policier doit assurer ses auditions avec qualité, en préservant les droits et <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong>s personnes<br />

à entendre. Si on peut espérer que cela se faisait avant, Salduz représente néanmoins une garantie supplémentaire dans un<br />

travail <strong>de</strong> qualité. Enfin, on ne doute pas non plus que travailler principalement sur convocation engendre une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail<br />

assez lour<strong>de</strong> pour le policier, qui le bloque parfois dans les bureaux.<br />

D’un autre côté, Salduz n’engendre pas nécessairement plus d’administration. Quand le policier attend l’avocat, il peut profiter <strong>de</strong><br />

son temps pour rédiger le corps <strong>de</strong> son procès-verbal. Du côté <strong>de</strong>s auditions, on voit se profiler une tendance <strong>de</strong> plus en plus marquée,<br />

à savoir la recherche <strong>de</strong> la preuve matérielle, le policier ne pouvant plus se limiter aux auditions. Enfin, la convocation peut<br />

être suivie soit par le policier d’intervention, soit par un autre policier, ayant pris préalablement connaissance du dossier.<br />

Reste quand même, d’une part, les moments <strong>de</strong> surveillance «allongés» par l’attente <strong>de</strong> l’avocat et la concertation préalable et,<br />

d’autre part, le sentiment d’impunité, toujours présent dans l’esprit policier voire <strong>de</strong>s victimes.<br />

Au final, nous sommes convaincus que la procédure Salduz va dans le bon sens car elle apporte une garantie supplémentaire dans<br />

les procédures judiciaires aux détenus et aux témoins. Néanmoins, elle implique une administration, certes raisonnable mais quoiqu’il<br />

en soit supplémentaire, aux policiers <strong>de</strong> terrain. Inévitablement, il est <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>voir d’être vigilants face à <strong>de</strong> telles procédures.<br />

Petit à petit, elles grignotent la liberté d’action du policier sur le terrain. Si on adjoint à cette procédure d’autres, tout aussi bien<br />

fondées mais apportant chacune leur lot raisonnable d’administration, c’est tout le travail <strong>de</strong> contact avec la population qui peut<br />

être mis à mal: auditions vidéofilmées, <strong>de</strong>voirs pointus <strong>de</strong>s autorités judiciaires pour éviter les recours, convocations <strong>de</strong> policiers <strong>de</strong>vant<br />

la justice, <strong>de</strong>voirs d’enquête du comité P, ...<br />

Pour vous, la police se coupe en <strong>de</strong>ux<br />

Pour vous, la police se coupe en <strong>de</strong>ux<br />

Un total <strong>de</strong> 7783 auditions a été encodé dans la démarche Salduz. Plus <strong>de</strong>s 2/3 <strong>de</strong> ces auditions concernaient la catégorie <strong>de</strong> «toute personne auditionnée»<br />

(témoin, victime, ...). Il s’agit <strong>de</strong> la catégorie la plus légère qui exige la convocation. Les <strong>de</strong>ux catégories suivantes (suspect non privé <strong>de</strong><br />

liberté) représentent le 1/4 <strong>de</strong>s auditions. C’est à partir <strong>de</strong> cette troisième catégorie que la concertation préalable avec l’avocat est proposée.<br />

Enfin, la <strong>de</strong>rnière et plus lour<strong>de</strong> catégorie (suspect privé <strong>de</strong> liberté) représente à peine 2 % <strong>de</strong>s auditions. C’est à ce sta<strong>de</strong> que la surveillance du<br />

détenu et l’appel à l’avocat s’imposent.<br />

Dans cette <strong>de</strong>rnière catégorie, 41% <strong>de</strong>s suspects renoncent à l’assistance <strong>de</strong> l’avocat durant l’audition alors qu’ils ne sont que 5% à renoncer à la<br />

concertation préalable. Dans la catégorie 3, ils ne sont que 16% à renoncer à la concertation préalable avec l’avocat.<br />

Relevons encore que 18% <strong>de</strong>s auditions se déroulent le week-end et que près <strong>de</strong>s 2/3 <strong>de</strong>s auditions en catégorie 4 durent moins <strong>de</strong> 2 heures.

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