Un grand Éducateur Saint Jean Bosco - Edition Saint Remi
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UN GRAND ÉDUCATEUR, SAINT JEAN BOSCO (1815-1888)<br />
Essentiellement commerçante, elle est, alors, le <strong>grand</strong> marché<br />
de toute la région. Et les affaires que l’on y traite sont si<br />
nombreuses, que toutes les places en sont encombrées : sur la<br />
Place de la Cathédrale on vendait les œufs et la volaille, sur la Place de<br />
la Grande-Couronne, le riz, Place Carline les vins, et Place <strong>Saint</strong>-Charles<br />
les comestibles, Place de Suse le vieux linge et la ferraille et Place<br />
<strong>Saint</strong>-Thomas tous les grains, Place Emmanuel-Philibert les fruits et les<br />
légumes, et Place des Herbes « toutes sortes de subsistances ».<br />
Était-elle vraiment italienne, cette coquette et active Turin de<br />
1840 ? De sentiment, d’âme, aucun doute. La frontière était toute<br />
proche ; depuis trois siècles ses murs abritaient la vieille dynastie,<br />
et demain, de la loggia extérieure du Palais Royal, Charles-Albert<br />
allait pousser le premier cri d’indépendance du pays : voilà de<br />
quoi vous faire l’âme la plus loyale d’Italie. En revanche, l’aspect<br />
de la ville, son visage, n’évoquaient que faiblement le<br />
tempérament, l’art, le climat italiens. L’historien qui, à cette<br />
époque, écrivait : « Turin, c’est la ville des soldats et des couvents<br />
— semi soldatesca, semi fratesca — on n’y entend que le bruit des<br />
cloches et des tambours », exagérait un peu, pas trop cependant.<br />
Elle était encore commerçante, nous venons de le voir ; demain<br />
elle allait être parlementaire, s’éveiller à la vie politique, se<br />
passionner pour la cause de l’<strong>Un</strong>ité : elle gardait toujours quand<br />
même sa physionomie bien à soi, plus piémontaise qu’italienne.<br />
Le voyageur qui descend du nord s’arrête rarement à Turin ; il n’y<br />
trouve ni le ciel, ni la beauté qu’il cherche. De la régularité, de la<br />
force ; des monuments majestueux et symétriques ; un art de<br />
second ordre, celui des Guarin et des Juvara ; un climat plutôt<br />
sévère ; des hommes plutôt rudes ; mais rien, ou très peu, de ce<br />
charme, de cette élégance, de cette fantaisie, de ce ciel limpide, de<br />
ce climat tendre, de ces merveilles d’art, que l’on compte trouver<br />
au débouché des Alpes.<br />
A l’époque où nous allons vivre, elle apparaît surtout comme<br />
une capitale en voie d’a<strong>grand</strong>issement. Elle construit avec fureur.<br />
Le vieux Turin rejoint ses faubourgs, et ses faubourgs s’allongent.<br />
Des campagnes voisines, si prolifiques, accourt plus de maind’œuvre<br />
qu’elle n’en désire. Sa population grossit. Ses princes,