Un grand Éducateur Saint Jean Bosco - Edition Saint Remi
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UN GRAND ÉDUCATEUR, SAINT JEAN BOSCO (1815-1888)<br />
Si, pour prendre une vue d’ensemble de la capitale, on<br />
gravissait le Mont des Capucins, le petit Montmartre de là-bas,<br />
Turin apparaissait dans tout son charme, qui n’est pas petit.<br />
Montesquieu qui la visitait en 1728 la disait le plus beau village du<br />
monde, et le Président de Brosses, s’y trouvant de passage en<br />
1740, en recevait une si bonne impression, qu’il la déclarait tout<br />
simplement « la plus jolie ville de l’Italie et, à ce que je crois, de<br />
l’Europe par l’alignement de ses rues, la régularité de ses<br />
bâtiments et l’alignement de ses places ». Le caractère particulier<br />
de la ville ne lui avait pas échappé comme il n’échappe à<br />
personne : elle est construite à l’américaine, à angles droits. Cette<br />
disposition des rues et des places est aussi vieille que la cité : elle<br />
remonte aux Romains.<br />
De forme ovale, la ville s’enclave à l’est dans la boucle formée<br />
par le confluent du Pô et de la Doire. De trois côtés les Alpes<br />
l’entourent, cirque inachevé de géants aux épaules blanches,<br />
dentelle merveilleuse de crêtes, qui donnent à Turin un fond de<br />
toile sans pareil. De l’autre côté les riantes collines du Pô, qui<br />
bordent la vieille capitale, jettent sur elle, en dévalant sur le fleuve,<br />
une note de verdure et de gaieté.<br />
A cette époque-là, comme de nos jours, elle était la ville aux<br />
multiples arcades permettant aux promeneurs de circuler par tous<br />
les temps. Imaginez le Palais Royal et la rue de Rivoli à Paris<br />
étendus sur les principales artères et places de la cité.<br />
Ces places constituaient déjà l’un des charmes originaux de<br />
Turin : la Place du Château, centre et cœur de la cité, avec ses deux<br />
édifice§ royaux, et tout son monde de boutiquiers, de bateleurs,<br />
de cireurs de botte, d’oisifs, de mendiants ; la Place <strong>Saint</strong>-Charles, si<br />
cossue, si distinguée, qu’un voyageur napolitain la déclarait déjà<br />
en 1686 la plus belle après <strong>Saint</strong>-Marc de Venise ; la Place Victor-<br />
Emmanuel, la plus vaste du monde après <strong>Saint</strong>-Pierre de Rome,<br />
s’abaissant jusqu’au fleuve sur un plan incliné de sept mètres ; la<br />
Place <strong>Saint</strong>-<strong>Jean</strong>, face à la Cathédrale, la plus vieille et la plus<br />
italienne de toutes ; la Place Emmanuel-Philibert, où bourdonnait le<br />
plus <strong>grand</strong> marché couvert de Turin, Porta Palazzo comme on<br />
l’appelle encore, toute grouillante de son monde de maraîchers et