Un grand Éducateur Saint Jean Bosco - Edition Saint Remi
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UN GRAND ÉDUCATEUR, SAINT JEAN BOSCO (1815-1888)<br />
<strong>grand</strong> capitaine avait saisi que le développement continu du<br />
royaume de France, entourant de trois côtés la Savoie, absorberait<br />
un jour le berceau de la dynastie. Mieux valait donc pousser son<br />
ambition vers la plaine du Pô et au delà. Le palladium de la<br />
Maison de Savoie la suivit dans sa nouvelle capitale : le <strong>Saint</strong>-<br />
Suaire, donné jadis à une Lusignan, épouse d’un duc, passa, lui<br />
aussi, de Chambéry à Turin.<br />
Les calculs d’Emmanuel-Philibert étaient fondés. De fait, en<br />
moins d’un siècle, la Savoie avait déjà été prise, occupée, et<br />
rétrocédée quatre fois par Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. La<br />
dynastie devenait de plus en plus italienne, et la Savoie ne<br />
présentait plus pour ses princes d’intérêt que comme le berceau<br />
de la dynastie et une première défense de passage des Alpes. Leur<br />
regard continuait de se fixer dans la direction de l’est ou du sud.<br />
Au début du XVIIIe siècle un fait considérable justifia cette<br />
politique : à la fin de la guerre de Succession d’Espagne le traité<br />
d’Utrecht accordait la Sicile. aux Ducs de Savoie, bientôt<br />
échangée contre la Sardaigne. De ce fait les anciens petits comtes<br />
de Maurienne ceignaient la couronne royale, s’installaient dans la<br />
Méditerranée, et se classaient parmi les souverains d’Europe.<br />
Dans l’entre-deux, lentement mais sûrement, ils avaient<br />
absorbé les derniers <strong>grand</strong>s féodaux, Saluces, Montferrat et<br />
autres. L’opération s’était faite en deux temps : ces princes<br />
vassaux avaient ramené à eux quantité de petites terres féodales et<br />
de cités libres, puis la Maison de Savoie avait ramené à elle ces<br />
puissants rivaux de jadis.<br />
<strong>Un</strong>e éclipse : la Révolution française et l’Empire, qui<br />
envahirent et occupèrent près de vingt ans la Savoie et le<br />
Piémont. Mais, en 1815, le traité de Paris restitua aux rois de<br />
Sardaigne leurs possessions de terre ferme en y ajoutant le Duché<br />
de Gênes. Les « Savoie » redevenaient plus forts que jamais.<br />
<strong>Un</strong>e dernière étape restait à franchir : devenir, parmi les<br />
familles régnantes d’Italie, celle qui incarnerait si fortement les<br />
aspirations d’un peuple avide d’unité et d’indépendance que, tout<br />
naturellement, elle verrait se réunir à elle les tronçons épars du<br />
<strong>grand</strong> corps de la nation, ceux que les Bourbons d’Espagne