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ien à dire, rien à faire. Mais <strong>le</strong> regard de Jack restait fixé sur la<br />

toi<strong>le</strong> fournie par l'Amirauté, défraîchie et affaissée. Il s'en<br />

voulut d'avoir perdu du temps, de n'avoir pas envergué ses<br />

propres huniers, tout neufs et découpés dans de la toi<strong>le</strong> à voi<strong>le</strong><br />

convenab<strong>le</strong> (mais non autorisée).<br />

Un quart d'heure plus tard, il vit au loin <strong>le</strong>s nappes<br />

brillantes qui signalaient un calme plat. « Monsieur Watt,<br />

soyez prêt à sortir <strong>le</strong>s avirons ! »<br />

Puis <strong>le</strong> Desaix hissa ses cou<strong>le</strong>urs et fit cracher ses<br />

chasseurs de proue. Comme si <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> coup de tonnerre avait<br />

frappé de stupeur l'air environnant, ses voi<strong>le</strong>s cambrées<br />

s'affaissèrent, flottèrent légèrement et enflèrent quelques<br />

instants avant de se relâcher à nouveau. La Sophie, quant à el<strong>le</strong>,<br />

garda <strong>le</strong> vent encore dix minutes, avant qu'il se couche tout à<br />

fait. Mais la totalité des avirons qu'on <strong>le</strong>ur avait donnés à Malte<br />

(il en manquait quatre, hélas) étaient parés depuis longtemps.<br />

El<strong>le</strong> progressa d'un pas régulier, <strong>le</strong>s longs avirons ployant<br />

dangereusement sous <strong>le</strong>s efforts des hommes alignés par<br />

rangées de cinq — dans ce qui aurait été l'œil du vent, s'il avait<br />

continué de souff<strong>le</strong>r... La tâche était diffici<strong>le</strong>, très diffici<strong>le</strong>.<br />

Stephen réalisa qu'il y avait un officier à chaque aviron, ou<br />

presque. Il s'installa à l'une des rares places vacantes. Quarante<br />

minutes plus tard, ses paumes n'avaient plus un lambeau de<br />

peau.<br />

« Monsieur Dalziel, que <strong>le</strong>s tribordais prennent <strong>le</strong> petit<br />

déjeuner. Ah, vous voilà, monsieur Ricketts. Je crois qu'on peut<br />

<strong>le</strong>ur servir une doub<strong>le</strong> ration de fromage — ils n'auront rien de<br />

chaud avant longtemps.<br />

— Si vous me permettez, monsieur, dit <strong>le</strong> commissaire,<br />

très pâ<strong>le</strong> et <strong>le</strong> regard mauvais, j'ai l'impression que tout à<br />

l'heure, ce n'est pas la cha<strong>le</strong>ur qui va manquer. »<br />

Sommairement rassasiés, <strong>le</strong>s tribordais prirent <strong>le</strong> relais aux

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