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l'os, et jeta un coup d'œil autour de lui. « Ça ne va pas », dit-il.<br />

Sous <strong>le</strong> gaillard d'avant, trois cents Espagnols à moitié<br />

revenus de <strong>le</strong>ur surprise repoussaient <strong>le</strong>s Sophies — du simp<strong>le</strong><br />

fait de <strong>le</strong>ur nombre et de <strong>le</strong>ur poids — et enfonçaient un coin<br />

entre <strong>le</strong> groupe de Jack et celui de Dillon, à la proue. Dillon<br />

avait besoin de soutien. Le rapport de forces pouvait s'inverser<br />

d'une seconde à l'autre. Jack sauta sur un canon, et poussa un<br />

rugissement qui lui râpa la gorge : « Dillon, Dillon, <strong>le</strong><br />

passavant de tribord ! Frayez-vous un chemin par <strong>le</strong> passavant<br />

de tribord !» Il y eut un moment de flottement. Au bord de son<br />

champ de vision, il devina la présence de Stephen, loin audessus,<br />

sur <strong>le</strong> pont de la Sophie — il tenait sa barre, l'air<br />

concentré, <strong>le</strong> regard fixé vers <strong>le</strong> haut. « Otros cincuenta ! »<br />

hurla-t-il, pour faire bonne mesure. Stephen acquiesça et cria<br />

quelque chose en espagnol, et Jack se jeta à nouveau dans la<br />

mêlée, l'épée haute, <strong>le</strong> pisto<strong>le</strong>t vigilant.<br />

Il y eut sur <strong>le</strong> gaillard d'avant des cris effrayants, une<br />

poussée vio<strong>le</strong>nte et désespérée vers <strong>le</strong> passavant. Quelque<br />

chose céda, et la fou<strong>le</strong> des Espagnols rassemblés dans <strong>le</strong> parc<br />

se retourna pour voir <strong>le</strong>s visages noirs venus de l'arrière, qui se<br />

ruaient sur eux : un grouil<strong>le</strong>ment confus près de la cloche de la<br />

frégate, des cris de toutes sortes, <strong>le</strong>s Sophies noircis qui<br />

tentaient en hurlant comme des déments de rejoindre <strong>le</strong>urs<br />

camarades, des coups de feu, <strong>le</strong>s chocs des armes, une<br />

lamentab<strong>le</strong> retraite précipitée, tous <strong>le</strong>s Espagnols paralysés,<br />

écrasés par <strong>le</strong>ur propre nombre, incapab<strong>le</strong>s de se battre. Ceux,<br />

peu nombreux, qui se trouvaient sur la plage arrière coururent<br />

vers l'avant par bâbord et tentèrent de rallier <strong>le</strong>s <strong>le</strong>urs afin de<br />

<strong>le</strong>s aider à retrouver un peu d'ordre, du moins pour dégager <strong>le</strong>s<br />

fusiliers devenus inopérants.<br />

Quand son ultime adversaire, un marin de petite tail<strong>le</strong>,<br />

s'enfuit derrière <strong>le</strong> cabestan où il resta à se tordre de dou<strong>le</strong>ur,

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