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desséché... Desséché, je vous dis.<br />

— Par<strong>le</strong>z-moi de la facture du boucher. Nous nous<br />

occuperons ensuite de votre aspic.<br />

— Peuh ! Quelques égratignures, un avant-bras<br />

modérément entaillé, quelques échardes... Rien qui prête à<br />

conséquence... Du bandage, pour l'essentiel... Vous ne<br />

trouverez dans l'infirmerie qu'une puru<strong>le</strong>nce obstinée avec un<br />

peu de fièvre, une hernie inguina<strong>le</strong> réduite... Et cet avant-bras.<br />

Maintenant, pour mon aspic...<br />

— Pas de morts ? Pas de b<strong>le</strong>ssés ? s'exclama Jack, dont <strong>le</strong><br />

cœur faisait des bonds.<br />

— Non, non et non ! Mais mon aspic... » Il avait embarqué<br />

<strong>le</strong> repti<strong>le</strong> dans son alcool de vin. Et à une heure inconnue mais<br />

très récente, un criminel s'était emparé du bocal, avait bu<br />

l'alcool et laissé l'aspic en rade, tout sec, tout desséché.<br />

« Je suis désolé pour <strong>le</strong> serpent, dit Jack. Mais cet homme<br />

va-t-il en mourir ? Ne faut-il pas lui faire prendre un<br />

émétique ?<br />

— Non, il n'en mourra pas. C'est <strong>le</strong> plus vexant. Ce<br />

salopard, ce barbare pire qu'Attila, ce soudard abruti par la<br />

bière, il n'en mourra pas ! C'était <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur des alcools de vin,<br />

doub<strong>le</strong>ment raffiné !<br />

— Je vous invite à prendre <strong>le</strong> petit déjeuner dans la cabine,<br />

en ma compagnie. Une pinte de café et une côte<strong>le</strong>tte rôtie vous<br />

feront oublier votre aspic... guériront votre b<strong>le</strong>ssure... vous<br />

apaiseront... » Jack était si gai qu'il fut sur <strong>le</strong> point de faire un<br />

bon mot. Il <strong>le</strong> sentait, presque à sa portée. Mais il lui échappa,<br />

et il se contenta de rire, aussi joyeusement que pouvait <strong>le</strong><br />

supporter la mauvaise humeur de Stephen. Il déclara enfin : «<br />

Ce vaurien s'est enfui. Et je crains que notre retour ne soit<br />

terrib<strong>le</strong>ment ennuyeux... Je me demande bien si Dillon est<br />

parvenu à s'emparer du Scitia, ou s'il s'est échappé, lui aussi. »

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