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ces basques ! »<br />

La lumière augmenta. La brume se <strong>le</strong>va, révélant la<br />

présence de cinq navires placés sur une ligne irrégulière —<br />

presque en désordre. Ils étaient sur <strong>le</strong>s hauts fonds, et <strong>le</strong> plus<br />

proche se trouvait à moins d'un quart de mil<strong>le</strong>. Ils s'alignaient<br />

sur un axe nord-sud. D'abord la Gloire, un corsaire de Toulon<br />

très rapide, gréé en trois-mâts carré, équipé de douze pièces de<br />

huit <strong>livre</strong>s. Il était armé par un riche marchand de Barcelone,<br />

Jaume Mateu, pour la protection de ses deux Scitias, <strong>le</strong> Fardai<br />

et <strong>le</strong> Xaloc (six canons chacun, <strong>le</strong> second transportant pardessus<br />

<strong>le</strong> marché une précieuse et illéga<strong>le</strong> cargaison de mercure<br />

non déclaré). Le F'ardai se trouvait sous <strong>le</strong> vent du corsaire.<br />

Presque de front avec <strong>le</strong> Fardai mais contre <strong>le</strong> vent, à peine à<br />

quatre ou cinq cents mètres de la Sophie, se trouvait la Santa<br />

Lucia. Ce senau napolitain était une prise de la Gloire (il<br />

transportait des royalistes français inconsolab<strong>le</strong>s, qu'il avait<br />

embarqués pour Gibraltar). Un peu plus loin, c'était <strong>le</strong> second<br />

Scitia : <strong>le</strong> Xaloc. Et enfin, une tartane qui avait rejoint <strong>le</strong><br />

groupe au large d'Alicante, trop heureuse d'être protégée contre<br />

<strong>le</strong>s vagabonds barbaresques, <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres de marque de Minorque<br />

et <strong>le</strong>s croiseurs britanniques. Tous ces vaisseaux étaient de<br />

tail<strong>le</strong> modeste. Tous craignaient <strong>le</strong>s périls du grand large. C'est<br />

pourquoi ils préféraient <strong>le</strong> cabotage — une route inconfortab<strong>le</strong><br />

et dangereuse, comparée à la traversée par la haute mer, mais<br />

qui <strong>le</strong>ur permettait de rester sous la protection des batteries<br />

côtières. Et si l'un d'eux avait remarqué la Sophie, dans la<br />

lumière naissante du jour, il se disait sans doute : « Eh bien,<br />

regardez ce petit brick qui longe la côte. Il fait probab<strong>le</strong>ment<br />

route vers Dénia. »<br />

« Que savez-vous de ce navire ? demanda Jack.<br />

— La lumière ne me permet pas de compter <strong>le</strong>s sabords. Il<br />

me semb<strong>le</strong> un peu petit, pour être une de <strong>le</strong>urs corvettes de dix-

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