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solitaire, la mer se transformait en désert. Il n'avait jamais fait<br />

la moindre prise)... « Après-midi jolie brise et temps clair, <strong>le</strong>vé<br />

mâts de perroquet, ouvert caisse de porc n° 113, partiel<strong>le</strong>ment<br />

gâtée. 7 heures aperçu voi<strong>le</strong> à l'ouest, fait voi<strong>le</strong> pour la prendre<br />

en chasse. »<br />

A l'ouest, en l'occurrence, signifiait presque sous <strong>le</strong> vent de<br />

la Sophie. Il lui fallut déployer quasiment toute la toi<strong>le</strong> dont<br />

el<strong>le</strong> disposait — bonnettes basses, de hunier et de perroquet,<br />

ses cacatois bien sûr, et jusqu'aux bonnettes maillées — car <strong>le</strong><br />

nouveau venu était une polacre de bonne tail<strong>le</strong>, voi<strong>le</strong>s latines au<br />

mât de misaine et à l'artimon, voi<strong>le</strong>s carrées au grand mât — un<br />

navire français ou espagnol, par conséquent. Une bonne prise,<br />

s'ils parvenaient à l'attraper. C'était sans doute aussi l'opinion<br />

des gens de la polacre. Cel<strong>le</strong>-ci était en panne, apparemment en<br />

train de jume<strong>le</strong>r son grand mât endommagé par la tempête,<br />

lorsque <strong>le</strong>s deux navires s'étaient trouvés en vue l'un de l'autre.<br />

Mais la Sophie avait à peine eu <strong>le</strong> temps de border ses écoutes<br />

de perroquets que la polacre s'était mise vent arrière. El<strong>le</strong> filait,<br />

sous toute la surface de toi<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> avait pu déployer en un<br />

délai aussi court... Une polacre très méfiante, peu disposée à se<br />

laisser surprendre.<br />

La Sophie, dont l'équipage était entraîné à mettre <strong>le</strong>s voi<strong>le</strong>s<br />

sans perdre une seconde, fila durant <strong>le</strong> premier quart d'heure<br />

deux fois plus vite que la polacre. Mais dès que la proie eut<br />

hissé toute sa voi<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s deux navires allaient plus ou moins au<br />

même train. Le vent à deux points sous sa hanche, son<br />

immense grand-voi<strong>le</strong> au carré lui donnant l'avantage, la Sophie<br />

était pourtant un peu plus rapide. Lorsqu'ils eurent atteint <strong>le</strong>ur<br />

vitesse maxima<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> filait plus de sept nœuds, contre six pour<br />

la polacre. Mais quatre mil<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s séparaient encore, et il ferait<br />

sombre dans moins de trois heures — la lune ne se lèverait qu'à<br />

deux heures et demie. Il restait l'espoir, parfaitement

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