Plan régional de la qualité de l'air en Normandie 2010 - 2015 (.pdf)

PRQA EN NORMANDIE
A. Les différentes échelles de pollution
Les phénomènes relatifs à la pollution atmosphérique se déclinent selon trois échelles d'espace et de
temps 3 :
• le niveau local ou pollution de proximité dont l'échelle de temps est de l'ordre des heures,
• le niveau régional ou pollution à longue distance dont l'échelle de temps est de l'ordre des jours,
• le niveau global ou pollution planétaire dont l'échelle de temps est de l'ordre des années.
A chacune de ces échelles correspondent des problèmes ou des modes de fonctionnement différents.
A.1. Echelle locale ou pollution de proximité
La pollution à l’échelle locale est celle que l'on appréhende le mieux car c'est la plus "visible", voire la
plus "odorante". Elle provient des émissions de polluants par les industries, le trafic routier et maritime,
les installations de chauffage, certaines activités artisanales, l'agriculture…
Ce type de pollution est aussi le premier ayant fait l’objet de préoccupations, dès le milieu du 19 ème
siècle avec l’industrialisation massive des pays occidentaux.
Dès 1950, des enquêtes épidémiologiques consacrées à l'impact de la pollution atmosphérique sur la
santé ont mis en corrélation des augmentations de décès par atteintes respiratoires et/ou cardiovasculaires
et des niveaux très élevés de pollution acido-particulaire.
Des mesures réglementaires de contrôle des émissions de polluants sont mises en place comme le
"Clean Air Act" au Royaume-Uni en 1957. Ceci permit de diminuer fortement les émissions provenant
d’installations fixes de combustion (dioxyde de soufre, particules fines en suspension) dans la plupart
des pays industrialisés occidentaux.
Puis, d’autres polluants de proximité, et pas seulement imputables aux activités industrielles,
commencent à être surveillés de près à partir des années 1980 : dioxyde d’azote (NO2), plomb (Pb),
monoxyde de carbone (CO).... En France, la Loi LAURE du 30 décembre 1996 permettra d’apporter
un cadre réglementaire à la surveillance de la pollution atmosphérique.
Mais les connaissances scientifiques évoluent constamment. Des composés insoupçonnés jusqu'alors
s'avèrent polluants car des effets sur la santé ou l'environnement sont découverts. La réglementation
suit ces avancées et de nouveaux polluants sont alors évalués et mesurés.
Ainsi, dans ces dernières années, la surveillance s’est étendue à d’autres métaux toxiques
particulaires, aux Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), aux dioxines et furannes...
A.2. Echelle régionale ou pollution longue distance
Une fois émis, les polluants sont transportés à des distances variables par les mouvements des
masses d'air et subissent des transformations.
Deux principaux phénomènes de pollution atmosphérique se distinguent à l’échelle régionale : la
pollution photochimique (l’ozone) et les phénomènes de pluies acides. Mais le transport de pollution
concerne aussi bien d’autres composés : particules en suspension, pesticides par exemple.
A.2.1. La pollution photochimique
La pollution photochimique est un ensemble de phénomènes complexes qui conduisent à la formation
d'ozone (O3) et d'autres composés oxydants (peroxyde d'hydrogène, aldéhydes, Peroxy Acétyl
Nitrate…) à partir de polluants primaires (oxydes d'azote (NOx), Composés Organiques Volatils) et
3 Définition du CITEPA (Centre Interprofessionnel Technique d’Etude de la Pollution Atmosphérique)
Partie 1 : Inventaire et Enjeux
Connaissances générales 17