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Anesthésie du patient ambulatoire

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36-635-A-10 <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> <strong>Anesthésie</strong>-Réanimation<br />

certains types de chirurgie, et en particulier la gynécologie [74] . Mais,<br />

plus récemment, ces résultats n’ont pas été confirmés par d’autres<br />

auteurs [101] qui ne trouvent pas de différence significative sur la<br />

fréquence des nausées ou vomissements en postopératoire, que le<br />

protoxyde d’azote ait été utilisé ou non. Chez l’enfant, chez qui les<br />

vomissements postopératoires sont fréquents après AG, il ne semble<br />

pas que l’utilisation <strong>du</strong> protoxyde d’azote majore cette fréquence,<br />

au moins lorsque l’exposition est de courte <strong>du</strong>rée (par exemple lors<br />

d’une myringotomie) [100] . De leur côté, Pandit et al [80] ne trouvent<br />

pas de différence significative dans la survenue des vomissements<br />

après amygdalectomie et adénoïdectomie, que le protoxyde d’azote<br />

ait été utilisé ou non.<br />

Morphinomimétiques<br />

Ils doivent être utilisés avec prudence en <strong>ambulatoire</strong>. L’alfentanil<br />

(Rapifent) est préférable au fentanyl en raison de sa <strong>du</strong>rée d’action<br />

plus courte [112] bien qu’il soit responsable plus souvent de nausées<br />

ou de vomissements [79] .<br />

Le sufentanil (Sufentat), à dose équianalgésique, n’apporte pas<br />

d’avantage particulier par rapport au fentanyl qui reste le pro<strong>du</strong>it<br />

de choix pour les interventions de <strong>du</strong>rée courte ou moyenne<br />

(2-3 heures).<br />

Le rémifentanil (Ultivay) est un analgésique puissant qui se<br />

caractérise par une <strong>du</strong>rée d’action très courte (demi-vie<br />

d’élimination :3à10minutes). En effet, son activité morphinique<br />

rési<strong>du</strong>elle ne persiste pas plus de 5à10minutes après l’arrêt de la<br />

perfusion [26, 73] . Son intérêt en <strong>ambulatoire</strong> consiste en sa forte<br />

puissance et sa <strong>du</strong>rée d’action très courte qui en font l’agent de choix<br />

pour des gestes courts – et très douloureux – ne nécessitant pas<br />

d’analgésie postopératoire rési<strong>du</strong>elle.<br />

L’utilisation des morphiniques au cours de l’AA est discutée par<br />

certains [11] qui hésitent à les utiliser pendant l’intervention pour des<br />

actes chirurgicaux courts car ils trouvent que la demande d’analgésie<br />

est la même après l’intervention, que les morphiniques aient été<br />

utilisés ou non. Et en plus, ceux qui ont reçu des morphiniques ont<br />

plus souvent des nausées ou des vomissements.<br />

Autres analgésiques<br />

Les agonistes-antagonistes comme le butorphanol (Stadolt), la<br />

nalbuphine (Nubaint), la dezocine (Dalgant) et la buprénorphine<br />

(Temgésict) doivent être évités en <strong>ambulatoire</strong> en raison de<br />

nombreux inconvénients que l’on peut noter en postopératoire<br />

(sédation, vertiges, nausées ou vomissements). Ces effets<br />

secondaires, bien que le plus souvent minimes, sont plus fréquents<br />

qu’avec les morphinomimétiques.<br />

Les AINS, le paracétamol ou d’autres molécules comme le néfopam<br />

(Acupant) tiennent une place de plus en plus importante dans la<br />

période périopératoire dans le cadre d’une analgésie « balancée ».<br />

Ces pro<strong>du</strong>its vont le plus souvent être prescrits, en pré- ou<br />

peropératoire, afin de mieux contrôler la douleur dès le réveil.<br />

Protection des voies aériennes<br />

Il n’y a pas de contre-indication à l’intubation en <strong>ambulatoire</strong> et cette<br />

intubation peut même être pratiquée sans curare si l’on utilise le<br />

propofol [50] ou le sévoflurane [75] . Le risque de dyspnée après la<br />

sortie n’est pas plus important, que le <strong>patient</strong> ait été intubé ou non.<br />

En principe, les problèmes laryngés apparaissent dans les deux<br />

premières heures postopératoires. L’intubation peut être orotrachéale<br />

mais aussi nasotrachéale en cas de chirurgie maxillofaciale. Pour<br />

l’intubation nasotrachéale, on utilise habituellement des sondes de<br />

petit calibre (n° 6,5 à 7,5 chez l’a<strong>du</strong>lte), mais il semblerait qu’en<br />

utilisant une sonde encore plus petite (n° 6) on ait moins de<br />

complications postopératoires [14] .<br />

Le masque laryngé (ML) et le COPAy [39] ont une place importante<br />

dans le contrôle des voies aériennes supérieures en AA. Ces deux<br />

dispositifs permettent la ventilation spontanée avec possibilité d’une<br />

assistance manuelle douce si nécessaire. Le COPAy, comme le ML,<br />

autorise la ventilation contrôlée chez les <strong>patient</strong>s en décubitus<br />

6<br />

dorsal, à condition que les pressions d’insufflation ne soient pas trop<br />

élevées (< 20 cmH2O) et que l’anesthésie soit stable et suffisamment<br />

profonde [1] . La ventilation contrôlée est plus difficile à réaliser, mais<br />

parfois possible, en décubitus latéral.<br />

En <strong>ambulatoire</strong>, la qualité <strong>du</strong> confort postopératoire est primordiale.<br />

Certains [5, 19] retrouvent moins de douleurs pharyngées en<br />

postopératoire avec le ML qu’après intubation trachéale. À l’inverse,<br />

d’autres, ne trouvent pas de différence significative sur l’incidence<br />

et la sévérité des maux de gorge pendant les 48 premières heures<br />

postopératoires et retrouvent même que la dysphagie est plus<br />

fréquente après intubation trachéale [91] . Les douleurs pharyngées<br />

après ML ont été longtemps ignorées ou sous-estimées dans la<br />

littérature. La grande majorité des travaux récents montre qu’elles<br />

apparaissent dans 15 à 40 % des cas et peuvent <strong>du</strong>rer au moins<br />

48 heures [5, 32, 38, 57] .<br />

Une étude récente comparant le COPAy et le ML en ventilation<br />

spontanée n’a pas montré de supériorité notable de l’un par rapport<br />

à l’autre [38] , cependant il semblerait toutefois que les maux de gorge<br />

soient moins fréquents et moins intenses avec ce nouveau dispositif<br />

qu’avec le ML [1, 30, 38] .<br />

Curares<br />

En chirurgie <strong>ambulatoire</strong>, on utilise souvent le suxaméthonium<br />

(Célocurinet) pour faciliter l’intubation trachéale. Lorsqu’une<br />

curarisation plus prolongée est nécessaire, on utilise des curares non<br />

dépolarisants à <strong>du</strong>rée d’action courte. Certains [104] ont même<br />

proposé l’utilisation de l’atracurium (Tracriumt) àlaplacedela<br />

succinylcholine pour la chirurgie <strong>ambulatoire</strong> afin de diminuer la<br />

fréquence des myalgies lorsque l’utilisation de curare a été ren<strong>du</strong>e<br />

nécessaire pour pratiquer une intubation trachéale. Le mivacurium<br />

(Mivacront) étant le curare non dépolarisant qui a la <strong>du</strong>rée d’action<br />

la plus courte, pourrait être le curare de choix en AA, en permettant<br />

souvent d’éviter l’antagonisation [48] .<br />

Antagonistes<br />

Pour une plus grande sécurité, il faut mieux éviter d’utiliser les<br />

antagonistes en AA [107] . Ding et al [23] avaient montré que si on<br />

laissait les <strong>patient</strong>s se décurariser spontanément après curarisation<br />

par mivacurium, ils avaient moins de nausées ou de vomissements<br />

que si l’on antagonisait le curare par la néostigmine (Prostigminet)<br />

associée à un vagolytique. Cependant, la littérature récente tendrait<br />

à prouver que l’utilisation des antagonistes des curares n’augmente<br />

pas la fréquence des nausées/vomissements en postopératoire [48] .<br />

Ainsi, lorsqu’elle est nécessaire, l’antagonisation des curares reste<br />

toujours souhaitable en respectant les précautions habituelles.<br />

La naloxone (Narcant) n’a pas beaucoup d’indication en AA où l’on<br />

utilise rarement de fortes doses de morphinomimétiques.<br />

Quant au flumazénil (Anexatet), il est à éviter pour deux raisons.<br />

La première est que sa <strong>du</strong>rée d’action étant toujours plus courte que<br />

les agents qu’il doit antagoniser, il existe un réel risque de<br />

resédation. La deuxième est que son utilisation améliore faussement<br />

l’impression de confort <strong>du</strong> <strong>patient</strong> qui pourrait ainsi négliger les<br />

recommandations de prudence et de restriction d’activité demandées<br />

pour les 24 premières heures [4] .<br />

L’AG représente 75 % des anesthésies pratiquées en <strong>ambulatoire</strong> [59] .<br />

Actuellement, deux grands types d’AG sont pratiqués :<br />

– l’anesthésie « balancée » avec le plus souvent une in<strong>du</strong>ction par<br />

voie veineuse (ou par inhalation avec l’halothane et maintenant le<br />

sévoflurane) et un entretien par inhalation associé ou non à des<br />

agents intraveineux. Les nouveaux halogénés permettent un réveil<br />

rapide tout à fait comparable au réveil obtenu après anesthésie<br />

intraveineuse ;<br />

– l’anesthésie totale intraveineuse (TIVA) qui se réalise de plus en<br />

plus souvent dans le cadre d’une anesthésie intraveineuse à objectif<br />

de concentration (AIVOC) est l’autre possibilité qui devrait se<br />

développer au cours des prochaines années [6] . Mais l’AIVOC<br />

implique l’utilisation de seringues préremplies de 50 mL, ce qui

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