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Anesthésie du patient ambulatoire

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36-635-A-10 <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> <strong>Anesthésie</strong>-Réanimation<br />

intranasale ou intrarectale. Bien dosée, elle n’allonge pas la <strong>du</strong>rée<br />

<strong>du</strong> réveil [21, 31, 61, 66, 82, 97] . Chez l’enfant de moins de 10 ans, 0,5 à<br />

0,75 mg/kg per os de midazolam (Hypnovelt) donne une bonne<br />

sédation en 30 à 45 minutes, sans pour autant allonger la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong><br />

réveil [31, 37, 82] . La prémédication par le midazolam par voie rectale<br />

(0,3 mg/kg dilué dans 5 mL de sérum salé) permet d’obtenir, en<br />

20 à 30 minutes, un enfant calme et coopérant pour une in<strong>du</strong>ction<br />

au masque [94] . On peut aussi utiliser le midazolam non dilué par<br />

voie nasale : avec une dose de 0,2 mg/kg, l’enfant devient calme en<br />

5 minutes et accepte facilement l’in<strong>du</strong>ction au masque [114] ; la sortie<br />

n’est pas retardée pour autant [21] . Bien que ces différentes voies<br />

soient couramment utilisées partout dans le monde, en France, chez<br />

l’enfant de moins de 15 ans, seule la prémédication par voie rectale<br />

a l’autorisation de mise sur le marché (AMM).<br />

On peut aussi utiliser chez l’enfant la kétamine à la dose de 5 à<br />

10 mg/kg per os. On obtient ainsi une bonne sédation au bout de<br />

20 minutes [2, 102] .<br />

Chez l’a<strong>du</strong>lte, une prémédication sous forme de 5 mg en<br />

intramusculaire de midazolam [97] ou de 0,05 mg/kg en<br />

intraveineux [61] diminue l’anxiété et n’augmente pas la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong><br />

réveil. L’injection titrée de midazolam (1 à 3 mg) juste avant<br />

l’anesthésie est parfois souhaitable, en particulier avant une ALR ou<br />

une endoscopie. À l’inverse, si l’on utilise le midazolam per os, à la<br />

dose de 15 mg, on obtient une sédation trop importante avec réveil<br />

tardif inacceptable en hôpital de jour et, à la dose de 7,5 mg per os,<br />

cette molécule est inefficace [89] . On peut aussi utiliser l’hydroxyzine<br />

(Ataraxt) qui, à la dose de 75 à 100 mg chez l’a<strong>du</strong>lte, aurait pour<br />

effet de diminuer les vomissements postopératoires [41] mais qui,<br />

chez le vieillard, risque de provoquer parfois une sédation excessive.<br />

La prémédication à visée sédative, non souhaitée de principe en<br />

<strong>ambulatoire</strong> – mais parfois indispensable – peut avoir des<br />

conséquences fâcheuses comme la sédation rési<strong>du</strong>elle ou l’amnésie<br />

antérograde. C’est pour ces raisons, entre autres, que les <strong>patient</strong>s<br />

doivent être accompagnés à leur sortie et surveillés par un proche la<br />

nuit qui suit et qu’on leur demande de respecter un certain nombre<br />

de consignes pendant les premières 24 heures (ne pas prendre de<br />

décision importante, ne pas con<strong>du</strong>ire de véhicule, ne pas utiliser<br />

d’instrument potentiellement dangereux, ne pas boire d’alcool…).<br />

Les risques d’inhalation de liquide gastrique étant faibles<br />

(1,7/10 000) [15] , il ne paraît pas licite de prévoir une thérapeutique<br />

antiacide pour tous les <strong>patient</strong>s. Cependant, chez le sujet<br />

<strong>ambulatoire</strong>, souvent non prémédiqué, il a été noté un<br />

ralentissement de la vidange gastrique, surtout si le <strong>patient</strong> poursuit<br />

une activité normale jusqu’au moment de l’intervention. Dans<br />

certaines circonstances ou au cours de certaines pathologies<br />

(tableau VI), les risques d’inhalation sont plus importants, en<br />

particulier chez les <strong>patient</strong>s porteurs d’une hernie hiatale, chez les<br />

grands obèses, au cours <strong>du</strong> troisième trimestre de grossesse ou<br />

lorsqu’une intubation difficile est prévisible. Manchikanti et<br />

Roush [71] ont trouvé que 76 % des <strong>patient</strong>s d’hôpital de jour avaient<br />

un pH gastrique inférieur ou égal à 2,5 et 52 % un volume supérieur<br />

ou égal à 20 mL. Les traitements antiacides habituels peuvent être<br />

utilisés en <strong>ambulatoire</strong> et vont permettre d’agir sur ces deux<br />

facteurs [22] . Le citrate de sodium, donné quelques minutes avant<br />

l’intervention, serait le pro<strong>du</strong>it le plus immédiatement efficace, mais<br />

il n’existe dans le commerce qu’en association avec la cimétidine ou<br />

la ranitidine (Tagamett 200 mg effervescent, Raniplext comprimés<br />

ou granulés effervescents). L’association de deux ou trois molécules<br />

(cimétidine ou ranitidine ± métoclopramide ± citrate de sodium)<br />

préconisée par certains ne s’est pas avérée plus efficace que la<br />

ranitidine seule [15, 70] .<br />

Le risque de survenue de nausées et/ou vomissements après la<br />

chirurgie est majoré chaque fois que l’on utilise des morphiniques<br />

au cours de l’anesthésie ou après l’intervention. Ce risque est<br />

particulièrement important dans certains types de chirurgie. C’est le<br />

cas en particulier des cœlioscopies gynécologiques chez la femme<br />

jeune, surtout s’il existe des antécédents de vomissements<br />

postopératoires lors de précédentes anesthésies. Chez l’enfant, on<br />

sait que certaines interventions comme l’amygdalectomie ou la cure<br />

de strabisme se compliquent, dans 50 à 70 % des cas, de<br />

4<br />

vomissements dans les suites opératoires. Un traitement préventif<br />

sera donc souvent préconisé. Lopez et Mathieu [64] , dans leur métaanalyse,<br />

ont montré que la meilleure prévention se faisait soit avec<br />

<strong>du</strong> dropéridol, soit avec de l’ondansétron et que, pour le dropéridol,<br />

c’était la dose de 20 µg/kg qui avait le meilleur rapport<br />

coût/efficacité dans la prévention des nausées ou vomissements<br />

postopératoires. Le métoclopramide (10 mg en intraveineux avant<br />

l’in<strong>du</strong>ction de l’AG) s’est avéré nettement moins efficace que<br />

l’ondansétron (4 mg en intraveineux donnés au même moment)<br />

pour la prévention des nausées/vomissements postopératoires [88] .<br />

La troisième composante de la prémédication fait appel à des<br />

analgésiques. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)<br />

donnés en prémédication vont avoir un effet bénéfique sur la<br />

douleur postopératoire en diminuant les besoins en antalgiques<br />

majeurs après l’intervention [12, 18, 24, 68] .<br />

Si un vagolytique doit être injecté avant l’in<strong>du</strong>ction, on doit préférer<br />

l’atropine, mais il faut cependant se méfier des effets secondaires<br />

indésirables, surtout chez le vieillard (rétention d’urine, excitabilité,<br />

confusion mentale…). Le glycopyrrolate (Robinult), avec son effet<br />

antisialagogue plus prolongé, entraîne une sécheresse buccale plus<br />

longue que l’atropine : il doit donc être évité, d’autant plus que les<br />

nausées et les vomissements sont plus fréquents en postopératoire<br />

avec le glycopyzzolate qu’avec l’atropine [95] .<br />

Information <strong>du</strong> <strong>patient</strong> et de sa famille<br />

Le choix de la technique anesthésique envisagée est expliqué au<br />

<strong>patient</strong> et/ou à sa famille et leur assentiment est indispensable. La<br />

consultation se termine par le rappel des différentes<br />

recommandations et la remise (si cela n’a pas déjà été fait par<br />

l’opérateur) d’un document expliquant les différentes techniques<br />

utilisables pour l’intervention prévue, avec leurs principaux<br />

avantages et inconvénients et résumant les différentes prescriptions<br />

et recommandations. L’anesthésiste s’efforce de répondre à toutes<br />

les questions pouvant préoccuper le <strong>patient</strong> et/ou sa famille et<br />

s’efforce de les rassurer.<br />

VISITE PRÉANESTHÉSIQUE<br />

Elle a lieu le matin de l’intervention, dès l’arrivée <strong>du</strong> <strong>patient</strong> dans la<br />

structure <strong>ambulatoire</strong>. Elle consiste à vérifier que le <strong>patient</strong> est bien<br />

à jeun, qu’il n’a pas pris de pro<strong>du</strong>it interdit comme, par exemple,<br />

les antiagrégants plaquettaires, qu’il n’y a pas eu de modification<br />

notable de son état clinique, qu’il a bien suivi, à la lettre, les<br />

prescriptions et les recommandations faites lors de la consultation<br />

d’anesthésie et que les examens complémentaires demandés ont bien<br />

été effectués et leurs résultats compatibles avec l’acte prévu. La<br />

prémédication per os (si elle est nécessaire) et la prise éventuelle des<br />

médicaments habituels qui ne doivent pas être arrêtés sont faites à<br />

ce moment-là. Cette visite préanesthésique doit faire l’objet d’un<br />

court rapport sur le dossier médical.<br />

Période opératoire<br />

Quel que soit le type d’anesthésie pratiqué, le <strong>patient</strong> doit bénéficier<br />

de la même surveillance et <strong>du</strong> même monitorage peropératoires que<br />

s’il était hospitalisé.<br />

Quatre types d’anesthésie peuvent être pratiqués en <strong>ambulatoire</strong> :<br />

l’AG, l’ALR, l’anesthésie locale avec ou sans sédation<br />

complémentaire, la sédation avec ou sans analgésie.<br />

ANESTHÉSIE GÉNÉRALE<br />

L’AG reste encore la plus utilisée en AA [59, 77] et l’arrivée sur le<br />

marché de nouveaux agents anesthésiques d’élimination très rapide<br />

ne fait qu’amplifier ce phénomène. Chez l’a<strong>du</strong>lte, on pratique en<br />

général une in<strong>du</strong>ction intraveineuse – le meilleur agent d’in<strong>du</strong>ction<br />

actuel dans cette indication étant le propofol – suivie d’un entretien<br />

soit en intraveineux, soit par inhalation, soit par une combinaison<br />

des deux.

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