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Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...

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<strong>Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatologie au Pérou<br />

Les colons espagnols amenèrent <strong>la</strong> lèpre par <strong>la</strong> côte péruvienne, car leur pays<br />

connaissait une endémie considérable (environ 3 000 lépreux et <strong>de</strong>s douzaines <strong>de</strong> léproseries).<br />

Il fallut donc créer une léproserie à Lima, vingt-huit ans après sa fondation ; l’hôpital<br />

<strong>de</strong> San Lázaro fut inauguré en 1563, dans le quartier <strong>de</strong> Pescadores, sur <strong>la</strong> rive<br />

droite du fleuve Rímac, pour soigner les lépreux pendant l’époque coloniale.<br />

Selon Pesce, <strong>la</strong> lèpre apparut manifestement dans notre Amazonie au XX e siècle. Quant<br />

à sa provenance, <strong>la</strong> thèse <strong>la</strong> plus ancienne associe son origine au Brésil, tandis qu’une<br />

autre thèse revendique son origine équatorienne. La recherche <strong>de</strong> Ponce <strong>de</strong> León eut le<br />

mérite <strong>de</strong> prouver que l’infection lépreuse <strong>de</strong> certains secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt haute eut lieu<br />

avant celle <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt basse, et qu’elle eut très probablement une origine<br />

équatorienne pas très lointaine sans présenter <strong>de</strong> cas très nombreux. Pesce dit qu’« on ne<br />

peut pas comparer le danger d’un très petit foyer <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt haute avec le foyer brésilien,<br />

très effervescent en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> migration massive <strong>de</strong> 15 à 20000 Péruviens et <strong>de</strong><br />

quelques centaines <strong>de</strong> Brésiliens suite à l’essor du caoutchouc, qui dura vingt ans. »<br />

La popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt basse succomba à partir <strong>de</strong> 1910, lors <strong>de</strong> l’impact évi<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong>s foyers brésiliens massifs. Ceci fut probablement provoqué par les conditions environnementales<br />

diverses, et parce que l’habitant <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt haute était moins exposé à <strong>la</strong><br />

malnutrition, à l’hypoprotéinémie et aux helminthiases intestinales agressives, occasionnant<br />

un état anémique et une baisse du niveau <strong>de</strong> l’immunité physiologique générale.<br />

Les premiers cas <strong>de</strong> lèpre en Amazonie furent diagnostiqués entre 1901 et 1905 ; le<br />

17 mars 1905, une résolution suprême autorisa <strong>la</strong> construction à Iquitos d’un <strong>la</strong>zaret<br />

pour les lépreux du département <strong>de</strong> Loreto. Entre 1906 et 1907, <strong>la</strong> préfecture fit<br />

construire un hôpital d’urgences pour les lépreux à Is<strong>la</strong> Padre, en face <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville d’Iquitos.<br />

Le <strong>de</strong>uxième <strong>la</strong>zaret y fut inauguré à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> 1917, tandis que <strong>la</strong> loi n° 5020 (28 janvier<br />

1925) créa une léproserie à San Pablo, sur les bords <strong>de</strong> l’Amazone vers <strong>la</strong> frontière<br />

brésilienne, qui entra en fonction le 15 mai 1926. En 1940, le gouvernement créa <strong>la</strong> supervision<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> santé <strong>de</strong> Loreto et San Martín, qui changea vite <strong>de</strong> statut et <strong>de</strong>vint <strong>la</strong> supervision<br />

du Nord-Est, à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> Maxime Kuczynski. Celui-ci fonda en 1941 un<br />

dispensaire antilépreux à Iquitos et reconstruisit ensuite l’asile <strong>de</strong> San Pablo comme une<br />

colonie agricole, parvenant à faire progresser <strong>de</strong> façon notable l’exploration <strong>de</strong>s rivières<br />

(notamment l’Ucayali) et réalisant plusieurs enquêtes léprologiques. La création du Service<br />

national antilépreux entraîna en 1944 <strong>la</strong> fondation, quelques mois après, du service<br />

antilépreux du Nord-Est, chargé d’inspecter <strong>la</strong> zone.<br />

Hugo Pesce affirma que le foyer <strong>de</strong> lèpre infantile <strong>de</strong> Loreto faisait partie <strong>de</strong>s foyers<br />

les plus sévères du mon<strong>de</strong>. Tous les renseignements correspondant aux formes cliniques<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> lèpre infantile dans cette zone révélèrent un processus caractérisé par l’absence <strong>de</strong><br />

signes immunitaires chez <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion : l’endémie était assez récente, sévère et en développement.<br />

Selon Pesce, les premiers cas <strong>de</strong> lèpre observés en Amérique du Sud parmi<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion originelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt furent rapportés par Maxime Kuczynski (tribus cambo<br />

et cocama) et par lui-même (tribu piro). Les cas successifs furent étudiés par H. Pesce et<br />

R. Montoya en 1953. Tous les cas constituaient <strong>de</strong>s formes extrêmement malignes révé<strong>la</strong>trices<br />

du risque grave et durable auquel s’exposerait toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du Nord-Est<br />

si <strong>la</strong> lèpre pénétrait les tribus <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt. Ses habitants, estimés à 141 000, étaient éloignés<br />

<strong>de</strong> toute possibilité <strong>de</strong> contrôle sanitaire.<br />

<strong>Histoire</strong> du contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèpre au Pérou<br />

Hugo Pesce détecta les premiers cas <strong>de</strong> lèpre andine à Andahuay<strong>la</strong>s et fonda en<br />

1937 le service antilépreux <strong>de</strong> Apurímac. Le 1 er janvier 1944, il créa <strong>la</strong> Campagne<br />

nationale antilépreuse (organisme sanitaire officiellement chargé <strong>de</strong> lutter contre<br />

cette ma<strong>la</strong>die dans le pays) ; ce fut ainsi que naquit, autour <strong>de</strong> ce maître, l’école léprologique<br />

péruvienne, <strong>la</strong> même année <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation du service antilépreux du<br />

Nord-Est.<br />

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