Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...
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ELBIO FLORES-CEVALLOS, LUIS FLORES-CEVALLOS, ZUÑO BURSTEIN<br />
356<br />
Notons les travaux d’Arce, d’Escomel, <strong>de</strong> Strong, d’Hurtado, <strong>de</strong> Monge, <strong>de</strong> Mackehenie,<br />
<strong>de</strong> Weiss, d’Urteaga, <strong>de</strong> Gastiaburú, <strong>de</strong> Reynafarje et <strong>de</strong> tant d’autres. Après Barton et<br />
Strong, l’étu<strong>de</strong> bactériologique fut développée dans ses aspects morphologiques et culturels<br />
par Battistini, Hercelles, Aldana et Colichón. En ce qui concerne l’ultrastructure<br />
avec microscope électronique, citons Peters et Wiegand, Pérez Alva, Cuadra et Takano.<br />
Les étu<strong>de</strong>s immunologiques, comme celles menées par Cal<strong>de</strong>rón Howe, furent poursuivies<br />
même <strong>de</strong> manière très sporadique (sur les aspects <strong>de</strong> l’immunité humorale et cellu<strong>la</strong>ire)<br />
à l’hôpital Dos <strong>de</strong> Mayo (Larrea et Contreras) et à l’institut <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine tropicale<br />
Daniel A. Carrión (A. Colichón).<br />
Malgré les nombreuses recherches qui dévoilèrent en gran<strong>de</strong> partie les aspects pratiques<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die liés à <strong>la</strong> santé publique (<strong>la</strong> rendant contrô<strong>la</strong>ble du point <strong>de</strong> vue épidémiologique<br />
et thérapeutique grâce à <strong>la</strong> connaissance plus ou moins précise <strong>de</strong> son<br />
écologie, sa distribution géographique, ses caractéristiques cliniques, son diagnostic et<br />
son traitement étiologique, ainsi que du vecteur qui <strong>la</strong> transmet), plusieurs <strong>la</strong>cunes persistent<br />
sur le p<strong>la</strong>n scientifique ; elles ne pourront être élucidées que grâce à une recherche<br />
persévérante. On ignore, par exemple, quel est le réservoir exact ; savoir si son<br />
existence ou son cycle normal dans <strong>la</strong> nature nécessite <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l’homme dans les<br />
zones endémiques, c’est-à-dire s’il s’agit d’une ma<strong>la</strong>die humaine ou si c’est, comme dans<br />
le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> leishmaniose (avec <strong>la</strong>quelle elle partage plusieurs aspects comme <strong>la</strong> répartition<br />
géographique et les mêmes vecteurs), une zoonose ou une phytoparasitose qui passe<br />
acci<strong>de</strong>ntellement à l’homme lorsque celui-ci fait irruption dans sa niche écologique, brisant<br />
les écosystèmes et créant un effet vicariant, est un mystère.<br />
Il n’y a pas d’animal reproduisant en <strong>la</strong>boratoire l’histoire naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />
comme chez l’homme, ce qui permettrait son étu<strong>de</strong> intégrale sur un modèle expérimental.<br />
On ignore pourquoi, comme infection bactérienne générale, elle ne peut pas être inoculée<br />
à l’homme ou aux animaux <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire par du sang infecté au moment le plus<br />
virulent du germe afin d’obtenir, comme on pourrait l’espérer, <strong>la</strong> même manifestation<br />
pathologique. On étudie encore à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> technologie actuelle le comportement immunologique<br />
<strong>de</strong> l’hôte, mais on ne dispose pas <strong>de</strong> procédure d’immunisation active qui<br />
protégerait <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> contagion.<br />
LA LÈPRE ET SON CONTRÔLE<br />
Introduction<br />
La lèpre n’existait pas en Amérique avant l’arrivée <strong>de</strong>s conquistadors européens. Les<br />
Espagnols apportèrent cette ma<strong>la</strong>die en Amérique centrale, en Amérique du Sud et au<br />
Mexique, ainsi que dans une partie <strong>de</strong>s États-Unis. Le premier <strong>la</strong>zaret fut fondé à Saint-<br />
Domingue en 1520 et d’autres léproseries furent établies par <strong>la</strong> suite dans toute l’Amérique<br />
coloniale. Au Brésil, les Portugais introduisirent <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die en 1496 ; les grands<br />
contingents d’esc<strong>la</strong>ves africains constituèrent un facteur déclenchant très important<br />
dans l’Amérique portugaise, les Caraïbes et l’Amérique centrale. En Amérique du Nord,<br />
outre les foyers apportés par les Espagnols, vinrent s’ajouter les foyers provenant principalement<br />
<strong>de</strong> France, <strong>de</strong> Norvège et <strong>de</strong> Chine.<br />
<strong>Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèpre au Pérou<br />
Le Dr Hugo Pesce étudia exhaustivement l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèpre au Pérou, sujet <strong>de</strong> sa thèse<br />
<strong>de</strong> doctorat en 1961, sous le nom <strong>de</strong> L’épidémiologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèpre au Pérou 58 . Dans ce travail<br />
monumental qui <strong>de</strong>vrait servir <strong>de</strong> source précieuse d’information pour les mé<strong>de</strong>cins et les<br />
personnels sanitaires péruviens, il affirme que <strong>la</strong> lèpre se développa indépendamment dans<br />
les trois gran<strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> notre pays (<strong>la</strong> côte, <strong>la</strong> sierra et l’Amazonie). La présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />
sur <strong>la</strong> côte est lointaine et rare, en Amazonie elle est récente et explosive, tandis que<br />
dans <strong>la</strong> sierra elle connut un développement diffus.