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Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...

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ELBIO FLORES-CEVALLOS, LUIS FLORES-CEVALLOS, ZUÑO BURSTEIN<br />

352<br />

En 1930, Maldonado 42 dit textuellement :<br />

À Surco, un foyer important <strong>de</strong> verrue et d’uta, j’eus l’occasion <strong>de</strong> constater un élément<br />

caractéristique dans <strong>la</strong> flore spontanée : <strong>la</strong> Jatropha macrantha Müll. Arg., une<br />

p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s euphorbiacées connue sous le nom vulgaire <strong>de</strong> huanarpo femelle<br />

[…] L’existence <strong>de</strong> cette p<strong>la</strong>nte permet <strong>de</strong> soupçonner qu’elle joue un rôle dans<br />

l’étiologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> leishmaniose du <strong>de</strong>rme, connue sous le nom vulgaire d’uta, car on<br />

trouva dans le <strong>la</strong>tex d’une gran<strong>de</strong> quantité d’euphorbiacées <strong>de</strong>s protozoaires parasites<br />

qui, peut-être, peuvent être considérés comme <strong>de</strong>s états évolutifs <strong>de</strong> l’agent <strong>de</strong><br />

ce type d’ulcère. Puisque <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> Surco est un foyer <strong>de</strong> verrue, on peut affirmer<br />

qu’il y existe <strong>de</strong>s Phlebotomus, connus sous le nom vulgaire <strong>de</strong> titiras, dont une espèce<br />

peut être vecteur <strong>de</strong> l’uta, le huanarpo femelle étant éventuellement le réservoir<br />

<strong>de</strong> cette ma<strong>la</strong>die si désagréable.<br />

En 1934, Sal y Rosas 43 reprit l’approche phytogénétique <strong>de</strong> l’uta, montrant encore<br />

une fois que le mith (Carica candicans), une p<strong>la</strong>nte <strong>la</strong>ctescente <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s euphorbiacées,<br />

était un élément récurrent dans toute <strong>la</strong> région endémique, n’apparaissant plus<br />

à l’endroit où finissait le périmètre pathologique <strong>de</strong> l’uta. Il affirma même que <strong>la</strong> concomitance<br />

du mith et <strong>de</strong> l’uta était tellement constante que son absence « marque c<strong>la</strong>irement<br />

<strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong> ceinture <strong>de</strong> l’uta, un signe très précis pour délimiter dans les endroits<br />

non peuplés <strong>la</strong> zone endémique <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone in<strong>de</strong>mne ». Selon l’expérience popu<strong>la</strong>ire, le<br />

mith est accompagné du huanarpo (Jatropha macrantha), car là où il y a du mith se<br />

trouve l’uta. Sal y Rosas supposa qu’une partie du cycle évolutif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Leishmanie se produisait<br />

dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte et il soutint <strong>la</strong> « formule <strong>de</strong> l’utogénèse » suivante : 1. flore xérophile<br />

et <strong>la</strong>ctescente qui sert <strong>de</strong> réservoir au virus ; 2. un vecteur ailé et hématophage, le<br />

Phlebotomus ; 3. l’homme. Il concluait en proposant <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction systématique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

flore xérophile <strong>la</strong>ctescente.<br />

Cette approche fut remise en question par Burstein, qui communiqua en 1956 et en<br />

1957 <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> phythormones dans le <strong>la</strong>tex <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jatropha macrantha Müll. Arg.,<br />

une p<strong>la</strong>nte euphorbiacée dont <strong>la</strong> répartition géographique coïnci<strong>de</strong> avec <strong>la</strong> distribution<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> leishmaniose tégumentaire andine cutanée pure (uta), dans <strong>la</strong> vallée du Rimac. Ces<br />

phythormones furent isolées du <strong>la</strong>tex dans leur phase f<strong>la</strong>gellée (leptomonas) et cultivées<br />

dans <strong>de</strong>s milieux qui contenaient du sang humain, reproduisant ainsi <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> Leishmanie.<br />

Burstein démontra encore <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> récupérer pendant un temps re<strong>la</strong>tivement<br />

long <strong>de</strong>s Leishmanies pathogènes pour l’homme et d’autres germes incorporés in<br />

vitro au <strong>la</strong>tex <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>ntes euphorbiacées, connues dans <strong>la</strong> région sous le nom <strong>de</strong> huanarpos,<br />

prouvant ainsi que ces p<strong>la</strong>ntes pouvaient être <strong>de</strong>s réservoirs <strong>de</strong> Leishmanies pathogènes<br />

et d’autres microorganismes dans les zones endémiques.<br />

La recherche sur les animaux naturellement infectés et susceptibles d’être <strong>de</strong>s réservoirs<br />

semble avoir débuté en 1924, à travers les travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission désignée par<br />

<strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> salubrité du ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé afin d’étudier <strong>la</strong> région Madre <strong>de</strong><br />

Dios. Les Drs Pedro Weiss, H. Rojas et Alberto Guzmán Barrón 31 faisaient partie <strong>de</strong> cette<br />

commission qui étudia 750 animaux (<strong>de</strong>s singes, <strong>de</strong>s rongeurs, entre autres) sans trouver<br />

<strong>de</strong> traces d’infection. Herrer fut le premier à parler <strong>de</strong> l’infection naturelle chez <strong>de</strong>s<br />

animaux dans notre environnement; lors <strong>de</strong> ses communications dans les années 1948 46<br />

et 1951 47 , il exposa ses recherches, réalisées <strong>de</strong>puis 1941 dans les localités <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée<br />

du Rimac infectées par l’uta. Il examina <strong>de</strong>s chiens, <strong>de</strong>s chats, <strong>de</strong>s ânes, <strong>de</strong>s chevaux,<br />

<strong>de</strong>s rongeurs du genre Phyllotis et Orysomis, <strong>de</strong>s renards et une sorte <strong>de</strong> marsupial<br />

connu sous le nom <strong>de</strong> muca, et il obtint une preuve parasitologique d’infection <strong>de</strong> leishmaniose<br />

sur 46 <strong>de</strong>s 513 chiens étudiés. Il remarqua que l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’infection conservait<br />

un parallélisme fort avec celle <strong>de</strong> l’uta chez l’homme, observant une coexistence <strong>de</strong><br />

lésions chez les chiens et chez les hommes. Les animaux infectés (sauf un seul cas)

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