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Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...

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Les Espagnols les appelèrent <strong>de</strong> façon erronée Matacos, terme qui vou<strong>la</strong>it dire en<br />

ancien castil<strong>la</strong>n « animal sans envergure » ou « animal sans importance ». Ils nommèrent<br />

Mataguayos les premiers indigènes qu’ils connurent (1623).<br />

Nous pouvons dire qu’il s’agit d’une <strong>de</strong>s communautés les plus anciennes au mon<strong>de</strong>.<br />

Même aujourd’hui, isolée au nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> République argentine, elle lutte pour subsister<br />

dans le mon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne.<br />

La tuberculose, <strong>la</strong> malnutrition, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> Chagas, les ma<strong>la</strong>dies vénériennes, le<br />

choléra et <strong>la</strong> brucellose décimèrent ces communautés, renforcées par un régime non<br />

équilibré, basé essentiellement sur le maïs, le potiron, <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> chèvre, le poisson et<br />

les fruits mais qui manquait <strong>de</strong> légumes.<br />

Groupes du Nord-ouest<br />

<strong>Histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rmatologie dans les cultures indigènes argentines<br />

■ Les groupes du Nord-Ouest<br />

Ce groupe connaissait les eaux thermales. Les miroirs d’eau, les températures propices,<br />

le tapis <strong>de</strong> vegas et mallines et <strong>la</strong> prolifération d’exemp<strong>la</strong>ires arborescents comme<br />

le faux poivrier créèrent un paysage bucolique où <strong>la</strong> vie <strong>de</strong>s familles natives s’écou<strong>la</strong> sans<br />

les angoisses ni les sursauts <strong>de</strong>s autres ethnies.<br />

L’Amérique indigène prit en compte le mythe universel <strong>de</strong> <strong>la</strong> source <strong>de</strong> Jouvence; les<br />

habitants protohistoriques <strong>de</strong> différentes époques incorporèrent <strong>la</strong> connaissance et <strong>la</strong> valorisation<br />

<strong>de</strong>s effets thérapeutiques <strong>de</strong>s eaux que Pachamama (Terre Mère) fournissait<br />

généreusement à ses enfants. Ils fréquentèrent les eaux thermales, avec <strong>de</strong>s fumerolles<br />

bouil<strong>la</strong>ntes, <strong>de</strong>s sources chau<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s effluves soufrés qui formaient <strong>de</strong>s miroirs d’eau<br />

chau<strong>de</strong> et vivifiante.<br />

Depuis <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> pré-inca, <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Cuyo connaissait le bain d’Uyurmire et celui<br />

<strong>de</strong> l’Inca, dans le temple <strong>de</strong> Wiracocha (ou Viracocha).<br />

Une autre source liée à <strong>la</strong> dévotion indigène, à cause <strong>de</strong> sa richesse légendaire et <strong>la</strong><br />

vertu <strong>de</strong> ses versants, est celle qui jaillit à l’endroit appelé La Laja. C’est ici que l’amoureux<br />

huarpe Yahue, après avoir tué <strong>la</strong> douce Tahue et l’homme qui l’avait séduite,<br />

mourut sur les terrains rocailleux <strong>de</strong> San Juan en ré<strong>de</strong>mption <strong>de</strong> cette tragédie; après<br />

sa mort, trois sources miraculeuses jaillirent telle une source d’espoir.<br />

D’autres natifs <strong>de</strong> notre territoire se rendirent aussi à un bon nombre <strong>de</strong> bains et <strong>de</strong><br />

sources. Les Araucans visitaient Copahue et Futa<strong>la</strong>uquen et ils connurent également Cullu-co<br />

(eaux aci<strong>de</strong>s) et Laguen-co (eaux chau<strong>de</strong>s). Les Indiens qui traversaient <strong>la</strong> province <strong>de</strong> Buenos<br />

Aires connurent le <strong>la</strong>gon d’Epecuén. Selon Tomás Falkner, les chefs indiens et leurs familles<br />

venaient à ces eaux tonifiantes <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s temps immémoriaux. Les traditions vernacu<strong>la</strong>ires<br />

racontent que le cacique puelche Carhué (« cœur pur »), passionné d’Epecuén, guérit d’une<br />

étrange paralysie en se plongeant dans l’étang formé par les <strong>la</strong>rmes d’amour <strong>de</strong> sa bien-aimée.<br />

Les Diaguitas <strong>de</strong> Ta<strong>la</strong>casto <strong>la</strong>issèrent aussi leur peine indienne à travers les terres<br />

calcinées <strong>de</strong> leurs aïeux, dans une source d’eau potable surgie <strong>de</strong>s pleurs incessants d’un<br />

beau jeune homme qui vit périr sa bien-aimée à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> haine atavique envers les<br />

envahisseurs incas. Les natifs méditerranéens appelèrent Inti-Yacu (« eau du soleil ») <strong>la</strong><br />

zone actuelle <strong>de</strong> Río Hondo (Santiago <strong>de</strong>l Estero), dont les cours d’eau surgissaient <strong>de</strong>s<br />

déversoirs comme <strong>de</strong>s vivifiants. Les habitants associaient les bontés <strong>de</strong> Yacuru-pay (« eau<br />

chau<strong>de</strong> ») aux rayons f<strong>la</strong>mboyants <strong>de</strong> l’astre soleil, qu’ils adoraient.<br />

Alonso Ovalle fait référence dans un livre publié à Rome, en 1646, à <strong>la</strong> chaleur, au goût<br />

saumâtre et à <strong>la</strong> minéralisation <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> Puente <strong>de</strong>l Inca, sans nous en révéler l’explication<br />

scientifique. Son compte rendu est une <strong>de</strong>scription picturale <strong>de</strong> ce monument<br />

enc<strong>la</strong>vé dans <strong>la</strong> précordillère, où l’auteur exalte cette curieuse expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature.<br />

Selon Michel Horst von Brand, <strong>la</strong> première analyse <strong>de</strong>s eaux thermales argentines fut<br />

effectuée par le physicien et chimiste Michel Faraday en 1827, à partir d’échantillons<br />

pris à cet endroit.<br />

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