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Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...

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LUIS DAVID PIERINI<br />

24<br />

Les premières <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>s témoignages historiques correspondant à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />

différentes du nomadisme et du sé<strong>de</strong>ntarisme <strong>de</strong>s Mocovis coïnci<strong>de</strong>nt avec leur affirmation<br />

que, grâce à <strong>la</strong> sélection naturelle propre, les ma<strong>la</strong>dies étaient rares, sauf les ma<strong>la</strong>dies<br />

épidémiques. Lorsque ces pathologies se diffusaient, tous les indigènes fuyaient. On<br />

ne connaissait pas <strong>de</strong> pire ca<strong>la</strong>mité. En conséquence, <strong>la</strong> mère ou le père s’éloignaient et<br />

<strong>la</strong>issaient les enfants affectés dans le plus grand abandon; ils p<strong>la</strong>çaient une cruche d’eau<br />

juste au chevet du lit, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> rôtie et <strong>de</strong>s fruits sauvages.<br />

En 1745, une épidémie dévastatrice attaqua 30 peup<strong>la</strong><strong>de</strong>s du Paraguay et ses voisines,<br />

fauchant <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> 72 000 natifs <strong>de</strong> toutes âges. En 1760, San Javier, <strong>la</strong> zone où habitaient<br />

les indiens mocovis convertis au christianisme, dans <strong>la</strong> province <strong>de</strong> Santa Fe,<br />

connut une nouvelle recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> l’épidémie, qui tua 800 aborigènes.<br />

Quant aux médicaments — <strong>la</strong> vaccination antivariolique d’Edward Jenner ne se diffusera<br />

comme prophy<strong>la</strong>xie qu’à partir <strong>de</strong> 1796 —, l’eau d’orge et <strong>de</strong> lin, l’eau sucrée avec<br />

<strong>de</strong>s pépins <strong>de</strong> pastèque ou <strong>de</strong> melon comme boisson rafraîchissante, et <strong>de</strong>s calebasses<br />

pilées étaient les ressources pharmacologiques <strong>de</strong> cette époque.<br />

Herboristerie<br />

Nous mentionnerons quelques spécimens:<br />

Mistol (Ziziphus mistol): connu également <strong>de</strong>s autres ethnies, cet arbre à belle allure est<br />

très répandu dans les bois <strong>de</strong> Santa Fe et <strong>de</strong> Santiago <strong>de</strong>l Estero. Il produit un fruit doux,<br />

rouge, avec lequel on fait l’aloja; ses feuilles sont utilisées pour soigner les blessures.<br />

Cebil : p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s mimosées; ses feuilles et son écorce macérées furent<br />

appliquées comme emplâtre sur les lésions muti<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> <strong>la</strong> lèpre.<br />

Guayacán : outre son pouvoir <strong>de</strong> sou<strong>la</strong>ger les ma<strong>la</strong>dies rhumatisantes et les algies <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> goutte, sa résine fut employée pour neutraliser les complications <strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> syphilis. Nos indigènes buvaient ses feuilles et son écorce en infusion<br />

comme fortifiant général.<br />

Palmier pindo ou palmier grand (Coco Romango flianum): cette espèce très appréciée<br />

pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s toits <strong>de</strong>s habitations était également utilisée pour <strong>la</strong> fabrication<br />

<strong>de</strong> plusieurs ustensiles, et ses bourgeons servaient <strong>de</strong> nourriture.<br />

Cette variété héberge un vers b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille d’un doigt que les natifs appellent<br />

tombú. Le docteur Esteban Laureano Maradona raconte qu’en mettant ce ver — « ver<br />

à donner <strong>la</strong> chair <strong>de</strong> poule » — au feu, il sécrète une huile que les indigènes utilisent<br />

pour soigner les blessures. Ils mangent sa chair cuite comme s’il s’agissait <strong>de</strong> vian<strong>de</strong><br />

grillée.<br />

Ortie dioca (Ortie majeure): dans <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine popu<strong>la</strong>ire et aborigène, elle est indiquée<br />

pour quasiment tous les systèmes et les appareils. On en faisait l’éloge pour sa fonction<br />

ga<strong>la</strong>ctogène et diurétique, et pour son action sur le follicule pileux.<br />

Solimán ou canine <strong>de</strong> serpent : il fut employé par les aborigènes comme antiophidien.<br />

Les zones fréquentées par les autochtones, où pullulent le serpent <strong>de</strong> corail (E<strong>la</strong>ps<br />

corallino), le serpent à sonnette (Crotalus terrificus) et le serpent <strong>de</strong> <strong>la</strong> croix ou yarará<br />

(Lachesis alternatus), dont les piqûres peuvent être mortelles, font partie d’un vaste territoire<br />

propice à l’ophidisme.<br />

Capucine: elle fut employée en cuisson pour neutraliser <strong>de</strong>s affections <strong>de</strong>rmatologiques,<br />

le scorbut et diverses formes <strong>de</strong> tuberculose pulmonaire.<br />

C) ABIPONS<br />

Herboristerie<br />

La variété botanique polychrome permit aux natifs du Grand Chaco <strong>de</strong> créer une sorte<br />

<strong>de</strong> pharmacopée où se rassemb<strong>la</strong>ient <strong>de</strong>s connaissances empiriques et <strong>de</strong> sorcellerie<br />

chamanique. Nous mentionnerons quelques variétés:

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