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Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...

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Figures:<br />

12. Bec <strong>de</strong> lièvre<br />

13. rynophima<br />

14. Tumeur<br />

abdominale<br />

E. SILVA-LIZAMA, P.H. URQUIZU, P. GREENBERG, S. DE LEÓN<br />

236<br />

anatomiques résultaient <strong>de</strong>s sacrifices humains et animaux. Ils connaissaient bien le<br />

cœur. Au début les Mayas ne pratiquaient pas <strong>de</strong> sacrifice humain ; cette terrible coutume<br />

dériva <strong>de</strong> leur contact avec les Aztèques et correspond à une époque très tardive<br />

<strong>de</strong> leur histoire, comme le prouvent certaines étu<strong>de</strong>s réalisées dans les villes indigènes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> post-c<strong>la</strong>ssique (par exemple, Iximché).<br />

Les Mayas-Quichés considérèrent l’étiologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die comme différente <strong>de</strong> son<br />

aspect sacré, et leur observation leur octroya une connaissance plus exacte <strong>de</strong> celle-ci.<br />

Le froid et l’humidité furent reconnus comme <strong>de</strong>s agents provoquant les rhumatismes ;<br />

le vent engendrait certaines ma<strong>la</strong>dies ; le régime alimentaire <strong>de</strong>s Indiens était sage et<br />

sain, et les habitu<strong>de</strong>s sexuelles étaient modérées.<br />

Ils connaissaient le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> contagion dans les épidémies ; ils pratiquaient <strong>la</strong> sorcellerie<br />

pour savoir si une ma<strong>la</strong>die pouvait être guérie ou pas. Ils connaissaient <strong>la</strong> blennorragie,<br />

<strong>la</strong> bouba, l’impuissance sexuelle et les ma<strong>la</strong>dies éruptives. Ils décrivirent le<br />

typhus exanthématique en employant <strong>de</strong>s mots composés tels que zahualt (éruption) ; ils<br />

connaissaient également <strong>la</strong> leishmaniose, le rynophima et l’ulcus ro<strong>de</strong>ns.<br />

Leur vie guerrière leur fournit une connaissance particulière <strong>de</strong>s blessures ; ils les<br />

c<strong>la</strong>ssifièrent <strong>de</strong> manière topographique, en considérant leur profon<strong>de</strong>ur, leur cause et<br />

leurs complications. Chaque ma<strong>la</strong>die était traitée avec <strong>de</strong>s herbes, et <strong>de</strong>s spécialistes se<br />

chargeaient du traitement. Il existait <strong>de</strong>s spécialistes en morsures du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />

quantité <strong>de</strong> serpents et d’insectes. Ils connaissaient les articu<strong>la</strong>tions du corps, parfois représentées<br />

sur <strong>de</strong> petites figures (le Popol Vuh fait notamment référence à <strong>la</strong> réparation<br />

<strong>de</strong>s os). Le frère Bartolomé <strong>de</strong> Las Casas mentionna les herboristes, appelés quamanel,<br />

dont <strong>la</strong> signification est « celui qui guérit ». Les mé<strong>de</strong>cins effectuaient probablement un<br />

certain type <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> base appuyée sur <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> essai/erreur, en observant<br />

l’effet <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes sur différentes pathologies.<br />

Lors <strong>de</strong> l’accouchement, <strong>la</strong> femme enceinte confessait ses péchés, tandis que <strong>la</strong> sagefemme<br />

se prélevait du sang avec lequel elle aspergeait <strong>la</strong> future mère en faisant <strong>de</strong>s invocations<br />

afin <strong>de</strong> rendre l’accouchement plus facile.<br />

La chirurgie n’était pas aussi développée que <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine à base d’herbes ; cependant<br />

les chirurgiens étaient capables d’arracher <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts, <strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>s prothèses, d’extraire<br />

<strong>de</strong>s corps étrangers, <strong>de</strong> drainer <strong>de</strong>s abcès, <strong>de</strong> soigner <strong>de</strong>s blessures, tout comme<br />

ils pouvaient effectuer <strong>de</strong>s saignées, <strong>de</strong>s circoncisions, <strong>de</strong>s trépanations crâniennes et<br />

prodiguer <strong>de</strong>s soins ocu<strong>la</strong>ires.<br />

D’après les chroniqueurs, l’éventail thérapeutique <strong>de</strong>s Indiens était efficace et supérieur<br />

à celui <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et <strong>de</strong>s chirurgiens qui arrivèrent au XVI e siècle. Il existait à<br />

l’époque <strong>de</strong>s purgatifs, <strong>de</strong>s diurétiques, <strong>de</strong>s coagu<strong>la</strong>nts, <strong>de</strong>s émétiques, <strong>de</strong>s sédatifs,<br />

entre autres.

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