24.06.2013 Views

Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...

Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...

Histoire de la dermatologie latino-américaine - Bibliothèque ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Figures :<br />

7. Destruction nasale<br />

8. Rage <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts<br />

9. Œdème <strong>de</strong>s<br />

membres inférieurs<br />

E. SILVA-LIZAMA, P.H. URQUIZU, P. GREENBERG, S. DE LEÓN<br />

234<br />

herboristes, tandis qu’au Guatema<strong>la</strong> les sorciers<br />

ou guérisseurs sont les <strong>de</strong>rniers représentants<br />

<strong>de</strong> cette caste <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins<br />

indigènes. Les divinités médicales étaient<br />

nombreuses et variées, et se concurrençaient<br />

en pouvoir et en gran<strong>de</strong>ur.<br />

On croyait que les ma<strong>la</strong>dies pouvaient<br />

être causées par <strong>de</strong>s esprits ou <strong>de</strong>s êtres aux<br />

pouvoirs surnaturels, et qu’elles pouvaient<br />

résulter <strong>de</strong> causes naturelles comme <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts,<br />

<strong>de</strong>s déficiences ou <strong>de</strong>s excès. On pouvait<br />

prescrire un traitement si on en<br />

découvrait <strong>la</strong> cause. La ma<strong>la</strong>die que causait<br />

l’offense envers les dieux exigeait, par<br />

exemple, <strong>la</strong> confession du péché et <strong>la</strong> pénitence;<br />

si elle était due à une sorcellerie, on agissait contre, mais si elle était due à<br />

<strong>de</strong>s causes naturelles, on prescrivait les médicaments appropriés. S’il s’agissait<br />

d’une ma<strong>la</strong>die habituelle, le ma<strong>la</strong><strong>de</strong> était soigné chez lui, mais si <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die était<br />

chronique, on <strong>la</strong> considérait comme un châtiment <strong>de</strong>s dieux.<br />

Les anciens Mésoaméricains reconnaissaient une inégalité entres les personnes<br />

: les hommes étaient considérés k´an (agressifs, sûrs d’eux, irascibles) et<br />

les femmes nakanik (paisibles, dociles, soumises). L’âge était un autre facteur <strong>de</strong><br />

distinction : les anciens étaient considérés comme plus sages et plus forts que les<br />

jeunes ; ce<strong>la</strong> est mentionné dans le Memorial <strong>de</strong> Sololá, dans le Popol Vuh et dans<br />

le Título <strong>de</strong> los Señores <strong>de</strong> Totonicapán [Titre <strong>de</strong>s Seigneurs <strong>de</strong> Totonicapán], où<br />

les divinités étaient vieilles.<br />

Ils croyaient aussi que <strong>la</strong> faiblesse temporaire provenait du fait <strong>de</strong> commettre<br />

un péché, d’éprouver <strong>de</strong>s émotions bouleversantes ou d’être envieux ; on pensait<br />

que le travail excessif, l’exposition au froid ou à <strong>la</strong> chaleur et l’ingestion <strong>de</strong> certains<br />

aliments troub<strong>la</strong>it l’équilibre.<br />

On trouve dans ces textes une expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’équilibre et son rapport à<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Sur les terres élevées du Guatema<strong>la</strong> on croyait qu’un corps fort est davantage<br />

protégé contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die qu’un corps faible : cette force se rapportait à <strong>la</strong> nature<br />

du sang, qui peut être fort ou faible, froid ou chaud, on croyait que le sang ne pouvait<br />

pas se régénérer et que toute perte entraînait une déficience. Les enfants, les femmes et<br />

certains anciens étaient considérés plus faibles. On pensait que les anciens étaient plus<br />

forts et plus puissants que les jeunes, notamment s’ils étaient sorciers, guérisseurs ou<br />

chefs. Pour conserver l’équilibre corporel, il fal<strong>la</strong>it être en harmonie avec <strong>la</strong> nature, avec<br />

<strong>la</strong> société et avec les dieux. La confession et le sacrifice étaient les moyens les plus sûrs<br />

pour y parvenir 2, 5 .<br />

La déesse Ixchel et les dieux Citobolontun et Itzamná formaient <strong>la</strong> trinité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />

maya ; Citobolontun et Itzamná travaillèrent pour découvrir les vertus médicinales<br />

<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes. Ils léguèrent ces connaissances en héritage aux H-Menes, une famille hippocratique<br />

initiée à l’art <strong>de</strong> guérir.<br />

Itzamná : à <strong>la</strong> fois Dieu et homme, il était le père <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine ; sa fête était célébrée<br />

au mois <strong>de</strong> Zip, c’est-à-dire le mois du péché. Le 8 était le jour capital : on versait<br />

face au dieu les herbes médicinales qui recevaient le souffle <strong>de</strong> <strong>la</strong> divinité. On dansait et<br />

on utilisait <strong>de</strong> l’encens pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Ahau Chamahez d’être sain. Le peuple défi<strong>la</strong>it<br />

et attendait <strong>la</strong> bénédiction.<br />

Ixchel : <strong>la</strong> femme arc-en-ciel, gardienne <strong>de</strong> <strong>la</strong> maternité, elle recevait <strong>de</strong>s offran<strong>de</strong>s<br />

florales <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s femmes désirant être fertiles.<br />

Citobolontun : le compagnon masculin, il offrait ses dons salutaires.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!