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utal point d’arrêt sur « nichts » (« rien »). Le quatrième verset présente<br />

encore une fantaisie chorale, le thème à la voix d’alto, merveilleusement<br />

préfiguré par les autres voix ; <strong>ici</strong>, les images très colorées du texte de<br />

Luther – la mort dévorant l’autre – sont illustrées d’entrées en canon<br />

puis en variations, tandis que les violons reprennent le thème en entier.<br />

Ici encore, l’Alléluia est traité de manière très ample. Suit un duo entre<br />

soprano et ténor, une véritable fête pour l’esprit, et ce somptueux<br />

ouvrage s’achève sur un simple choral.<br />

La Cantate Der Friede sei mit dir (La paix soit avec toi), BWV 158,<br />

destinée à la Purification de la Vierge Marie (la Chandeleur), composée<br />

entre 7 4 et 735, est en réalité une œuvre composite reprenant des<br />

matériaux de diverses sources. Le récitatif qui tient lieu d’introduction<br />

présente, dans un calme olympien, les mots réconfortants du Christ :<br />

« Que la paix soit avec toi ». Mais l’aria suivante prend congé de ce<br />

monde, et tandis que la basse chante un commentaire du texte de la<br />

soprano, le violon solo, dans une partie vraiment soliste, élève sa voix<br />

vers les Cieux, avec de longues notes soutenues sur « Friede » et « ewig »<br />

(« paix » et « éternelle »). Après un second récitatif tout simple, cette<br />

œuvre brève mais attachante se referme sur un doux choral.<br />

De même que la précédente, la Cantate Aus der Tiefe ruf ich, Herr, zu<br />

dir (Des profondeurs, je t’appelle, Seigneur), BWV 131, devant illustrer<br />

la Pénitence, date de la jeunesse de Bach : 707 ou 708, sans doute. Elle<br />

reprend le Psaume 30 « De Profundis », dont le thème est présenté<br />

d’emblée dans l’introduction orchestrale avant d’être repris maintes<br />

fois par les voix, dans de nombreuses combinaisons contrapuntiques ;<br />

le mot « Rufe » (« j’appelle ») fait appel à de longues valeurs de notes.<br />

Cette assez longue introduction se fond subitement dans un passage<br />

vivace, d’abord homophonique, bientôt en une polyphonie chantant la<br />

prière voix après voix ; puis cet ample premier mouvement revient sur<br />

un tempo Andante, une sorte d’aria-récitatif sous-tendant le choral. Les<br />

deux textes – récit et choral – s’entremêlent, selon le modèle habituel<br />

dans cette combinaison.<br />

Survient un étonnant choral martelant « Ich harre des Herrn »<br />

(« J’espère en l’Eternel ») en accords impérieux et immuables, suivis<br />

immédiatement par une sublime figure ascendante à l’alto puis au ténor,<br />

un effet fulgurant. Le mouvement se poursuit par une fugue intense et<br />

ample. Dans le duo « Meine Seele wartet » qui suit, vers libres et texte<br />

choral s’entremêlent pour nous annoncer que nous allons être lavés de<br />

nos péchés. Enfin, le chœur de clôture énonce trois dramatiques appels<br />

«Israel», sur des accords homophoniques impérieux analogues à ceux<br />

de « Ich harre », avant qu’un Allegro puis une double fugue – avec de<br />

longs traits sur «erlösen» («délivrer») et des sauts impressionnants sur<br />

«sünden» («pécher») – ne viennent refermer cette sublime cantate.<br />

La Cantate Wachet ! betet ! betet ! wachet ! (Veillez ! priez ! priez !<br />

veillez !), BWV 70 pour le vingt-sixième dimanche après la Trinité fut<br />

jouée le novembre 7 3, mais elle reprend une version plus ancienne<br />

de 7 6. Elle s’ouvre en fanfare, une sonnerie de trompettes plusieurs<br />

fois répétées au cours de l’ouverture. Les mots « Wachet » (« Veillez ») et<br />

« betet » (« priez ») disposent chacun de leur spécif<strong>ici</strong>té musicale : une<br />

gamme ascendante pour le premier, une note soutenue pour le second.<br />

Mais dès qu’arrivent les paroles « seid bereit » (« soyez prêts »), Bach<br />

introduit un tout nouveau matériau musical, toujours aussi animé, avant<br />

que le mouvement ne se calme sur les derniers mots « diese Welt ein<br />

Ende macht » (« met une fin à ce monde ») ; la fanfare revient pour clore<br />

ce splendide premier mouvement d’une rare ampleur. Survient ensuite<br />

un récitatif de basse tremblant de joie et d’excitation, les cuivres et bois<br />

égrenant de rapides accords d’un effet pour le moins surprenant. Mais<br />

l’aria d’alto suivante, avec sa plaisante ligne de violoncelle solo, exprime<br />

clairement que les derniers temps sont venus, et qu’il est grand temps de<br />

fuir Sodome. Après un second récitatif traitant de « Jamervolles Ach »<br />

(« pitoyable cri de détresse »), une aria de soprano indique que tout n’est<br />

pas Jammervoll, pitoyable, dans ce bas monde : les violons jouent une<br />

figure décrivant les moqueries, le ton est provoquant, mais les paroles<br />

du Christ arrivent sur de longues et rassurantes notes tenues. Récitatif<br />

et choral, ensuite, referment cette première partie de la cantate.<br />

Après le sermon, les réjouissances musicales reprennent sur une aria<br />

de ténor débordante de joie, immédiatement suivie par un furieux<br />

récitatif de basse extraordinairement théâtral dans lequel, sur des lignes<br />

de basse martelantes et effrayantes, le choral « Es ist gewisslich an die<br />

Zeit » apparaît en toute assurance à la trompette en solo, survolant<br />

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