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autres voix dans une infinité de variations harmoniques. Avant que le<br />

mouvement ne s’achève, hautbois et continuo joignent leurs forces pour<br />

rappeler eux-mêmes des bribes du choral, puis les sopranos chantent<br />

leur dernier verset. Les trois prochains versets du choral deviennent<br />

trois arias : l’alto se charge du second verset dans lequel, curieusement,<br />

les troisième et quatrième lignes reprennent les première et seconde, de<br />

sorte que les symbolismes très expressifs sur des mots tels que « geben »<br />

(« donner ») perdent toute leur signification lors de la redite… Une<br />

aria de soprano, chaleureuse et réconfortante, prie pour un cœur<br />

miséricordieux. Les mots « mich abkehren » (« me détourner ») sont<br />

soulignés d’une assez remarquable interruption du discours. Le verset<br />

4 devient l’aria de ténor, avec un magnifique duo entre violon et basson,<br />

dont la vivacité illustre les « plaisirs » dont le texte prie Dieu d’éloigner<br />

le pécheur. Par contraste, le mot « Sterben » (« mourir ») donne lieu à<br />

une peinture musicale caractéristique. Encore une fois, le choral final<br />

implore que l’on vienne en aide au malheureux pécheur.<br />

CD 23 : Cantates, BWV 71, 76 & 10<br />

Gott ist mein König, BWV 7 , pour l’inauguration du Conseil<br />

mun<strong>ici</strong>pal de la ville de Mühlhausen en 708<br />

Die Himmel erzählen die Ehre Gottes, BWV 76, pour le e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Meine Seel erhebt den Herren, BWV 0, pour la fête de la<br />

Visitation<br />

Il se peut que la Cantate Gott ist mein König (Dieu est mon Roi),<br />

BWV 71, écrite pour l’inauguration du Conseil mun<strong>ici</strong>pal de la ville<br />

de Mühlhausen le 4 février 708, soit la plus ancienne que nous<br />

connaissons de Bach. C’est par ailleurs l’unique cantate qui fut publiée<br />

de son vivant – ou plutôt, une autre fut également publiée sur l’ordre du<br />

Conseil mais tous les exemplaires en sont perdus –. D’entrée, le chœur<br />

présente son message : Dieu est mon roi, ce que soulignent les fanfares<br />

de trompettes ainsi que les autres groupes instrumentaux. Bach joue<br />

sur l’alternance continuelle entre le tutti et les passages solistes. Et pour<br />

terminer ce mouvement triomphal, Bach se permet une petite facétie :<br />

les quelques dernières notes sont confiées à deux flûtes à bec jouant<br />

pianissimo ! Un doux duo soprano-ténor allie les versets de Samuel 9<br />

et l’une des stances du choral « O Gott, du frommer Gott », qui traitent<br />

tous deux de la vieillesse, une allusion évidente aux conseillers les plus<br />

anciens quittant le Conseil mun<strong>ici</strong>pal en faveur d’autres plus jeunes.<br />

Suit un second chœur, une fugue dans le style ancien accompagné du<br />

seul continuo, puis un arioso de basse qui souligne le fait que la nuit<br />

comme le jour appartiennent à Dieu, et qu’Il peut également marquer<br />

les frontières entre les pays. L’arioso donne lieu à de jolies lignes de<br />

flûtes et hautbois. Mais bientôt, une aria d’alto ramène les fanfares<br />

avant que l’on n’entende le vrai couronnement de cette cantate, le<br />

superbe « chœur des colombes ». Le texte, citant le Psaume 74, évoque<br />

les colombes que Bach nous donne à entendre dans sa dél<strong>ici</strong>euse<br />

orchestration. On souhaiterait que ce lent et poignant mouvement,<br />

d’une modernité phénoménale, ne cessât jamais mais il finit pourtant<br />

sur une impressionnante phrase à l’unisson. Le chœur final ramène la<br />

joie, même s’il est interrompu de massages plus doux, mais une grande<br />

fugue ferme la marche en grande solennité.<br />

La seconde cantate écrite par Bach pour Leipzig, la Cantate Die<br />

Himmel erzählen die Ehre Gottes (Les cieux racontent la gloire de<br />

Dieu), BWV 76, destinée au second dimanche après la Trinité, fut jouée<br />

le 6 juin 7 3. Son chœur d’ouverture, basé sur le Psaume 19, annonce<br />

la grandeur de la Création de Dieu. Peu après les premiers accents<br />

triomphaux, Bach commence superbe une fugue, d’abord énoncée par<br />

les solistes puis reprise par le chœur auquel la trompette vient ajouter<br />

une impressionnante cinquième partie. La texture polyphonique est<br />

d’une telle complexité que l’auditeur ne peut pas même espérer la<br />

suivre. Après les derniers accords, le ténor fait entendre un récitatif<br />

et un merveilleux arioso, suivi d’une non moins belle aria de soprano<br />

offrant de riches dialogues entre les divers motifs. Le mot « eilen »<br />

(« se hâter ») est souligné, comme toujours, de traits rapides à la voix.<br />

Peu après, un récitatif de basse nous avertit de la puissance du mal,<br />

avec le même genre de figuration sur le mot « laufen » (« courir ») que<br />

l’on retrouve encore et toujours, d’ailleurs, dans l’aria de basse « Fahr<br />

hin » (« Vas y ») soulignée d’un joyeux accompagnement de trompette

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