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88<br />

CD 16 : Cantates, BWV 146, 28 & 48<br />

Wir müssen durch viel Trübsal in das Reich Gottes eingehen,<br />

BWV 46, pour le dimanche du Jubilate<br />

Gottlob ! nun geht das Jahr zu Ende, BWV 8, pour le dimanche<br />

après Noël<br />

Ich elender Mensch, wer wird mich erlösen, BWV 48, pour le 9 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Pour le dimanche du Jubilate, qui tombait un mai cette année<br />

7 6, Bach trace une chemin partant de la tristesse pour atteindre la<br />

joie parfaite, ainsi que l’indique le titre de cette Cantate Wir müssen<br />

durch viel Trübsal in das Reich Gottes eingehen (C’est à travers bien<br />

des tribulations que nous entrons dans le Royaume de Dieu), BWV 146.<br />

Tout le monde reconnaîtra dans la Sinfonia d’ouverture le premier<br />

mouvement du célèbre Concerto pour clavecin en ré mineur, BWV 1052,<br />

<strong>ici</strong> confié à l’orgue. Le chœur suivant fait appel au second mouvement du<br />

même concerto, auquel on n’imaginait pas qu’il fût possible de rajouter<br />

ne serait-ce qu’une note, et encore moins un chœur complet à quatre<br />

voix. De longues lignes soulignent la profonde détresse exprimée par le<br />

texte, tandis que les cordes et l’orgue solo jouent imperturbablement les<br />

notes du concerto… L’aria d’alto suivante fait également appel à l’orgue<br />

concertant auquel Bach confie de nombreuses figurations musicales :<br />

des traits caractéristiques pour « nach dem Himmel » (« vers le Ciel »),<br />

quelques notes de dénigrement pour « Sodome », et une délicate<br />

intention pour « ich und du sind geschieden » (« toi et moi sommes<br />

séparés » où le « toi » et le « moi » sont, en effet, séparés d’une petite<br />

solution de continuité dans le discours.<br />

Avec une hardiesse harmonique étonnante, le récitatif de soprano mène<br />

à une magnifique aria illustrant avec délicatesse les larmes tombantes,<br />

sur des dessins confiés aux flûtes et aux hautbois quasiment graphiques ;<br />

mais la détresse se transforme bientôt en joie, d’autant que le récitatif<br />

du ténor suivant appelle le nom de Dieu – comme il sied, c’est-à-dire<br />

sur la note la plus élevée de la phrase musicale – avant que, rejoint par<br />

la basse, ils nous donnent tous deux un de ces duos de joie discrète et<br />

pourtant irrésistible dont Bach a le secret. Certes, tristesse, pleurs et<br />

cris font une dernière apparence, mais c’est pour être mieux balayés par<br />

le flot de bonheur et le mot « vorbei » : « passés, finis ». Le choral final<br />

confirme la joie parfaite.<br />

La Cantate Gottlob ! nun geht das Jahr zu Ende (Dieu soit loué, l’année<br />

touche à sa fin), BWV 28 pour le dimanche suivant Noël, pour le 30<br />

décembre 7 5, célèbre la Nouvelle année prochaine et prie pour le<br />

bonheur. Deux hautbois, un hautbois d’amour et un cornet répondent<br />

à la soprano dans l’introduction de laquelle, en effet, jaillit la joie décrite<br />

dans le « joyeux chant de gratitude » (« frohes Danklied »). Mais bientôt<br />

survient le chœur chantant un riche motet sur le thème choral « Nun<br />

lob, mein Seel, den Herrn », accompagné de trombones soulignant<br />

chaque ligne et surtout les ionfinies variations que Bach leur fait subir.<br />

Suit un récitatif de basse et arioso de basse, puis le ténor nous rappelle<br />

que Dieu n’est que bonté : dans les mots « lauter Güte », « lauter Gnade »<br />

et « lauter Segen » (« tant de bonté, tant de grâce, tant de bénédiction »,<br />

« lauter » se trouve souligné comme pour insister sur l’infinité des<br />

dons divins. En duo avec la basse, le ténor chante les louanges de<br />

l’année passée, sur de longues lignes de colorature pour « gesegnet » et<br />

« begegnet » (« béni » et « rencontré »). L’ouvrage s’achève sur un choral<br />

simple, accompagné de tout l’orchestre.<br />

Le magnifique mouvement d’ouverture de la Cantate Ich elender<br />

Mensch, wer wird mich erlösen (Moi, être misérable, qui me délivrera),<br />

BWV 48 conçue pour le 3 octobre 7 3, dix-neuvième dimanche après<br />

la Trinité, exprime la peine infinie des chrétiens devant le « corps de la<br />

mort » ainsi que l’exprime l’apôtre Paul dans les Romains 7. Ce « Leib des<br />

Todes » s’enfonce sur une note grave tandis que les violons jouent une<br />

mélodie emplie de nostalgie et la trompette double la ligne de choral. On<br />

trouve d’ailleurs <strong>ici</strong> un saisissant effet d’orchestration : la trompette, loin<br />

de servir à exprimer une quelconque joie bruyante, semble souligner de<br />

ses accents sombres et menaçants, dans le pianissimo, l’aspect funèbre<br />

du texte : Bach avait compris les infinies capacités expressives de<br />

l’instrument dans ce registre alors inhabituel. Les entrées chorales sont<br />

exposées avec une parfaite irrégularité, comme pour ajouter encore au<br />

désarroi de la musique. Survient ensuite un récitatif d’alto caractérisé<br />

par d’étonnants sauts mélodiques sensés exprimer graphiquement

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