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La Cantate Wär Gott nicht mit uns diese Zeit (Si Dieu n’avait pas été<br />

avec nous en ce temps), BWV 14 date d’une époque bien plus tardive :<br />

735, alors que Bach complétait méticuleusement le cycle inachevé des<br />

cantates chorales de la saison liturgique 7 4- 7 5. Cette saison-là, dix<br />

ans plus tôt donc, le texte existait déjà, probablement de la plume du<br />

recteur adjoint de la Thomaskirche ; mais comme Pâques arrivait très<br />

tôt, il n’y eut pas de quatrième dimanche après l’Epiphanie : la cantate<br />

du jour n’était donc pas requise ! Il s’agit d’une cantate chorale en cinq<br />

mouvements, basée sur un choral de Luther, la mélodie originale de<br />

Ernst Klug datant, elle, de 535. Bach fait appel à trois solistes vocaux,<br />

chœur, deux hautbois, cor, cordes et basse continue ; le mouvement<br />

d’ouverture à ceci de remarquable qu’il est écrit dans un style<br />

délibérément ancien, archaïque, presque dur, complètement démodé,<br />

alors que le reste de l’ouvrage semble d’une grande modernité et d’une<br />

parfaite liberté d’esprit. D’emblée, le thème choral fait l’objet d’imitations<br />

rigoureuses, verset après verset, tandis que la voix supérieure l’énonce<br />

comme en survol, sur des valeurs longues. On trouvera un étonnant<br />

exemple de peinture musicale, de figuration, dans le récitatif de ténor<br />

n° 4 où les « wilde Wellen » (« vagues sauvages ») sont représentées par<br />

de brutales fusées ascendantes et remontantes au continuo.<br />

CD 13 : Cantates, BWV 109, 58 & 162<br />

Ich glaube, lieber Herr, hilf mein Unglauben, BWV 09, pour le<br />

e dimanche après la Trinité<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid, BWV 58, pour le dimanche<br />

suivant le Nouvel An<br />

0 e dimanche après la Trinité<br />

Ach, ich sehe, itzt, da ich zur Hochzeit gehe, BWV 6 , pour le<br />

0 e dimanche après la Trinité<br />

Bach, dans la Cantate Ich glaube, lieber Herr, hilf mein Unglauben (Je<br />

crois, cher Seigneur, viens au secours de mon peu de foi), BWV 109,<br />

destinée au vingt et unième dimanche après la Trinité, semble avoir<br />

été jouée le 7 octobre 7 3 ; le BWV, toutefois, la date entre 7 7 et<br />

736. Elle décrit l’ambivalence, l’incertitude, l’hésitation même entre<br />

foi et doute dans l’âme humaine. Le bras de Dieu est-il assez long pour<br />

l’atteindre, lui le mécréant, hasarde le ténor dans le brutal récitatif n°<br />

et plus encore dans la vertigineuse aria n° 3, chargée de rythmes<br />

surpointés, de sauts éprouvants, d’harmonies sauvages… Mais l’alto<br />

rassure l’âme en peine dans le récitatif suivant « O fasse dich, du<br />

zweifelhafte Mut » (« Ressaisis-toi, quand ton courage vacille ») et la<br />

réconforte définitivement à travers la merveilleuse aria « Der Heiland<br />

kennet ja die seinen » (« le Sauveur reconnaît les siens ») qui lui fait<br />

pendant. Enfin, la cantate se referme par un grand mouvement de<br />

chœur : le choral apparaît aux sopranos, doublé par le cor pour un effet<br />

sonore assez saisissant, dans un langage harmonique d’autant plus hardi<br />

que celui du chœur d’entrée semblait volontairement un peu rigide.<br />

On sait que la Cantate Ach Gott, wie manches Herzeleid (Ah, Dieu,<br />

quelle affliction), BWV 58 fut composée pour le dimanche suivant le<br />

Nouvel an de 7 7, le 7 janvier ; mais elle ne nous est parvenue que<br />

dans une adaptation réalisée par le Kantor lui-même en 733 ou 734.<br />

Les mouvements d’ouverture et de clôture sont des duos (l’ouvrage<br />

comporte d’ailleurs le sous-titre « Concerto in Dialogo ») pour soprano<br />

et basse, basés sur le choral éponyme ; on ne peut que s’étonner que<br />

Bach ait réussi à donner à cette musique, pourtant écrite en sol majeur,<br />

ces accents poignants, déchirants, de lamento empli de sanglots. L’aria<br />

de soprano elle-même n’apporte qu’une sensation douce-amère au<br />

texte « Ich bin vergnügt in meinem Leiden » (« Je me réjouis dans ma<br />

peine »), la réjouissance toute relative ne sachant pas trop comment<br />

s’accommoder de l’excès de douleur autrement que par de tristes motifs<br />

de soupirs en secondes mineures…<br />

Le vingtième dimanche après la Trinité de l’an 7 3, Bach fit entendre<br />

pour la seconde fois la Cantate Ach, ich sehe, itzt, da ich zur Hochzeit<br />

gehe (Ah, je vois déjà que je me rends au mariage), BWV 162 – pour<br />

la seconde fois, en effet, puisqu’elle date en réalité de Weimar, plus<br />

précisément du 5 octobre 7 7. Cela dit, la version de Leipzig<br />

comporte un cor que la partition plus ancienne, perdue, ne comportait<br />

certainement pas. Cette partie de cor ne manquera pas d’étonner par<br />

sa grande virtuosité, très diff<strong>ici</strong>le à réaliser sur le cor naturel, le seul<br />

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