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84<br />

nécessairement la présence d’un chœur…<br />

La Cantate Wie schön leuchtet der Morgenstern (L’étoile du matin brille<br />

d’une telle beauté), BWV 1 appartient à cette catégorie : elle célébrait<br />

l’Annonciation de la Sainte Vierge, qui tombait le dimanche 5 mai en<br />

cette année 7 5. C’est aux sopranos qu’est confiée la mélodie chorale<br />

pour l’introduction et la conclusion ; le sujet, en réalité, traite moins de<br />

Marie que de l’avènement du Christ, symbolisé par l’Etoile du matin.<br />

Deux violons solo figurent le scintillement de l’étoile à l’aube du premier<br />

mouvement…<br />

Quelques dix ans avant la précédente Cantate, entre 7 3 et 7 6, Bach<br />

écrivit la Cantate Christen, ätzet diesen Tag (Chrétiens, gravez ce jour),<br />

BWV 63 pour célébrer le jour de Noël. Il était alors employé comme<br />

organiste et Konzertmeister à la cour de Weimar ; peut-être même<br />

composa-t-il cette œuvre radieuse et aérienne au titre d’examen d’entrée<br />

pour le poste d’organiste de la Liebfrauenkirche de Halle. On ne peut<br />

pas ne pas remarquer la symétrie parfaite de l’ouvrage : chœur, récitatif,<br />

duo, récitatif, duo, récitatif et chœur, le récitatif n° 4 formant une sorte<br />

de point central, de pivot. Ici, le continuo illustre le texte « sein Bogen<br />

ist gespannt, das Schwert ist schon geschwetzt » (« son arc est tendu,<br />

l’épée est aiguisée »).<br />

CD 12 : Cantates, BWV 51, 3 & 14<br />

Jauchzet Gotte in allen Landen, BWV 5 , pour le 5 e dimanche<br />

après la Trinité ou pour tous les temps<br />

Liebster Jesu, mein Verlangen, BWV 3 , pour le er dimanche<br />

après l’Epiphanie<br />

Wär Gott nicht mit uns diese Zeit, BWV 4, pour le 4 e dimanche<br />

après l’Epiphanie<br />

C’est très probablement pour le 5 e dimanche après la Trinité de<br />

730 que Bach composa la Cantate Jauchzet Gotte in allen Landen<br />

(Louez Dieu dans toutes les pays), BWV 51. Mais comme le texte ne<br />

fait guère allusion à ce dimanche en particulier, Bach a ajouté « per<br />

ogni tempo » (« pour tous les temps du calendrier liturgique ») sur les<br />

parties instrumentales. Il n’est fait appel qu’à un soliste, une soprano,<br />

à l’exclusion du chœur, mais la soliste se voit confier une partie d’une<br />

effarante difficulté, avec des passages de colorature et un contre-ut<br />

digne du plus pur bel canto. Pour lui donner la réplique, une partie<br />

de trompette solo non moins exigeante, parfois secondée par le violon<br />

solo. Cet aspect résolument soliste, quasiment concertant, apparaît dès<br />

le mouvement d’ouverture, un véritable mouvement de concerto malgré<br />

l’appellation de « aria » : soprano et trompette se trouvent constamment<br />

« remis à leur place » par des interventions d’orchestre qui n’arrivent<br />

pourtant pas à les empêcher de crier leur joie et leur jubilation.<br />

Le récitatif n° , cordes seules et soprano, s’enchaîne directement<br />

avec un arioso Andante débordant de passages de colorature. Moins<br />

virtuose, l’aria n° 3 égrène ses doux triolets dans une atmosphère assez<br />

douloureuse ; suit un choral, naturellement confié à la soprano qui peut<br />

se reposer sur de longues notes tandis que le violon s’exerce furieusement<br />

à tenter de la sortir de sa fél<strong>ici</strong>té, en vain. Le mouvement final Alleluia<br />

restitue ses rôles prépondérants à la soprano et la trompette.<br />

Quand bien même la Cantate Liebster Jesu, mein Verlangen (Bien-aimé<br />

Jésus, mon espérance), BWV 32 fut écrite pour le premier dimanche<br />

après l’Epiphanie du 3 janvier 7 6, il ne fait guère de doute qu’elle<br />

réutilise un ouvrage déjà composé à Cöthen. S’il est quelques termes<br />

pour décrire l’atmosphère de la musique, c’est supplique et nostalgie.<br />

Bach nous présente un dialogue entre l’âme humaine, personnifiée par<br />

la voix de soprano, se languissant de Dieu, et Jésus, la traditionnelle voix<br />

de basse. Pourtant, ce n’est qu’au récitatif n° 4 et au duo n° 5 que l’on entre<br />

vraiment en dialogue, sous forme de duos, alors que dans les numéros<br />

précédent, chaque protagoniste exposait son propre discours. D’entrée,<br />

la malheureuse âme humaine clame ses suppliques à l’aide d’un hautbois<br />

plaintif et soupirant. Jésus répond, d’un ton légèrement moralisateur,<br />

presque un peu agacé dans le récitatif, mais immédiatement plus doux<br />

dans l’aria. Après le récitatif et l’aria, tous deux en duo ainsi qu’indiqué<br />

ci-dessus, au cours desquels l’âme humaine et Jésus ne font plus qu’un,<br />

un choral à quatre voix, simplement harmonisé, clôt la discussion.

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