24.06.2013 Views

cliquez ici - Abeille Musique

cliquez ici - Abeille Musique

cliquez ici - Abeille Musique

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

80<br />

La troisième Cantate écrite d’après le choral Was Gott tut das ist<br />

wohlgetan (Ce que Dieu fait est bien fait), BWV 100 destinée au 5 e<br />

ou e dimanche après la Trinité, et datant du milieu des années 730,<br />

reprend dans son intégralité les lignes musicales du choral. C’est le<br />

chœur d’ouverture de la Cantate BWV 99 qui prête ses accents à celui<br />

de la présente œuvre, avec l’ajout de timbales et cors. Après l’éclatant<br />

thème d’entrée, survient un dél<strong>ici</strong>eux passage de hautbois tandis que les<br />

sopranos puis les autres voix chantent la ligne chorale. Tous les autres<br />

versets se présentent sous forme d’arias présentant chacune, sous une<br />

forme ou une autre, le thème choral ; ainsi dans le duo entre alto et<br />

ténor reprend-il la quarte ascendante du thème initial alors que la<br />

musique du cinquième verset soutient les paroles « Es steht in seinen<br />

Händen » (« tout repose entre ses mains »). Ce numéro particulier est<br />

une parfaite illustration du concept de « Geduld », la patience. Survient<br />

ensuite une aria de soprano dans laquelle la flûte se voit confier une<br />

ligne de toute beauté, commençant elle aussi avec la quarte ascendante<br />

en question ; on accordera une attention toute particulière à la ligne de<br />

basse, morcelée à l’extrême et chargée de sauts impressionnants. L’aria<br />

de basse qui suit énonce un thème d’une magnifique ampleur – une de<br />

ces sublimes phrases de Bach qui semblent ne jamais vouloir cesser –<br />

qui se termine sur un court motif mettant en opposition joie et tristesse.<br />

Les mots « Leben » (« vie ») et « Zeit » (« temps ») se voient adjoindre<br />

respectivement un rapide trait et une valeur longuement tenue. Encore<br />

l’esprit de contraste : dans l’aria d’alto avec hautbois d’amour, la coupe<br />

amère des premiers moments s’oppose radicalement au doux réconfort<br />

qui suit. Le mot « Schrecken » (« horreur, choc ») est, comme on peut<br />

s’y attendre, souligné d’un motif en rupture avec le discours musical<br />

ambiant. Quant au choral final, il est égayé d’une joyeuse partie de cors<br />

et timbales.<br />

La Cantate Es ist euch gut, dass ich hingehe (Il est bon pour vous que<br />

je m’en aille), BWV 108, destinée au « Dominica Cantate » (quatrième<br />

dimanche après Pâques) du 9 avril 7 5, traite de la promesse de Jésus<br />

annonçant le Saint Esprit. D’emblée, Jésus explique qu’il doit partir afin<br />

de faire place à l’Esprit : sa voix de basse (« vox Christi ») chante une<br />

douce mélodie dans un rythme d’un calme divin, alors que l’aria de<br />

ténor qui suit sautille de gauche et de droite afin d’illustrer le doute<br />

exprimé par le texte. Une ligne ascendante sous-tend « Gehst du fort »<br />

(« tu t’en vas »), « Glaube » (« la foi ») bénéf<strong>ici</strong>e d’une note longuement<br />

tenue, immuable, témoignant de la force et de la confiance qu’elle<br />

confère. Le récitatif de ténor se termine sur un point d’interrogation<br />

auquel répond une magnifique mise en musique d’un texte de Jean :<br />

trois fugues, dont la dernière reprend certains éléments de la première.<br />

Les paroles de Jésus sont ainsi gravées dans nos esprits et nos cœurs<br />

grâce à de longs traits sur « reden » (« parler ») et « verkündigen »<br />

(« annoncer »), ce dernier mot étant magistralement lancé de voix en<br />

voix. Peu avant la dernière exposition de la fugue, le message est même<br />

répété deux fois de suite. Par la suite, une très solennelle aria d’alto<br />

explique comment les bénédictions de Jésus sont déversées à pleines<br />

mains, le mot « überschütte » (« déverse, comble ») étant illustré d’une<br />

riche mélopée. Le choral final très bref chante la foi dans la puissance<br />

du Saint Esprit.<br />

Datant de l’époque de Weimar, la Cantate Gleichwie der Regen und<br />

Schnee vom Himmel fällt (Comme la pluie et la neige qui tombent<br />

du ciel), BWV 18 (pour le Dimanche Sexagesimae), s’ouvre par une<br />

ample pièce instrumentale, une libre chaconne reprenant obstinément<br />

le motif initial à l’unisson. La basse chante ensuite les paroles d’Isaïe<br />

et la parabole du semeur : pluie et neige, curieusement, ne sont pas<br />

vraiment décrits par la musique, et le récitatif reprend – chose rare –<br />

l’un des motifs de la Sinfonia. Le morceau suivant nous montre le jeune<br />

Bach en pleine expérimentation : le récitatif, dont certains passages<br />

témoignent d’une grande hardiesse harmonique, se trouve interrompu<br />

par des solos de soprano et des passages au chœur reprenant les thèmes<br />

d’un choral. La forme ainsi obtenue est une rareté dans la production<br />

de Bach. Suit une aria d’alto d’où les violons sont bannis : seuls les altos<br />

de l’orchestre accompagnent la magnifique ligne mélodique exprimant<br />

la foi du croyant, qui chasse les basses réalités du monde.<br />

CD 9 : Cantates, BWV 40, 84 & 30<br />

Darzu ist erschienen ser Sohn Gottes, BWV 40, pour le lendemain

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!