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78<br />

d’abord tel un oisillon prenant son premier envol. Après un récitatif de<br />

ténor suit l’inoubliable duo d’amour entre soprano et basse : l’épouse<br />

attend son promis, le Christ, dans la douce lumière d’un solo de violon<br />

plein de nostalgie. Le choral n° 4 fut repris quelques quinze ans plus<br />

tard pour devenir l’un des célèbres Chorals Schübler pour orgue : la<br />

mélodie chorale au ténor solo se mêle à une merveilleuse phrase des<br />

violons chargée de curieuses dissonances, appoggiatures et autres<br />

cellules thématiques plus étonnantes les unes que les autres. Un second<br />

récitatif mène à un autre duo d’un caractère bien différent du premier :<br />

enjoué, bondissant, printanier, tel que Bach sait l’être si dél<strong>ici</strong>eusement.<br />

L’ouvrage se referme sur un choral sans ornementation.<br />

Le cinquième dimanche après la Trinité, ce juillet 7 6, pour lequel<br />

fut écrite la Cantate Siehe, ich will viel Fischer aussenden (Voyez, je<br />

veux envoyer de nombreux pêcheurs), BWV 88, l’on racontait l’histoire<br />

de la Pêche miraculeuse : Jésus annonce à Pierre qu’il sera un pêcheur<br />

d’âmes, ce qu’évoque le texte en puisant dans l’Ancien Testament<br />

quelques lignes dans lesquelles il est question de pêche et de chasse.<br />

L’aspect aquatique est dûment représenté par l’un de ces extraordinaires<br />

« musiques d’eau » de Bach, de longues et ondulantes vagues musicales<br />

d’une vigueur irrésistible ; mais soudain se fait entendre l’appel des cors<br />

annonçant le début de la chasse dans les collines. Le récitatif de ténor qui<br />

suit s’achève sur une interrogation (« Nous retire-t-il sa bonté, comme<br />

nous la lui retirons et nous abandonne-t-il à la ruse et à la méchanceté<br />

de l’ennemi ? ») à laquelle répond immédiatement l’aria n° 3 (« Non,<br />

Dieu veille en tout temps à nous savoir sur la bonne route »).<br />

La seconde partie de la cantate, donnée en deux temps lors de la messe,<br />

une première partie avant le sermon, la seconde après, débute sur un<br />

arioso de basse annoncé par une sorte d’évangéliste au ténor. La basse<br />

chante la réponse du Christ à Pierre : « Ne crains point; désormais<br />

tu seras pêcheur d’hommes », avec de longues phrases de colorature<br />

sur le terme « fahen » (« pêcher »). Par la suite, un très gracieux duo<br />

entre soprano et alto nous exhorte à en appeler à Dieu et d’user de ses<br />

bienfaits. La cantate s’achève dans la paix avec un merveilleux choral,<br />

non sans que la soprano n’ait auparavant chanté un récitatif assez<br />

dramatique dans lequel sont soulignés les mots « Mühe, Überlast, Neid,<br />

Plag, Falscheit » (« la fatigue, l’accablement, l’envie, le tourment et la<br />

fausseté »).<br />

Non moins monumentale que la précédente, la Cantate Gott, der Herr,<br />

ist Sonn und Schild (Dieu, le Seigneur, est soleil et bouclier), BWV 79<br />

pour le jour de la Réformation ( 7 5 ?) s’ouvre sur une éclatante fanfare<br />

de cors et timbales suivie d’une impressionnante fugue ; le chœur<br />

s’annonce en toute majesté, et seul l’auditeur attentif remarquera que<br />

les sopranos chantent exactement la ligne de basse en renversement,<br />

tellement le discours semble naturel. Les thèmes se varient à l’infini,<br />

toutes les forces en présence souhaitant affirmer que Dieu est notre<br />

refuge – l’héritage direct de Martin Luther –. L’aria d’alto qui suit offre<br />

une dél<strong>ici</strong>euse conversation entre la ligne de chant et le hautbois ; Bach<br />

devait réutiliser cette musique dans la Messe en si mineur, BWV 234.<br />

Le choral n° 3 « Nun danket alle Gott » (« Maintenant, rendons tous<br />

grâces à Dieu ») nous ménage une divine surprise : les motifs de cor<br />

réapparaissent et l’on comprend soudain qu’ils étaient basés sur la<br />

première ligne de ce choral ! Suit un récitatif de basse menant à un<br />

duo entre soprano et alto, qui fut réutilisé ultérieurement dans l’une des<br />

Messes luthériennes ; c’est là un doux mouvement de danse comportant<br />

aux cordes un motif sautillant reconnaissable entre tous, sur une basse<br />

continue d’une remarquable virtuosité. Le très court choral final refait<br />

appel aux cors qui, cette fois, se bornent à énoncer une sorte de contresujet<br />

calme, à l’opposé des sonores et irrésistibles appels du chœur<br />

d’ouverture.<br />

CD 7 : Cantates, BWV 194, 176 & 89<br />

Höchsterwünschtes Freudenfest, BWV 94, pour l’inauguration<br />

de l’orgue de Störmthal<br />

Es ist ein trotzig und verzagt Ding um aller Menschen Herze,<br />

BWV 76, pour la Trinité<br />

Was soll ich aus dir machen, Ephraim ?, BWV 89, pour le e<br />

dimanche après la Trinité

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