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74<br />

BWV 1069. La partie instrumentale lente, chargée de rythmes pointés,<br />

reste purement instrumentale, mais il ajoute une ligne vocale au<br />

passage rapide en 9/8, soulignant le mot « Lachen » (« rire ») de triolets<br />

enjoués. L’impressionnante orchestration confiée à trois hautbois, trois<br />

trompettes, basson, timbales et cordes ajoute encore un élément de<br />

jubilation à cette œuvre exubérante.<br />

CD 2 : Cantates, BWV 73, 125 & 157<br />

Herr, wir du willt, so schick’s mit mir, BWV 73, pour le 3 e dimanche après<br />

l’Epiphanie<br />

Mit Fried une Freud ich fahr dahin, BWV 5, pour la Purification de la<br />

Vierge<br />

Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn !, BWV 57, cantate funèbre<br />

reprise pour la Fête de la Purification de Marie<br />

C’est pour le troisième dimanche après l’Epiphanie, qui tombait le 3<br />

janvier en cette année 7 4, que Bach composa la Cantate Herr, wir<br />

du willt, so schick’s mit mir (Seigneur, dispose de moi comme tu veux),<br />

BWV 73. Texte et musique sont similaires à un autre ouvrage dédié à<br />

la même célébration, la Cantate « Alles nur nach Gottes Willen », BWV<br />

72 mais en réalité, c’est cette dernière cantate qui semble plutôt faire<br />

appel au matériau musical de sa sœur plus ancienne. Le passage « Herr,<br />

so du willt » de l’aria de basse n° 4 de la Cantate BWV 73 reprend les<br />

termes d’un fragment comportant le même texte dans l’arioso n°<br />

de la Cantate BWV 72. L’œuvre <strong>ici</strong> enregistrée comporte cinq volets,<br />

l’ouverture et le final faisant appel au chœur. Le premier de ces chœurs,<br />

en sol mineur, offre une partie de solo à l’orgue auquel les deux hautbois<br />

semblent presque rajouter deux registrations supplémentaires. Avec un<br />

raffinement inouï, Bach remodèle ce premier mouvement, avec son<br />

prélude orchestral, son choral, ses trois récitatifs pour ténor, basse et<br />

soprano en un tout parfaitement cohérent Dans l’aria de ténor n° , le<br />

chanteur, le hautbois et le continuo s’allient pour nous présenter une<br />

sorte de sonate en trio. On rencontre <strong>ici</strong> un des plus beaux exemples<br />

de figuration du texte qui soit : un motif descendant particulièrement<br />

saisissant sur le mot « senke » (« abaisse »). La cantate s’achève sur un<br />

simple choral.<br />

La Chandeleur, la fête de la Purification de la Sainte Vierge, survient<br />

une semaine après le troisième dimanche suivant l’Epiphanie, le<br />

février 7 5. Bach composa à cette occasion sa Cantate Mit Fried une<br />

Freud ich fahr dahin (En paix et avec joie je quitte ce monde), BWV<br />

125 qui reprend une mélodie chorale de Martin Luther. Le thème<br />

est énoncé dans la partie de soprano du chœur d’introduction, dans<br />

lequel Bach illustre les mots formant le titre de la cantate par des<br />

mouvements ascendants. Bien qu’il ait choisi l’assez triste tonalité de<br />

mi mineur, il sait créer un réconfortant rythme de s<strong>ici</strong>lienne, d’une<br />

grande douceur. L’aria d’alto, puissamment expressive, chargée de<br />

douloureuses appoggiatures, fait appel à flûte et hautbois qui confèrent<br />

un voile de miséricorde à la musique par ailleurs poignante. Dans le<br />

récitatif de basse n° 3 « O Wunder », Bach tisse une magistrale dentelle<br />

entre le thème du choral qu’énonce la voix, et l’accompagnement de<br />

cordes en accords ondulants et magiques ; le récitatif se termine sur<br />

une invraisemblable succession d’accords à la limite de l’atonalité.<br />

Suit un duo pour ténor et basse accompagnés de deux violons – un<br />

véritable quatuor d’une extraordinaire complexité –, un récitatif d’alto,<br />

et l’ouvrage s’achève en douceur sur un choral simple.<br />

La Cantate Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn ! (Je ne te lâche<br />

pas que tu ne m’aies béni !), BWV 157 proviendrait d’une cantate funèbre<br />

apparemment conçue pour le service funèbre du chambellan saxon J.C.<br />

von Ponickau, aujourd’hui perdue. Cette cantate a été reprise pour la<br />

Fête de la Purification de Marie (on suppose en 7 8). Dans le duo<br />

d’ouverture en si mineur (une tonalité chargée de tristesse chez Bach),<br />

basse et ténor avancent main dans la main en constante imitation,<br />

soulignant ainsi les termes « Ich lasse dich nicht » (« Je ne t’abandonne<br />

pas »), tandis que les lignes de la flûte, du hautbois et du violon solo<br />

ornent le discours de leurs élégantes guirlandes. Dans l’aria de ténor<br />

n° , le mot « halte » (« arrête ») donne l’occasion à Bach d’appliquer<br />

un principe de peinture sonore simple mais efficace : un ut dièse<br />

longuement soutenu, presque une sorte de pédale supérieure.

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