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Selon toute probabilité, les quatre Suites pour orchestre BWV 066 à<br />

BWV 096 datent de l’époque de Cöthen (n° et n° 4) et Leipzig (n°<br />

et n° 3, entre 7 9 et 736). Ces deux dernières sont les plus richement<br />

orchestrées : chacune des Suites se singularise par une orchestration<br />

propre, ainsi que par un enchaînement spécifique des divers mouvements<br />

de danse après l’inévitable ouverture à la française. La Suite n° fait<br />

appel, de bout en bout, à une flûte solo, les n° 3 et n° 4 se singularisent<br />

par leur caractère festif – souligné par l’usage de trois trompettes et<br />

timbales. On ne sait pas grand-chose de l’origine de ces œuvres.<br />

L’une des raisons principales est que l’on a perdu toute trace des<br />

manuscrits : seules nous sont parvenues des copies plus tardives. En<br />

réalité, en l’absence de toute source originale, on a <strong>ici</strong> affaire à des Suites<br />

qui sont le résultat de recherches musicologiques entreprises au 9 ème<br />

siècle. En contraste marqué avec la forme de la Sonate d’église, la suite<br />

est une forme résolument profane, faisant appel à un certain nombre de<br />

danses qui peuvent être précédées d’une ouverture. Bien que l’influence<br />

française se fasse vivement sentir dans les Suites, l’ordre des danses n’a<br />

qu’une importance relative et l’on pourrait aisément échanger la place<br />

de tel ou tel mouvement sans nuire au propos musical de Bach – à la<br />

différence du rangement plus codifié de la Suite dans le style français<br />

plus strict.<br />

À l’instar des Concertos Brandebourgeois, les Suites permettent à certains<br />

instruments de se singulariser, en particulier dans les mouvements<br />

formant l’ouverture. La Suite n° 1 fait appel à deux hautbois, basson<br />

et cordes. Il est à remarquer que les mouvements sont disposés par<br />

paires : quatre des danses sont couplées avec d’autres danses de la même<br />

structure. Bach semble avoir favorisé l’opposition entre les bois (les<br />

deux hautbois et le basson) et les cordes en tutti, ce qui se remarque dès<br />

l’ouverture.<br />

Si l’on considère la virtuosité remarquable de la partie de flûte dans la<br />

Suite n° 2, on peut être tenté de dater l’ouvrage après l’époque de Cöthen<br />

– à laquelle Bach n’écrivait que des parties de flûte relativement faciles.<br />

Le caractère soliste et virtuose de la flûte donne à cette suite tout l’aspect<br />

d’un véritable concerto pour flûte. Le dernier mouvement est l’une des<br />

choses les plus remarquables jamais écrites pour l’instrument.<br />

L’éditeur a placé entre les deux Suites la Sinfonia introductive de la<br />

Cantate BWV 29, qui n’est autre que la transcription pour orchestre de<br />

la Partita pour violon seul, BWV 1006 où l’orgue remplace d’une façon<br />

étonnante la partie de violon initiale.<br />

CD 4 : Suites pour orchestre n° 3-4, BWV 068- 069 –<br />

Sinfonia, BWV 46<br />

Suite n° 3 en ré majeur, BWV 068<br />

Sinfonia de la Cantate BWV 46 « Wir müssen durch viel Trübsal in<br />

das Reich Gottes eingehen »<br />

Suite n° 4 en ré majeur, BWV 069<br />

En 7 3 Bach quitta Cöthen pour s’installer à Leipzig où il devait assumer<br />

le poste le plus prestigieux de sa carrière : celui de Kantor de l’église Saint-<br />

Thomas. En 7 9, il reprit également les rênes de la société de musique<br />

universitaire fondée par Telemann en 70 , le Collegium Musicum de<br />

Leipzig. En devenant ainsi Kantor, Bach dut se détourner quelque peu<br />

des formes instrumentales qu’il affectionnait à Cöthen – concertos,<br />

sonates, suites – pour se consacrer plutôt à la musique sacrée ; mais il eut<br />

également la possibilité, avec le Collegium Musicum, de faire jouer ses<br />

œuvres profanes plus régulièrement. Selon toute évidence, il y joua, outre<br />

ses concertos pour clavier et ses cantates profanes, les quatre Suites ; leur<br />

style et leur instrumentation brillante laissent accroire qu’il les avait déjà<br />

conçues à Cöthen puis remaniées pour les faire donner à Leipzig.<br />

Les titres français des divers morceaux composant les Suites, ainsi<br />

que leur forme – un alignement de danses – suivent l’exemple du<br />

compositeur français (bien que né Italien) Jean Baptiste Lully, qui<br />

avait coutume d’assembler les danses de ses « ballets » et « opérasballets<br />

» pour en faire des Suites. En transitant par le luth et le clavecin,<br />

et surtout par certains grands instrumentistes du 7 ème siècle tels que<br />

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