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vous lamenterez), BWV 103, écrite pour le avril 7 5, dimanche<br />

de « Jubilate », est l’une des neuf cantates faisant appel à des textes de<br />

Marianne von Ziegler – que Bach a parfois remaniés selon ses besoins –<br />

. Ce n’est qu’à partir de l’aria n° 5 que les couleurs sombres et désespérés<br />

finissent par laisser place à une certaine joie, avant que le chœur final ne<br />

redonne vraiment espoir avec « Dein kurzes Leid soll sich in Freud und<br />

ewig Wohl verkehren » (« que ta courte peine se transforme en joie et<br />

en bonheur éternel »), une référence évidente au contraste entre pleurs<br />

et joies des paroles de saint Jean utilisées dans le chœur d’ouverture. Le<br />

texte, coloré, empli de tristesse, offre à Bach d’immenses possibilités<br />

de faire usage de la « peinture sonore » qui lui est chère : les secondes<br />

augmentées, les poignants sauts de septième et les chromatismes<br />

sur « weinen » (« pleurer ») en sont les premiers exemples. La fin du<br />

premier chœur présente une particularité : un lent solo de basse sur les<br />

mots « Ihr aber werdet traurig sein » (« mais vous, vous serez tristes »).<br />

Parmi les autres solos, plus conséquents, la mélancolique aria d’alto n°<br />

3 avec sa partie concertante de flûte à bec sopranino, et l’aria de ténor<br />

n° 5 qui annonce le retour de la joie par des appels de trompette et de<br />

deux hautbois d’amour.<br />

Dix ans plus tôt, à Weimar, Bach composa la Cantate Barmherziges<br />

Herze der ewigen Liebe (Cœur miséricordieux de l’amour éternel), BWV<br />

185 pour le 4 juillet 7 5, le quatrième dimanche après la Trinité,<br />

sur un texte de Salomo Franck. L’ouvrage nous est parvenu dans deux<br />

versions différentes, étant donné que Bach la redonna maintes fois à<br />

Weimar et Leipzig avec des orientations assez divergentes. La présente<br />

cantate fait appel à quatre solistes vocaux, chœur, hautbois, cordes<br />

et basse continue. Le chœur d’ouverture, qui se base sur un choral,<br />

offre également un duo pour soprano et ténor sur lequel le hautbois<br />

joue la ligne mélodique du choral « Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ »<br />

(« Je crie vers toi, Seigneur Jésus Christ »). Après un récitatif, l’alto<br />

se lance dans une lente aria présentant d’étonnantes imitations entre<br />

voix et basse continue sur les mots « Sei bemüht in dieser Zeit, Seele,<br />

reichlich auszustreuen » (« Âme, efforce-toi en ce temps de semer<br />

abondamment »), avec une insistance mélodique particulière sur<br />

« ausstreuen » (« semer »). Plus loin, Bach propose l’un de ses exercices<br />

de sculpture musicale autour du mot « Christenkunst » (« l’art du<br />

chrétien »), ciselé de notes staccato. La cantate se termine par un choral<br />

à quatre voix employant le même thème que le duo d’entrée, auquel<br />

Bach ajoute une guirlande de violons entièrement libre et fantasque.<br />

La Cantate Ach Gott von Himmel sieh (Ah ! Dieu, du ciel jette un regard<br />

sur nous), BWV 2 est la seconde œuvre du cycle de 7 4, sur un texte<br />

de choral que Luther a librement adapté du Psaume . C’est le second<br />

dimanche après la Trinité qui est <strong>ici</strong> célébré : il tombait le 8 juin en<br />

cette année-là. Le premier numéro, un motet strict et délibérément<br />

archaïsant, présente le thème sous forme de cantus firmus à la partie<br />

d’alto du chœur. Suivent un premier reprenant le thème choral, une aria<br />

dans laquelle le violon déroule une dél<strong>ici</strong>euse guirlande sonore autour<br />

de la voix d’alto, un second récitatif de basse d’une grande tendresse<br />

malgré les nombreuses aberrations harmoniques, puis une seconde<br />

aria de ténor accompagnée des hautbois. Enfin l’œuvre s’achève sur un<br />

choral dépouillé de toute fioriture.<br />

CD 27 : Cantates, BWV 60, 78 & 151<br />

O Ewigkeit du Donnerwort, BWV 60, pour le 4 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Jesu, der du meine Seele, BWV 78, pour le 4 e dimanche après la<br />

Trinité<br />

Süsser Trost, mein Jesus kommt, BWV 5 , pour le troisième jour<br />

après Noël<br />

La Cantate O Ewigkeit du Donnerwort (Ô éternité, parole foudroyante),<br />

BWV 60 – jouée à Leipzig pour la première fois le 7 novembre 7 3,<br />

vingt-quatrième dimanche après la Trinité – est un célèbre exemple de la<br />

cantate sous forme de dialogue allégorique. La Crainte (alto) et l’Espoir<br />

(ténor) s’entretiennent devant la mort, tandis que la basse représente<br />

l’image du Christ. L’architecture générale est parfaitement symétrique.<br />

On ne peut pas imaginer de contraste plus éclatant entre la Crainte et<br />

l’Espoir, ainsi que le souligne le récitatif n° : la Crainte se lamente « O<br />

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