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68<br />

C’est le choral Ach wie flüchtig, ach wie nichtig (Hélas, combien<br />

éphémère, combien futile) qui sert de base à la Cantate BWV 26 écrite<br />

pour le 9 novembre 7 4 (vingt-quatrième dimanche après la Trinité),<br />

un texte qui ne pouvait qu’enflammer l’imagination de Bach : d’entrée,<br />

des lignes vocales fuyantes, errantes, brutales, nuageuses, envahissent<br />

le discours musical de l’orchestre. L’aria de ténor suivante, la plus longue<br />

qu’il ait jamais écrite, joue sur l’alternance entre passages de flûte et<br />

passages de violon entrelacés autour de la voix ; peut-être la fluidité<br />

ondulante des lignes instrumentales est-elle sensée représenter les eaux<br />

vives qu’évoque le texte, en particulier les mots « schnell » (« vite »)<br />

et « eilen » (« se presser »). Après un court récitatif d’alto s’ouvre une<br />

fascinante aria de basse dans laquelle les bois jouent une sorte de danse<br />

macabre assez sarcastique : la tentation des choses matérielles mènera<br />

irrémédiablement à la ruine. Un récitatif de soprano et un choral à<br />

quatre voix terminent cette œuvre admirable.<br />

La Cantate Ihr, die ihr euch von Christo nennet (Vous qui portez le nom<br />

du Christ), BWV 164 écrite pour le 6 août 7 5 (treizième dimanche<br />

après la Trinité), se présente sous forme d’un sermon sur la parabole<br />

du Bon Samaritain : les croyants doivent être de bons chrétiens non<br />

seulement en paroles mais aussi en actes. Avant que ne commence<br />

la diatribe, on entend deux fois la phrase d’avertissement destinée<br />

aux croyants ; l’air de basse suivant reprend l’une des béatitudes<br />

(« bénis soient les miséricordieux »), dont le mot « Barmherzigkeit »<br />

(« miséricorde ») est musicalement souligné d’un magnifique<br />

arioso, tandis que la misère de ceux qui frappent vainement à la<br />

porte est décrite avec insistance. Survient une aria d’alto, l’un de ces<br />

dialogues caractéristiques de Bach mettant en scène deux flûtes qui<br />

se volent continuellement la conduite thématique. Ici encore, le mot<br />

« Erbarmen » (« miséricorde ») bénéf<strong>ici</strong>e d’un traitement musical de<br />

faveur. Toujours dans le style d’illustration sonore, les mots « kalt »<br />

(« froid ») et « Heiland » (« Sauveur ») du récitatif de ténor suivant se<br />

voient accorder respectivement une note froide et la note la plus aiguë.<br />

Puis survient un duo soprano-basse accompagné d’une sublime ligne<br />

mélodique confiée aux flûtes, hautbois et violons. Le thème est plus tard<br />

présenté avec son propre renversement, illustrant ainsi de manière très<br />

visuelle comment l’homme miséricordieux ouvre les mains pour aider<br />

son prochain. C’est avec le beau choral « Ertöt uns durch deine Güte »<br />

(« Que ta bonté nous fasse périr ») que s’achève l’ouvrage.<br />

La Cantate, BWV 139, écrite pour le novembre 7 4 (vingt-troisième<br />

dimanche après la Trinité), fait usage du choral Wohl dem, der sich auf<br />

seinem Gott (Heureux celui qui peut s’en remettre à son Dieu). Il est <strong>ici</strong><br />

question de la confiance que les chrétiens doivent placer en Dieu : par<br />

conséquent, le pas régulier et confiant du croyant marchant côte à côte<br />

avec le Seigneur sert de métronome à tout le chœur d’ouverture, seul<br />

le mot « Sünde » (« péché ») venant interrompre cette assurance. L’aria<br />

de ténor met en apposition la bonté de Dieu, que souligne une longue<br />

mélopée sur « Freund » (« ami »), et la rage enflammée des ennemis.<br />

Quant au mot « Spötter » (« moqueurs »), il se voit illustrer de quelques<br />

notes évoquant clairement un ricanement. Un très beau récitatif pour<br />

alto est poursuivi par une aria de basse d’une rare imagination. Les<br />

lourds liens que l’infortune noue autour des hommes sont représentés<br />

de rythmes pesants, donnés autant à la voix qu’aux instruments, tandis<br />

que la lumière distante apparaît dans les longs passages virtuoses et<br />

joyeux, subitement plus rapides. Mais bientôt une main tendue vient<br />

secourir les âmes en peine : Dieu fera échouer les sombres machinations<br />

de Satan, par la voix de la soprano à laquelle est confiée l’aria suivante.<br />

Comme l’on peut le deviner, les noirs desseins du Malin sont représentés<br />

par de sombres lignes descendantes. Les bois et les cordes se joignent<br />

au chœur pour le choral final.<br />

CD 26 : Cantates, BWV 103, 185 & 2<br />

Ihr werdet weinen und heulen, BWV 03, pour le dimanche de<br />

« Jubilate »<br />

Barmherziges Herze der ewigen Liebe, BWV 85, pour le 4 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Ach Gott von Himmel sieh, BWV , pour le e dimanche après la<br />

Trinité<br />

La Cantate Ihr werdet weinen und heulen (Vous pleurerez et vous

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