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64<br />

tonnerre et la foudre. Après que l’alto a chanté son avertissement, Bach<br />

nous offre l’une de ses plus remarquables arias : deux oboe da caccia,<br />

joints aux flûtes à bec, créent une sonorité inouïe et merveilleuse sensée<br />

décrire la mère poule rassemblant ses poussins. Dans le chœur final,<br />

le choral est magnifié par les amples lignes de flûtes à bec survolant<br />

littéralement la musique telles des colombes de miséricorde.<br />

L’intégralité de la Cantate Was willst du dich betrüben (Pourquoi<br />

vouloir t’attrister), BWV 107, donnée pour la première fois le 3 juillet<br />

7 4, septième dimanche après la Trinité, repose sur un seul et unique<br />

choral dont les textes sont utilisés verbatim. Dans le chœur d’ouverture,<br />

le thème est esquissé aux instruments avant d’être confié aux sopranos ;<br />

une étonnante dentelle mélodique se tisse au fur et à mesure, jusqu’à ce<br />

que l’on atteigne le nom « Immanuel » – signifiant, à l’origine, « Dieu<br />

avec nous » – qui bénéf<strong>ici</strong>e d’une attention toute particulière. Bach<br />

démontre tout son génie à transformer la structure compacte d’une<br />

mélodie chorale en un récitatif parfaitement libre. Suivent quatre arias,<br />

chacune abordant une des sections du choral à sa manière. L’aria de<br />

basse dansant, dans laquelle les croyants sont exhortés à écarter le<br />

doute, est introduite par un extraordinaire dessin au continuo. Après<br />

un air de ténor accompagné du continuo seul, puis un air de soprano<br />

reprenant le dernier passage du choral, on retrouve l’atmosphère<br />

dansante pour le dernier air confié au ténor dont les mots « warte »<br />

(« [j’]attends ») et « feste » (« fermement ») sont soulignés de longues<br />

notes tenues. L’ouvrage s’achève sur une s<strong>ici</strong>lienne de toute beauté,<br />

reprenant le choral initial dans un foisonnement d’ornements affirmant<br />

à nouveau la foi en Dieu.<br />

La Cantate Siehe zu, daß deine Gottesfurcht nicht Heuchelei sei (Veille<br />

à ce que ta crainte de Dieu ne soit pas hypocrisie), BWV 179 destinée<br />

à célébrer le onzième dimanche après la Trinité de 7 4 – le 8 août,<br />

cette année-là – commence par une très austère fugue, que Bach<br />

réutilisera par la suite dans la Messe en si mineur : le prêche s’en prend à<br />

l’hypocrisie, soulignés par de durs demi-tons sur « falsches » (« fausse<br />

») et Heuchelei » (hypocrisie). Le sujet de la fugue se voit répondre<br />

par son propre renversement, peut-être est-ce là un symbole pour la<br />

dupl<strong>ici</strong>té des hypocrites… Suit un récitatif pour ténor d’une grande<br />

charge émotionnelle, également réutilisée par la suite, en l’occurrence<br />

dans la Messe en sol mineur, BWV 236. Le péager au Temple, dont<br />

parlent les Evangiles, est ainsi donné en exemple d’humilité et de vertu.<br />

Par la suite, dans l’aria de soprano, deux hautbois da caccia chantent un<br />

thème profondément émouvant tandis que la voix demande pitié ; cette<br />

dernière aria se retrouve également dans la Messe en la majeur, BWV<br />

234. Au titre de final, Bach propose un choral, mais dans l’une de ses<br />

harmonisations les plus bizarres, détournées, fuyantes, chromatiques,<br />

d’une modernité époustouflante.<br />

CD 22 : Cantates, BWV 6, 163 & 96<br />

Bleib bei uns, denn es will Abend werden, BWV 6, pour le lundi<br />

de Pâques<br />

Nur jedem das Seine, BWV 63, pour le 3 e dimanche après la<br />

Trinité<br />

Herr Christ, der einge Gottessohn, BWV 96, pour le 8 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

La Cantate Bleib bei uns, denn es will Abend werden (Reste auprès<br />

de nous, car le soir va tomber), BWV 6, écrite pour le lundi de Pâques<br />

7 5, relate l’histoire des deux disciples du Christ qui, en chemin pour<br />

Emmaüs après la Résurrection, rencontrent le Christ sans le reconnaître<br />

et lui proposent de se joindre à eux. L’appel « Bleib bei uns » (« Reste<br />

avec nous ») imprègne le chœur d’ouverture ainsi qu’aux violons et<br />

au hautbois. Le mot « bleib », plus particulièrement, se voit traiter de<br />

longues notes, tenues autant au chœur qu’à l’orchestre. L’atmosphère<br />

crépusculaire est <strong>ici</strong> décrite avec une irréelle beauté. Vient ensuite<br />

une aria d’alto dans les couleurs les plus sombres, d’autant que le mot<br />

« Finsterniss » (« obscurité, crépuscule ») ne manque pas d’être répété à<br />

l’envi, toujours sur des mouvements en demi-tons. Le récitatif de basse<br />

reprend l’idée d’obscurité, à telle enseigne que la voix descend au plus<br />

bas sur le mot « Dunkelheit » (« obscurité [totale] »), fidèle au style<br />

de peinture musicale chère à l’époque baroque. Entre temps, le chœur

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