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Maria Barbara Bach<br />
La Cantate Herr, deine Augen sehen nach dem Glauben (Seigneur, tes<br />
yeux recherchent la foi), BWV 102 est destinée au 0 e dimanche après<br />
la Trinité, qui tombait un 5 août en 7 6, l’année de sa composition.<br />
Deux parties pour cet ouvrage (la première était traditionnellement<br />
donnée avant le sermon, la seconde après) : quatre numéros d’une<br />
part, trois pour finir. L’ouverture présente l’un des plus extraordinaires<br />
moments choraux de Bach, où chœur et orchestre alternent d’une<br />
manière particulièrement ingénieuse. En effet, l’orchestre lance chaque<br />
phrase de chœur et c’est à nouveau lui qui les termine, tandis que les<br />
deux hautbois suivent leur propre chemin indépendant. On remarquera<br />
l’effet réaliste des notes en staccato sur les mots « Du schlägest sie »<br />
(« tu les frappes »). Un récitatif de basse est suivi d’une très émouvante<br />
aria en fa mineur « Weh der Seele, die den Schaden nicht mehr kennt »<br />
(« Malheur à l’âme qui ne discerne plus le mal »), un lent et triste<br />
dialogue entre la voix et le hautbois solo chargé de motifs en sanglots et<br />
de poignantes dissonances. Le contraste est on ne peut plus saisissant<br />
avec l’aria de basse suivante : un mouvement guilleret et dansant Vivace<br />
conclut ainsi cette première partie avant le sermon. À la reprise, une<br />
très virtuose aria de ténor évoque à nouveau les terreurs et la panique<br />
des mots « Erschrecke doch, du allzu sichere Seele » (« Que la terreur<br />
te saisisse, âme toujours trop sure de toi »).<br />
La Cantate Christ unser Herr zum Jordan kam (Le Christ notre Seigneur<br />
est venu au bord du Jourdain), BWV 7 fut écrite pour la fête de Saint Jean<br />
Baptiste du 4 juin 7 4 : il est <strong>ici</strong> question du baptême de Jésus par<br />
Jean Baptiste dans les eaux du Jourdain. D’entrée, Bach évoque les flots<br />
grâce à des mélismes quasiment visuels, sous forme d’accords brisés<br />
sous-tendant le chœur. Il en va de même pour les doubles-croches de<br />
la partie de violon concertant. Enfin, le baptême en lui-même est décrit<br />
par la surprenante ligne de basse continue dans l’Air n° .<br />
C’est probablement en 708 que Bach écrivit la Cantate Der Herr<br />
denket an uns (Le Seigneur se souvient de nous), BWV 196 ; une des<br />
premières œuvres du genre donc, de l’époque de Mühlhausen. Selon le<br />
biographe Spitta, il s’agit là d’une cantate destinée au mariage de la tante<br />
de Maria Barbara, la première épouse de Bach, et du pasteur Johann<br />
Lorenz Stauber qui avait justement célébré le propre mariage de Bach<br />
peu de temps auparavant. Outre la texture musicale, certains éléments<br />
trahissent là une œuvre de jeunesse : la concision des mouvements,<br />
l’absence de récitatifs et l’utilisation de textes des psaumes plutôt que<br />
de textes plus libres.<br />
CD 21 : Cantates, BWV 46, 107 & 179<br />
Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz sei, BWV 46, pour<br />
le 0 e dimanche après la Trinité<br />
Was willst du dich betrüben, BWV 07, pour le 7 e dimanche après<br />
la Trinité<br />
Siehe zu, daß deine Gottesfurcht nicht Heuchelei sei, BWV 79,<br />
pour le e dimanche après la Trinité<br />
Les trois cantates sur ce CD datent du tout début de l’installation de<br />
Bach à Leipzig.<br />
La Cantate Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz sei<br />
(Regardez et voyez s’il est une douleur comparable à la mienne), BWV<br />
46, du er août 7 3, dixième dimanche après la Trinité, commence par<br />
un extraordinaire chœur (que le compositeur réutilisera d’ailleurs dans<br />
la Messe en si mineur) sur des paroles des Lamentations que l’on connaît<br />
bien grâce au Messie de Haendel : « Behold and see if there be any<br />
sorrow like unto my sorrow » dans la version anglaise, « Schauet doch<br />
und sehet, ob irgendein Schmerz sei wie mein Schmerz » chez Bach<br />
(« Regardez et voyez s’il est une douleur comparable à la mienne »). Le<br />
chœur se présente sous forme de prélude et fugue, dans lequel les mots<br />
tels que « Schmerz » (« douleur ») et « Jammer « (« Peine, douleur »)<br />
sont soulignés de mélismes chromatiques. Suit un récitatif de ténor dans<br />
lequel un motif récurrent de flûte à bec semble illustrer les rouleaux des<br />
vagues ou peut-être les pleurs au sujet de Jérusalem dont parle le texte.<br />
Mais il semble que le jugement n’est pas réservé à la seule Jérusalem, si<br />
l’on en juge par la furieuse ligne de basse dépeignant manifestement le<br />
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