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dans le Finale, le clavier s’impose comme soliste principal. Pour une<br />

fois, c’est l’humble clavecin, si souvent relégué au rôle de soutien ou<br />

d’accompagnateur, qui sort vainqueur. Selon toute évidence, l’œuvre<br />

a d’emblée été conçue pour le clavier et l’on peut donc la considérer<br />

comme le premier véritable grand concerto pour clavier. Il est probable<br />

que Bach, qui jouait lui-même cette partie, fut incité à l’écrire en pensant<br />

au superbe clavecin qu’il avait acheté pour le compte de son prince à<br />

Berlin. Le premier mouvement, un grand moment d’exaltation et de<br />

joie pure, est suivi d’un mélancolique « Affettuoso » réservé aux trois<br />

seuls solistes, sans l’intervention de l’orchestre. Le finale, lui, offre une<br />

atmosphère radicalement différente, loin de l’introspection des deux<br />

premiers mouvements. On y retrouve pêle-mêle des éléments de fugue,<br />

de concerto, de gigue, sans oublier un air en « da capo », le tout combiné<br />

avec un art extraordinaire. Si l’on doit retenir une impression, c’est celle<br />

d’une gigue aérienne saupoudrée d’humour bucolique.<br />

L’instrumentation du Concerto Brandebourgeois n° 6 en si bémol<br />

majeur, BWV 1051 est la plus inhabituelle et la plus épurée du cycle :<br />

deux altos, deux violes de gambe, violoncelle et continuo. Il est fort<br />

possible que l’une des parties de gambe ait été conçue pour le prince<br />

Leopold, mus<strong>ici</strong>en amateur enthousiaste, car elle ne pose virtuellement<br />

aucune difficulté technique notable. Selon toute évidence, c’est Bach luimême<br />

qui jouait la partie de premier alto. Après un premier mouvement<br />

d’une époustouflante complexité contrapuntique et polyphonique,<br />

l’Adagio offre aux altos un thème tout en mélancolie tandis que la viole<br />

de gambe est reléguée au rang de spectateur. Le dernier mouvement<br />

reprend l’humeur optimiste et endiablée du premier, dans un rythme<br />

effréné et entraînant.<br />

CD 3 : Suites pour orchestre n° - , BWV 066- 067 –<br />

Sinfonia, BWV 9<br />

Suite n° 1 en ut majeur, BWV 066<br />

Sinfonia en ré majeur de la Cantate BWV 9 « Wir danken dir, Gott,<br />

wir danken dir »<br />

Suite n° 2 en si mineur, BWV 067<br />

Après les six Concertos Brandebourgeois d’essence italienne, le présent<br />

CD et le suivant offrent des exemples de l’autre grand genre orchestral<br />

au 8 ème siècle : la suite. Les grands compositeurs des 7 ème et 8 ème siècles<br />

– Purcell, Telemann, Bach et Haendel – étaient des sortes de pionniers de<br />

l’internationalisme musical et possédaient un sens de la mode musicale<br />

extraordinairement développé. Les deux grandes tendances de l’époque<br />

étaient le Concerto à l’italienne et la Suite à la française. Les Concertos<br />

Brandebourgeois sont d’extraordinaires exemples d’œuvres à l’italienne<br />

d’un compositeur allemand qui n’a jamais mis les pieds en Italie, comme<br />

son collègue Telemann. Alors que la France était le théâtre de débats<br />

passionnés entre les tenants du style français et ceux du style italien, les<br />

compositeurs des pays avoisinants – Autriche, Allemagne, Angleterre<br />

– alternaient d’un style à l’autre sans aucune arrière-pensée, voire<br />

s’amusaient à combiner les deux styles, un peu comme le fit François<br />

Couperin avec ses Goûts réunis. Telemann, qui à l’image de Bach était<br />

un véritable cosmopolite, sut produire de magnifiques exemplaires<br />

de ce que l’on appelait, dans les pays germanophones, le « gemischtes<br />

Geschmack », les « goûts mélangés ». Il est regrettable qu’en France, les<br />

polémiques n’apportèrent qu’un stérile et catastrophique changement<br />

d’orientation dans l’art français. En fin de compte, le style italien prit<br />

le pas sur le style français, une tendance qui ne fit que s’accentuer à la<br />

faveur d’une invasion culturelle en provenance de l’est de l’Europe, avec<br />

des compositeurs tels que Stamitz, de Mannheim, et Schobert.<br />

Bach voyait dans ses quatre Suites pour orchestre des « Ouvertures »,<br />

ce qui ne devrait s’appliquer en tout état de cause qu’au premier<br />

mouvement. Les noms de « Suite » ou « Partita », même s’ils étaient<br />

parfaitement adaptés à ces pièces, étaient plutôt réservés à des œuvres<br />

pour instruments solo, tels que le luth, le clavecin, la viole de gambe.<br />

Chacune des Suites commence par une ouverture à la française : une<br />

introduction lente, solennelle, en rythmes pointés, suivie d’une partie<br />

fuguée rapide, qui se termine par un retour des accents dramatiques<br />

de l’introduction. Les autres mouvements reprennent généralement des<br />

formes dansées telles que sarabandes, gavottes, courantes, bourrées etc.<br />

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