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saint Jean 6: 3-30. De par la structure, cette cantate s’apparente à la<br />
Cantate BWV 85 : l’une comme l’autre comportent un choral au titre<br />
de mouvement central, ce qui n’est pas réellement habituel. Le morceau<br />
d’introduction, une aria dans laquelle la basse représente la voix de<br />
Jésus, emprunte un format délibérément archaïque et rigoureux. Les<br />
mots « demander » et « donner » sont soulignés par des tournures<br />
musicales tout à fait remarquables. Quant au mouvement suivant, il<br />
comporte une partie de violon particulièrement exigeante, sans oublier<br />
les fréquentes « illustrations sonores » des mots saillants du texte « Ich<br />
will doch Rosen brechen, wenn auch gleich die Dornen stechen » (« Je<br />
veux cueillir des roses, quand bien même les épines me blessent »).<br />
La Cantate Ich bin ein guter Hirte (Je suis un bon berger), BWV 85<br />
commence également par un solo de basse, représentant la voix de<br />
Jésus. L’œuvre était destinée au dimanche Misericordias Domini du<br />
5 avril 7 5. Encore une fois, c’est le mouvement central qui se voit<br />
confier la mélodie de choral plutôt que les mouvements d’ouverture et<br />
de fin. L’aria « Jesus ist ein guter Hirt » (« Jésus est un bon pasteur »)<br />
présente une remarquable partie de violoncello piccolo peut-être sensé<br />
personnifier le Christ. Etant donné que le manuscrit de Bach ne fait<br />
nulle part mention de la part<strong>ici</strong>pation d’un chœur, le choral final est<br />
probablement chanté par les solistes vocaux.<br />
C’est la fête de saint Jean Baptiste que célèbre la Cantate Ihr Menschen,<br />
rühmet Gottes Liebe (Humains, célébrez l’amour de Dieu), BWV 167 le<br />
4 juin. Peu après son accession au poste de Kantor de la Thomaskirche<br />
de Leipzig en 7 3, Bach la donna donc pour le jour en question.<br />
L’œuvre, en cinq parties, comporte une aria, un duo, deux récitatifs<br />
et un choral final. En termes de conception et d’instrumentation,<br />
elle reste d’ambition limitée : un hautbois (ou oboe da caccia : voir le<br />
lexique) et une trompette (ou clarino) viennent simplement renforcer<br />
les parties vocales, sur une base de cordes et de basse continue. L’aria<br />
introductive « Ihr Menschen, rühmet Gottes Liebe » (« Humains, louez<br />
l’amour de Dieu ») plante immédiatement le décor résolument pastoral<br />
et charmant de l’ouvrage.<br />
CD 11 : Cantates, BWV 172, 182 & 90<br />
Erschallet, ihr Lieder, erklinget, ihr Saiten !, BWV 7 , pour le<br />
jour de la Pentecôte<br />
Himmelskönig, sei wilkommen, BWV 8 , pour le dimanche des<br />
Rameaux<br />
Es reisset euch ein schrecklich Ende, BWV 90, pour le 5e<br />
dimanche après la Trinité<br />
La Cantate Erschallet, ihr Lieder, erklinget, ihr Saiten ! (Résonnez,<br />
cantiques, retentissez, cordes !), BWV 172 pour le jour de la Pentecôte<br />
est l’un des meilleurs exemples de l’art de Bach à emprunter sa propre<br />
musique, méticuleusement et soigneusement. À l’époque de l’écriture<br />
de l’ouvrage, le 4 mai 7 4, il devait composer pour Weimar une<br />
œuvre sacrée par mois. Il devait la réutiliser maintes fois à Leipzig<br />
et l’augmenter de plusieurs éléments, par l’adjonction d’un septième<br />
mouvement après le finale initial et la reprise du chœur d’entrée. Qui<br />
plus est, l’œuvre entière fut transposée de ut majeur vers ré majeur.<br />
Dans la présente version, l’œuvre commence par un chœur presque<br />
dansant sur le texte « Erschallet, ihr Lieder » (« Résonnez, chants ») que<br />
renforcent trois trompettes et timbales, en aimable joute musicale avec<br />
les cordes. L’atmosphère générale rappelle fortement celle de l’Oratorio<br />
de Noël. Dans le numéro suivant, plus doux, les trompettes gardent le<br />
silence, pour reprendre bientôt leur rôle principal dans l’aria de basse<br />
« Heiligste Deieinigkeit » (« sainte Trinité ») où les motifs en triolet<br />
évoquent naturellement la Trinité. Encore une fois, la musique retrouve<br />
des accents plus calmes avec l’aria de ténor : il s’agit d’un menuet pour<br />
trois protagonistes, le ténor, les cordes aiguës et la basse continue. Suit<br />
un duo n° 5 basé sur une mélodie de choral, où l’âme, représentée par<br />
la soprano, dialogue avec le Saint Esprit qu’incarne l’alto tandis que<br />
hautbois et orgue énoncent une sorte de variation ornée du thème<br />
choral<br />
La Cantate Himmelskönig, sei wilkommen (Roi du ciel, sois le bienvenu),<br />
BWV 182 date environ de la même période ; elle fut écrite pour le<br />
dimanche des Rameaux du 5 mars 7 4. Bach la reprit au moins deux<br />
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