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et des œuvres d’autres compositeurs tels que Telemann, Richter et<br />

Stölzel. Il est à remarquer que dans les deux recueils, Bach augmente<br />

progressivement la difficulté technique des pièces, mais il les dispose<br />

selon leurs tonalités. Les Six petits préludes pour débutants (BWV 933-<br />

943) forment une séquence ascendante en passant par les tonalités d’ut<br />

majeur, ut mineur, ré majeur, ré mineur, mi majeur et mi mineur. Dans<br />

les Inventions et Sinfonias, il développera encore cette progression à<br />

travers 5 tonalités, sans parler même des 4 tonalités abordées dans le<br />

Clavier bien tempéré. Naturellement, ces cycles sont aussi conçus pour<br />

présenter aux élèves les genres de style les plus répandus à l’époque,<br />

tels que le prélude plus ou moins libre et improvisé, la fugue d’école,<br />

ou bien encore les danses stylisées des Suites. Tous ces genres, tous ces<br />

styles, furent l’objet de diverses collections composées par Bach tout au<br />

long de sa vie.<br />

La Suite en la mineur, BWV 818, et une variante de cette même suite,<br />

BWV 818a, ainsi que la Suite en mi bémol majeur, BWV 819, ne<br />

manquent pas de points communs avec les Suites françaises et anglaises,<br />

d’autant qu’elles datent probablement de la même époque : Weimar,<br />

entre 708 et 7 7. Il n’est pas certain que la Fantaisie en ut mineur,<br />

BWV 919 soit réellement de Bach, d’autant qu’il en existe une version<br />

portant le nom « di Bernhardt Bach ». Mais la pièce trouverait sans<br />

doute sa place parmi les Inventions à deux voix.<br />

S’il est une pièce assez intrigante, c’est bien la Fantaisie et Fugue en ut<br />

mineur, BWV 906, écrite aux alentours de 730. La Fantaisie, bâtie en<br />

deux parties répétées, semble particulièrement rétive et agitée. Dans<br />

la fugue – hélas incomplète –, Bach emploie tant de chromatismes et<br />

avec une telle hardiesse que l’on croirait plutôt avoir à faire à une pièce<br />

écrite en 9 0 qu’en 730. Bach était-il tombé dans une sorte de cul-desac<br />

musical ? Quoi qu’il en soit, ce flambeau ne devait pas être repris<br />

avant Max Reger. À l’opposé, on rencontre exactement la situation<br />

contraire dans la Fantaisie et fugue en la mineur, BWV 944. Voilà<br />

une longue fugue, comportant presque 00 mesures, précédée d’une<br />

mini-fantaisie d’à peine dix mesures d’accords brisés, dont certains<br />

manuscrits omettent complètement cette modeste introduction. Quant<br />

au Prélude et Fuguette en fa majeur, BWV 901 et celui en sol majeur<br />

BWV 902, moins spectaculaires peut-être, Bach en a repris les fugues<br />

dans le second cahier du Clavier bien tempéré.<br />

Curieusement, quelques-unes des plus belles œuvres enregistrées <strong>ici</strong> au<br />

clavecin n’était pas initialement destinées à cet instrument : la Sonate<br />

en ré mineur, BWV 964 est une transcription à partir de la Sonate pour<br />

violon en la mineur, BWV 1003, et l’Adagio en sol majeur, BWV 968<br />

reprend le premier mouvement de la Sonate pour violon en ut majeur,<br />

BWV 1005. Il n’est même pas établi que ces transcriptions soient l’œuvre<br />

de Bach lui-même ; certains analystes pensent qu’il s’agit du travail d’un<br />

compositeur plus jeune, peut-être l’un de ses élèves, parmi lesquels on<br />

envisage Wilhelm Friedemann Bach, Johann Gottfried Müthel (c’est<br />

dans son autographe que la Sonate en ré mineur nous est parvenue) et<br />

Johann Christoph Altnickol. La Sonate est l’une des œuvres pour clavier<br />

« de Bach » les plus grandioses et plaisantes à jouer qui soient ; le fait<br />

qu’elle ait été transposée d’une quinte plus bas lui confère une couleur<br />

assez sombre. Après un Adagio richement ornementé, le discours<br />

s’embarque dans une très longue fugue, rien moins que 89 mesures,<br />

sur un sujet particulièrement dépouillé. C’est là que l’on peut noter les<br />

plus grandes différences entre la version originale pour violon et celleci<br />

pour clavecin : là où le violon ne fait qu’esquisser la polyphonie, le<br />

clavecin déroule une complète réécriture des passages contrapuntiques<br />

à deux et trois voix réelles. L’Andante suivant, un mouvement d’une<br />

belle fluidité mélodique, mène « attacca » jusqu’au mouvement final,<br />

un moment de grande transparence, capr<strong>ici</strong>eux, chargé de dél<strong>ici</strong>eux<br />

effets d’écho et d’échange du propos musical d’une main à l’autre.<br />

On sait qu’à partir du splendide Prélude et Fugue en la mineur, BWV<br />

894, écrit aux alentours de 7 7, Bach réalisa une réécriture vers 7 0<br />

qui devait donner les premier et dernier mouvement du Triple concerto<br />

en la mineur pour violon, flûte et clavecin, BWV 1044, un pur chefd’œuvre.<br />

Hans Eppstein, toutefois, a récemment suggéré que le Prélude<br />

et Fugue lui-même était déjà une transcription à partir d’un concerto<br />

pour clavecin désormais perdu, de sorte qu’il représenterait une étape<br />

intermédiaire dans le processus de transformation. Prélude comme<br />

fugue trahissent une forte influence du concerto à l’italienne.<br />

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