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Dans les fugues (le nombre dépend du mode d’exécution) de L’Art de
la fugue, Bach a démontré non seulement la richesse invraisemblable
de son imagination contrapuntique, mais en même temps il a su créer
un chef-d’œuvre dont chaque section isolée représente une nouvelle
marche vers un sommet d’intensité dramatique : un flot ininterrompu
de génie à l’état pur.
CD 21 / 22 : Sonate, Suites, Fantaisies, Préludes, Fugues,
Menuets
Sonate en ré mineur, BWV 964
Six petits préludes à l’usage des commençants, BWV 933-938
Fantaisie et Fugue en la mineur, BWV 904
Adagio, BWV 968 (d’après la Sonate pour violon en ut majeur,
BWV 005)
Prélude et Fugue en sol majeur, BWV 90
Fantaisie sur un Rondo en ut mineur, BWV 9 8
Fughetta en ut mineur, BWV 96
Suite en la mineur, BWV 8 8a
Fantaisie en ut mineur, BWV 906
Fantaisie et Fugue en la mineur, BWV 944
Sept petits préludes, BWV 939-943 & BWV 999
Suite en mi bémol majeur, BWV 8 9
Prélude et Fugue en la mineur, BWV 895
Fugue en ut majeur, BWV 95
Fugue en ut majeur, BWV 953
Prélude et Fuguette en sol majeur, BWV 90 a
Prélude et Fuguette en ré mineur, BWV 899
Prélude et Fugue en mi mineur, BWV 900
Suite en la mineur, BWV 8 8
Prélude et Fugue en fa majeur, BWV 90
Menuet en ut mineur, BWV 8 3a (Menuet alternatif de la Suite
française en ut mineur)
Menuet en mi bémol majeur, BWV 8 5a (Menuet alternatif de la
Suite française en mi bémol majeur)
Prélude et Fugue en la mineur, BWV 894
Ce CD rassemble les plus petits mais aussi les plus grandioses des
ouvrages pour clavecin de Bach – l’on fait abstraction des Variations
Goldberg et de L’Art de la fugue qui sont des œuvres d’une autre nature
–. La collection des Préludes et Fuguettes comprend une miniature d’à
peine huit mesures (BWV 93 ) tandis que le second mouvement de
la magnifique Sonate en ré mineur, BWV 964 en compte rien moins
que 89, l’ouvrage entier arrivant à un total de 408 mesures, sans
même compter les reprises des troisième et quatrième mouvements.
Et pourtant les Préludes et Fuguettes sont plus connus du public que
la Sonate. On peut avancer deux raisons : en premier lieu, ces petites
œuvres forment un cycle, comme les Suites françaises et les Suites
anglaises, ou encore les Partitas et le Clavier bien tempéré, de sorte
qu’elles sont plus aisées à placer, à la différence d’œuvres pourtant
sublimes telles que le Prélude et Fugue en la mineur, BWV 894. Par
ailleurs, il n’est pas un débutant au piano ou au clavecin qui n’ait égrené
les Préludes et Fuguettes qui forment l’un des piliers de l’apprentissage
élémentaire du piano – d’ailleurs, Bach s’en servit exactement à cet
effet.
Les deux premiers fils de Bach, Wilhelm Friedemann et Carl Philippe
Emanuel, rapportèrent au premier biographe de leur père, Johann
Nicolaus Forkel, quelle était son approche de l’enseignement : « En
premier lieu il apprenait à ses élèves son mode très particulier de
toucher le clavier… Puis il les faisait s’exercer, pendant des mois d’affilée,
uniquement sur des exercices bien spécifiques pour tous les doigts des
deux mains, avec une attention constante à la clarté du toucher. Mais
s’il trouvait que quelqu’un, après plusieurs mois de travail, perdait
patience, il était assez bon pour écrire de petites pièces adaptées dans
lesquelles ces exercices étaient rassemblés. De ce genre, il existe six
Petits préludes et fugues pour les débutants. » Ces pièces furent donc
créées dans le même esprit que le Klavierbüchlein qu’il écrivit autour de
7 0 pour son fils Wilhelm Friedemann, dix ans, à la seule différence
que ce dernier recueil comprend également quelques pièces de danse