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l’exécutant de s’entraîner à la manière cantabile. Ils élargissent le cercle<br />

de l’expérience de par leurs mélodies de danse des différentes nations,<br />

et l’on peut même affirmer que chaque suite, malgré ses diversités<br />

d’influences nationales, reflète l’esprit musical d’une Europe unie. »<br />

CD 18 : Toccatas, BWV9 0-9 6<br />

Ré mineur, BWV 9 3<br />

Mi mineur, BWV 9 4<br />

Fa dièse mineur, BWV 9 0<br />

Sol mineur, BWV 9 5<br />

Ré majeur, BWV 9<br />

Ut mineur, BWV 9<br />

Sol majeur, BWV 9 6<br />

Les sept Toccatas pour clavier de Bach (BWV 9 0-9 6) comptent<br />

parmi ses œuvres les plus remarquables et fascinantes de sa jeunesse.<br />

Quand bien même il semble impossible de les dater avec précision, on<br />

pense qu’elles ont été écrites entre 705 et 7 à Arnstadt, Mühlhausen<br />

et Weimar. Ses modèles étaient les toccatas pour orgue de style nordallemand,<br />

celles de Matthias Weckmann ou Dietrich Buxtehude, ainsi<br />

peut-être que celles de Johann Jacob Froberger qui, de son côté, avait<br />

subi l’influence de Girolamo Frescobaldi. Toutes ces œuvres partagent<br />

quelques caractéristiques immuables : l’enchaînement des diverses<br />

parties, l’alternance entre passages quasiment improvisés et passages de<br />

style strict et fugué, et l’apparence d’une forme très libre. Les premières<br />

toccatas de Frescobaldi, par exemple, contiennent plus de parties que<br />

celles de Bach, mais d’une taille tellement réduite que les œuvres dans<br />

leur ensemble sont nettement plus courtes.<br />

Dans la majorité de ses toccatas, Bach choisit une forme quadripartite.<br />

L’introduction, toujours d’une grande virtuosité, déploie un style<br />

dramatique dans un déluge d’accords brisés et de gammes rapides ;<br />

suit un passage plus lent, réfléchi et « sérieux ». Cet intermède plus<br />

doux prépare idéalement la sévérité et l’activité de la fugue qui forme<br />

le second mouvement. Suit un troisième mouvement, à nouveau lent,<br />

avant que la toccata ne s’achève sur une seconde fugue et une courte coda<br />

dans le style flamboyant de l’introduction. L’une des caractéristiques<br />

remarquables de la toccata jusqu’au début des années 700 est que les<br />

passages fugués ne sont pas, la plupart du temps, des entités séparées :<br />

un passage d’apparence improvisé peut subitement s’enchaîner sans<br />

aucun arrêt à une section fuguée – ou vice-versa ; les styles peuvent<br />

même présenter une sorte de tuilage ou de fusion. Après 700, il devint<br />

coutume de séparer clairement les mouvements, ainsi qu’en témoignent<br />

les toccatas de Bach. On pense généralement qu’il avait l’intention de les<br />

présenter selon une série de six, comme il devait le faire plus tard avec ses<br />

Suites anglaises, ses Suites françaises et ses Partitas. En vérité, l’une des<br />

sept toccatas, celle en sol majeur, BWV 916, semble un cas à part : son<br />

style s’approche clairement de celui du Concerto italien et sur l’un des<br />

manuscrits, il est en effet indiqué « Toccata seu Concerto » (« Toccata<br />

ou Concerto »). La série de six « vraies » toccatas a probablement été<br />

conçue en trois paires dont la structure, la cohérence et la maturité<br />

trahissent une considérable identité entre elles. Les Toccatas en ré<br />

mineur, BWV 913 et en ré majeur, BWV 912 furent probablement les<br />

premières de la série. Elles dénotent une grande richesse d’invention<br />

musicale, sans toutefois que la cohérence n’en soit encore très assurée.<br />

Les fugues restent fragmentées, et l’on peut estimer que ces ouvrages<br />

datent de Arnstadt ou Mülhausen, entre 705 et 708. La paire suivante<br />

rassemble deux toccatas plus mures et plus cohérentes : les Toccatas en<br />

mi mineur, BWV 914 et sol mineur, BWV 915, écrites à Mülhausen ou<br />

Weimar entre 707 et 7 0. Les deux dernières Toccatas, en fa dièse<br />

mineur, BWV 910 et ut mineur, BWV 911, sont assurément les plus<br />

abouties en termes de structure et de force expressive, surtout dans<br />

leurs mouvements lents. Elles furent écrites à Weimar entre 709 et<br />

7 .<br />

L’un des manuscrits qui nous sont parvenus de la Toccata en ré<br />

mineur, BWV 913 porte le titre « Toccata prima », ce qui laisserait<br />

imaginer qu’elle était la première d’une série ou d’un cycle. En effet,<br />

elle commence exactement de la manière dont doit commencer une<br />

toccata : des accords brisés, des moments d’intense figuration, des traits<br />

fort agités, rappelant ainsi les œuvres d’orgue de Buxtehude que Bach<br />

4

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