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380<br />

Cöthen ( 7 7- 7 3)<br />

Son déménagement vers Cöthen lui offrit une bonne mesure de<br />

liberté artistique et personnelle : il devint maître de chapelle du prince<br />

Leopold de Anhalt-Cöthen, un mélomane fanatique d’à peine 3 ans.<br />

Quoique la cour fût violemment calviniste, et que la mère du prince fut<br />

une femme à poigne, le jeune homme réservait rien moins qu’un quart<br />

de toutes les dépenses de la cour à son orchestre. Lui-même se joignait<br />

fréquemment à l’orchestre, tenant le violon, la viole ou le clavecin, ou<br />

encore se produisait en soliste avec les meilleurs solistes de l’époque<br />

qu’il avait attirés de Berlin à coups de pots de vin. Comble du bonheur,<br />

il avait réussi à s’assurer les services du phénomène du moment, Jean<br />

Sébastien Bach.<br />

Sans doute le prince serait-il tombé dans l’obscurité de l’histoire s’il<br />

n’avait pas permis à Bach de composer, durant ses années à Cöthen,<br />

sa cour des chefs-d’œuvre tels que les Concertos Brandebourgeois, le<br />

premier cahier du Clavier bien tempéré, les Sonates et Partitas pour<br />

violon solo, les Suites pour violoncelle, les Suites Françaises et Anglaises<br />

pour clavecin, ses œuvres pour luth et bien d’autres encore.<br />

C’est durant son séjour à Cöthen, en 7 9, que Bach manqua de peu la<br />

rencontre avec Haendel, né comme lui en 685. Haendel était de passage<br />

dans sa ville natale, Halle, au cours d’un voyage qu’il effectuait dans le<br />

but de recruter des chanteurs pour l’opéra de Londres. C’est à Cöthen<br />

qu’il commence le Petit Livre de clavier (Clavier-Büchlein) pour son fils<br />

Wilhelm Friedemann. Nous sommes en 7 0. Hélas, c’est aussi là que<br />

meurt en juillet Maria Barbara, qui le laissait à 35 ans avec quatre enfants :<br />

Catharina Dorothéa, ans, Wilhelm Friedemann, 0 ans, Carl Philipp<br />

Emanuel, 6 ans et le petit Johann Gottfried Bernhard de cinq ans. Cette<br />

même année 7 0, à peine finie la composition des Sonates et Partitas<br />

pour violon solo, il avait entrepris celle des Concertos Brandebourgeois.<br />

Le 3 décembre 7 , Bach se remarie avec la talentueuse soprano<br />

Anna Magdalena Wilcken, âgée de 0 ans, avec laquelle il avait souvent<br />

eu l’occasion de faire de la musique. Entre temps, il avait soumis sa<br />

candidature au poste d’organiste à l’église Saint Jacques de Hambourg en<br />

novembre 7 0, puis également à celui de maître de chapelle à Berlin et<br />

en décembre 7 de Kantor à Leipzig : en effet, la passion musicale du<br />

prince Leopold s’était refroidit singulièrement après son mariage avec<br />

la princesse Henrietta von Anhalt-Bernburg, qui détestait la musique.<br />

De plus, on peut imaginer que Bach se languissait d’une grande ville,<br />

pour le prestige autant que pour le défi d’ordre artistique, sans oublier<br />

les bonnes écoles et universités pour ses fils dont le développement<br />

musical et intellectuel semblait assez remarquable.<br />

En 7 c’est le démarrage du Clavier bien tempéré et du Petit Livre<br />

d’Anna Magdalena Bach. Il avait déjà composé les quatre Suites pour<br />

orchestre et les Concertos pour violon. C’est en décembre de la même<br />

année qu’il postule pour le poste de Cantor à Leipzig. Au début de<br />

l’année 7 3, il donna à Leipzig ses Cantates BWV et 3, un examen<br />

de passage qui fut très probant puisqu’il fut engagé en qualité de Cantor<br />

à Leipzig le 6 mai ; il y emménagea le 30 mai.<br />

Leipzig ( 7 3- 750)<br />

Dans l’esprit du public, l’image traditionnelle de Bach est celle du<br />

Kantor (voir ce mot dans le lexique) de l’église Saint-Thomas de Leipzig<br />

où, pendant 7 ans, il fut responsable de la musique sacrée pour les<br />

dimanches et les autres fêtes – non seulement à Saint-Thomas mais<br />

également à Saint-Nicolas, Saint-Pierre et la Nouvelle Eglise. C’est là<br />

qu’il composa la majorité de ses cantates, ses deux Passions et les motets.<br />

Pour les faire jouer le mieux possible, il rassemblait les meilleurs élèves<br />

de l’école Saint-Thomas voisine, ainsi que de l’Université de Leipzig.<br />

Le chœur répétait les lundis, mardis, mercredis et vendredis, alors que<br />

le samedi était réservé à la répétition avec chœur, solistes et orchestre<br />

pour la cantate du dimanche suivant. Souvent, pourtant, le temps<br />

manquait pour répéter et, à la grande exaspération de Bach, le niveau<br />

d’exécution laissait sérieusement à désirer. On sait qu’il disposait de<br />

dix-huit mus<strong>ici</strong>ens professionnels en plus des enfants de la maîtrise et<br />

de quelques étudiants de l’Université dont il est le directeur musical.

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