24.06.2013 Views

cliquez ici - Abeille Musique

cliquez ici - Abeille Musique

cliquez ici - Abeille Musique

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

378<br />

fort les sonorités colorées et étranges qu’il approchait et imitait avec<br />

son solide esprit nord-allemand. Tout au cours de son existence, il<br />

rassembla une gigantesque bibliothèque musicale qui comprenait non<br />

seulement d’innombrables œuvres des siècles passés, mais aussi les<br />

pièces contemporaines de compositeurs français, italiens et allemands<br />

à la mode. Nous savons qu’il étudia et arrangea des œuvres de<br />

Frescobaldi, Froberger, Lully, Corelli, Albinoni, Marcello, Couperin,<br />

Dieupart, Kuhnau et Vivaldi ; il possédait la capacité de s’absorber dans<br />

leur écriture, dans leur style, de les adapter à son propre langage et de<br />

largement les dépasser dans la majorité des cas.<br />

Jeunesse<br />

Bach dut déjà se frotter à la musique dès l’année 685 dans le ventre<br />

de sa mère Elisabeth qui venait d’une famille de mus<strong>ici</strong>ens. Son père<br />

lui-même, Johann Ambrosius, ainsi qu’une impressionnante lignée<br />

d’aïeux avant lui, était mus<strong>ici</strong>en : violoniste, trompettiste et flûtiste de la<br />

ville de Eisenach, une petite bourgade dans la région est-allemande de<br />

Thuringe, où Jean-Sébastien naquit le mars 685. C’est là que l’enfant<br />

Bach fréquenta précisément la même école que Martin Luther quelques<br />

90 ans auparavant. Il ira au collège d’Eisenach jusqu’en 695. À l’âge de<br />

dix ans, Bach perdit ses deux parents en l’espace de quelques semaines<br />

et fut donc pris sous la tutelle de son frère aîné Johann Christoph,<br />

organiste à Ohrdruf, qui fut probablement son premier professeur<br />

d’orgue et de clavecin. Mais cinq ans plus tard, Johann Christoph ne<br />

pouvait plus assumer la charge de son jeune frère et en 700, Sebastian<br />

et son ami d’école Georg Erdmann, se mit en route pour Lunebourg.<br />

Ils purent suivre gratuitement les cours au lycée, en échange de quoi<br />

ils devaient tous les jours chanter au sein du chœur de l’église Saint-<br />

Michel. Telle une éponge, Bach absorba toutes les grandes traditions<br />

maintenues par l’école et se familiarisa avec les grands chefs-d’œuvre de<br />

la musique sacrée.<br />

Le style français et l’art de la variation à la hollandaise<br />

À Lunebourg, Bach se frotta non seulement à la musique chorale<br />

allemande, mais également à la langue française, la culture française<br />

et surtout la musique française. En effet, l’école Saint-Michel pouvait<br />

s’enorgueillir d’héberger en son sein une « Ritteracademie », une école<br />

pour les fils de la riche noblesse qui parlait français et se piquait d’obéir<br />

à l’étiquette française. L’orchestre français du duc de Celle donnait<br />

fréquemment des concerts de musique française. Par ailleurs, il est<br />

probable que Bach suivit à Lunebourg l’enseignement de l’organiste<br />

Georg Böhm, un compositeur très tourné vers la chose française et<br />

qui, comme Bach, venait de Thuringe. Parfois, en été, Bach se rendait à<br />

pied à Hambourg, 50 kilomètres plus au nord, pour entendre l’organiste<br />

Reinken. À l’âge avancé de 78 ans, cet organiste né à Deventer portait<br />

tout l’héritage de l’école d’orgue de Amsterdam – celle de Jan Pieterszoon<br />

Sweelinck – et emplissait encore l’église Sainte-Catherine de Hambourg<br />

de ses époustouflantes improvisations. Bach sut s’approprier toutes ces<br />

impressions et les fit fructifier dans ses propres compositions et dans<br />

son jeu d’orgue.<br />

Organiste à Arnstadt et Mühlhausen ( 703- 708)<br />

De mars à septembre 703, Bach est mus<strong>ici</strong>en à la cour du comte Johann<br />

Ernst de Saxe-Weimar. En juillet de la même année, il fit l’expertise de<br />

l’orgue de la nouvelle église d’Arnstadt dans sa Thuringe natale. Le 9<br />

août il obtint son premier véritable poste, celui d’organiste de cette<br />

église. À cette époque, il semblait réellement obsédé par la musique<br />

d’orgue à telle enseigne qu’il refusa catégoriquement de répéter avec le<br />

chœur de garçons. Le conflit avec ses employeurs ne fit que s’empirer<br />

lorsque Bach, en octobre 705, se rendit à pied à Lübeck, la bagatelle<br />

de 00 kilomètres, pour y écouter Buxtehude jouer de l’orgue et donner<br />

ses œuvres sacrées : il dépassa son congé de deux mois, à la fureur de la<br />

mun<strong>ici</strong>palité de Arnstadt. Pire encore, à son retour il se mit à démontrer<br />

ses nouvelles trouvailles virtuoses au cours du service divin, ce qui eut<br />

pour effet de jeter le désarroi parmi les fidèles : sa position devenait

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!