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écemment redécouverts. O Vater, allmächtiger Gott (Ô Père, Dieu tout
puissant), BWV 758 est une petite partita quadripatrtite comportant
un premier mouvement alla breve en imitation, le thème choral étant
confié au soprano, et un quatrième sous forme de trio avec le cantus
firmus au pédalier, les deux autres mouvements restant confinés aux
claviers – le cantus firmus toujours au soprano –. O Herre Gott, dein
göttliches Wort (Ô Seigneur Dieu, ta divine parole), BWV 757 débute
par une courte imitation suivie du thème choral en entier énoncé
au pédalier. On ne pourra qu’être surpris de la ressemblance avec les
variations de choral de Pachelbel. Liebster Jesu, wir sind hier (Bienaimé
Jésus, nous sommes ici), BWV 754 épouse la forme du trio ; une
basse très active en noires soutient les imitations aux claviers. L’œuvre
donne une impression assez « moderne » et il se peut qu’elle soit de
la main d’un élève plutôt que de Bach. Christus, der uns selig macht
(Christ qui nous fait bienheureux), BWV 747 est aussi belle qu’elle est
absurde : elle commence comme une sinfonia instrumentale, le choral
étant exposé phrase après phrase au ténor. Mais subitement le caractère
change entièrement et l’on penserait entendre une variation de choral
de Tunder ou de Pachelbel, la partie solo s’échappant plusieurs octaves
plus haut dans une floraison de figures quasi-improvisées. Peutêtre
voit-on là le jeune Bach en pleine expérimentation… Jesu, der
du meine Seele, BWV 752 présente un canon vraiment alambiqué sur
une basse en constante mobilité. Enfin, Vater unser im Himmelreich
(Notre Père qui êtes aux cieux,) BWV 762 est un parfait exemple de
canon dans la veine de Buxtehude, avec un thème en solo richement
ornementé, un prélude et des interludes, souvent en imitation. S’il s’agit
bien d’une œuvre authentique, elle doit être fort ancienne car les notes
du thème choral se trouvent systématiquement sur les temps forts, une
caractéristique un peu scolaire de laquelle le Bach de la maturité avait
su entièrement se libérer.
Hans Fagius
Biographie :
de Johann Sebastian Bach
Le 8 juillet 000, l’on célébra le 50 e anniversaire de la mort à Leipzig
de celui qui est probablement le plus grand compositeur de tous les
temps.
Après qu’il eut été plus ou moins oublié tout au long du 9 e siècle,
hormis par quelques passionnés, le 0 e siècle lui a largement rendu
justice. En 899, le célèbre chef d’orchestre Wilhelm Mengelberg lança
la tradition de jouer tous les ans la Passion selon saint Matthieu au
Concertgebouw pour la fête des Rameaux ; en 900 l’on fondait la Neue
Bachgesellschaft dont l’objectif était de se lancer dans la publication
d’une nouvelle édition complète de ses œuvres, et de diffuser sa
musique en Allemagne à travers de nombreux festivals et concerts.
On ouvrit un Musée Bach dans sa ville natale de Eisenach. Le premier
de ces festivals eut lieu à Berlin en 90 . Dès 904 parut le premier
Bach Jahrbuch, une série de livres et d’articles qui, de nos jours encore,
paraissent tous les ans. L’année suivante, Wanda Landowska publia une
étude sur l’exécution de la musique de Bach dont elle était la première
pianiste, au cours de la période contemporaine, à donner les œuvres
sur un clavecin. Cette même année, le célèbre docteur, théologien
et organiste Albert Schweitzer faisait paraître son livre sur Bach qui
fait encore autorité de nos jours. Et exactement 00 ans après la mort
de Bach, en 950, Wolfgang Schmieder publiait son monumental
Thematisch-systematisches Verzeichnis der Werke Johann Sebastian
Bachs, le « BWV » dont l’indexation est toujours en usage et ne risque
d’ailleurs pas d’être jamais détrônée.
Bach et les styles européens
Bien qu’on le considérât déjà comme quelque peu suranné et trop
sévère au cours des dernières années de sa vie, le jeune Bach était
très conscient des modes musicales de son époque. Il appréciait
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