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des chœurs de Leipzig. Publié par le compositeur. »<br />

Ainsi s’exprimait Bach sur la page de titre de sa Clavierübung III, parue<br />

au début octobre 739, au prix de 3 Reichstaler. Auparavant, il avait<br />

déjà publié deux recueils intitulés Clavierübung : un premier en 735<br />

(les Six partitas), puis le second en 735 (Ouverture en si mineur et<br />

Concerto italien). Le quatrième devait paraître en 74 : ce seraient les<br />

Variations Goldberg. À l’origine, ces recueils s’adressaient au clavecin<br />

ou au clavicorde, mais le troisième était clairement conçu pour orgue.<br />

C’est l’unique recueil que Bach a élaboré exactement comme il l’a voulu<br />

et qu’il a fait graver sous son contrôle. Clavierübung est un titre banal<br />

dans l’Allemagne baroque : d’autres l’utilisèrent, parmi lesquels Johann<br />

Kuhnau, Vincent Lübeck, Georg Andreas Sorge – la même année<br />

d’ailleurs, 739 – ou Johann Ludwig Krebs, pour n’en nommer que<br />

quelques-uns. Le titre implique moins un ouvrage à usage pédagogique<br />

pour la technique instrumentale de l’acheteur, qu’un travail destiné à<br />

mettre en évidence l’art du compositeur…<br />

Le Prélude en mi bémol majeur, BWV 552 (la fugue comportant le<br />

même numéro de BWV est présentée sur le CD 6, en fin du recueil<br />

de la Clavierübung) débute le recueil ; il s’agit d’une Ouverture à<br />

la française dans le grand style, sous forme de ritournelle. L’élément<br />

principal, marqué d’un rythme pointé, alterne avec deux autres parties :<br />

la première chargée de petits échos et un thème cantabile sur des accords<br />

simples, la seconde une sorte de fugue esquissée, dans le style italien.<br />

Les trois thèmes peuvent être considérés comme la représentation de<br />

la Trinité. Ce morceau, festoyant à souhait, compte parmi les favoris<br />

du public et des organistes. Un « motif de la Croix » apparaît dans la<br />

partie de soprano dès la première mesure, mais il s’agit du triomphe de<br />

la croix qui est <strong>ici</strong> annoncé !<br />

Kyrie, Gott, Vater in Ewigkeit (Kyrie, Dieu le Père dans l’éternité), BWV<br />

669<br />

Christe, aller Welt Trost (Christ, consolateur du monde entier), BWV<br />

670<br />

Kyrie, Gott, heiliger Geist (Kyrie, Dieu Esprit Saint), BWV 671<br />

Les Kyrie se présentent toujours dans le « stile antico », un style qui<br />

remonte à la polyphonie vocale de Palestrina et à la musique d’orgue<br />

de Samuel Scheidt dans sa Tabulatura nova de 6 4. Ledit style est<br />

décrit par le menu dans le Gradus ad Parnassum de Fux, paru en 7 5,<br />

que Bach avait étudié en détail. Fux avance, entre autres, que le « stile<br />

antico » affirme les immuables lois de l’harmonie. Probablement Bach<br />

a-t-il choisi ce style pour souligner l’aspect orthodoxe et intemporel du<br />

Kyrie au cours du service sacré.<br />

Pour le premier morceau, le cantus firmus est confié au soprano,<br />

évoquant ainsi Dieu le Père. Le motif principal reprend certains<br />

éléments du cantus firmus, ainsi que c’est d’ailleurs le cas dans la seconde<br />

réalisation où le thème se retrouve au ténor. Selon toute probabilité, cette<br />

position représente l’intermédiaire entre Dieu et l’homme, Jésus Christ.<br />

D’ailleurs, la troisième pièce offre le cantus firmus à la pédale : c’est là le<br />

Saint Esprit. Bach en profite pour dérouler une superbe double fugue à<br />

cinq voix. Lors de l’appel « Eleison » au cours des ultimes mesures, tous<br />

les éléments présentés dans les trois pièces se retrouvent concentrés,<br />

tandis que résonne une gamme chromatique descendante complète<br />

distribuée entre ténor et second soprano : le motif de la Croix. Il n’est<br />

pas interdit d’imaginer que les toccatas chromatiques de Frescobaldi<br />

aient servi de modèle à cette dernière pièce.<br />

Kyrie, Gott, Vater in Ewigkeit, BWV672<br />

Christe, aller Welt Trost, BWV 673<br />

Kyrie, Gott, heiliger Geist, BWV 674<br />

Ces trois plus petites réalisations du Kyrie sont indiquées « alio<br />

modo » (« d’une autre manière ») : toutes présentent la forme de<br />

fugatos à quatre voix sur le motif de tête du thème. On trouvera<br />

encore d’évidents symbolismes faisant allusion à la Trinité : le<br />

premier morceau est en 3/4, le second en 6/8 et le dernier en 9/8. Si<br />

tous trois sont joués selon la même pulsation, l’unité de l’ensemble<br />

s’en trouve singulièrement renforcée.<br />

Allein Gott in der Höh’ sei Ehr’, BWV 675, 676 & 677<br />

Ce choral, qui correspond au Gloria lors de la messe, est le seul à<br />

présenter trois mouvements dans tout le recueil. Est-ce là une manière<br />

d’honorer la Trinité ? La théorie ne manque pas d’arguments : chacun<br />

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